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lilly et ses livres

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14 octobre 2006

Les Hauts de Hurle-Vent ; Emily Brontë

2253004758(mise à jour : juin 2007)

Mr Lockwood, gentleman qui se croit misanthrope, décide de louer une maison dans un lieu isolé. Il fait alors la connaissance de son propriétaire, Mr Heathcliff, dont les manières avec ses semblables le surprennent et l’amènent à se demander à qui il a affaire.
C’est Nelly Dean, une servante, qui lui raconte comment, plus de trente ans auparavant, Mr Earnshaw, le maître des Hauts de Hurle-Vent, a recueilli un petit garçon, qui a introduit la désolation dans la lande, Heathcliff. Ce dernier est tombé fou amoureux de la fille de son bienfaiteur, Catherine, qui l’a rejeté. Après s’être enfui trois ans durant, Heathcliff est revenu à Hurle-Vent, avec la ferme intention de se venger des responsables de son malheur, à l’exception de Catherine, qu’il aimera même après la mort. 

Les Hauts de Hurle-Vent est mon roman préféré depuis que j’ai quatorze ans, et à chaque fois que je le lis, il me bouleverse autant que les précédentes.

La lande isolée sur laquelle souffle le vent fait parfaitement écho au désespoir, à la souffrance et à la passion des personnages de ce roman. Un brin de fantastique, avec de brèves apparitions fantômatiques, renforce l'atmosphère inquiétante qui règne sur ces décors.

La plume dynamique et poétique d’Emily Brontë nous attache à cette histoire aussi effrayante qu’attirante. C'est le livre de tous les excès, de la passion amoureuse, de la haine destructrice, de la lutte entre le bien et le mal.

 

Aucun personnage n'est entièrement sympathique dans ce presque huis-clos qui nous oppresse et nous enferme dès les premières pages. Toutefois, je n’ai pu m’empêcher de ressentir de l’affection, ou au moins de les comprendre un peu. Celui qui parvient le plus à me toucher est Heathcliff. Malgré sa frustration, sa rudesse, et les tentatives de Mr Lockwood et surtout de Nelly de nous le faire détester, je suis profondément émue par ce personnage.

Son désespoir est déchirant dès le début du roman, quand plus de vingt ans après la mort de Cathy, il continue à l’appeler, à rechercher son fantôme :

 

Page 48 : « Entre, entre, disait-il en sanglotant, Cathy, viens ! Oh ! viens… une fois encore ! Oh ! amour de mon cœur, écoute-moi enfin cette fois, Catherine ! »

 

Heathciff est le Mal, l'enfant, donc l'émotion pure, celui qui ne peut concevoir que des aspects matériels puissent faire obstacle à son obsession pour Catherine.

 

Page 105 : « Je l’aime non parce qu’il est beau, Nelly, mais parce qu’il est plus moi-même que je ne le suis. »

Page 202 : «  Catherine Earnshaw, puissiez-vous ne pas connaître le repos aussi longtemps que je vivrai ! Vous avez dit que je vous avais tuée… Revenez pour me hanter alors ! Les victimes hantent leur meurtrier et je sais que des fantômes ont erré sur la terre. Restez toujours auprès de moi… prenez la forme que vous voudrez… rendez-moi fou ! Seulement ne me laissez pas seul dans cet abîme où je ne peux vous trouver ! Oh ! Dieu, c’est indicible ! Je ne peux vivre sans ma vie ! Je ne peux vivre sans mon âme ! »


Certes, son attitude avec tout autre que Catherine est impardonnable. Il utilise les gens comme des pions à placer là où il le souhaite pour mieux les détruire et punir à travers eux ceux qu'il estime être la cause de son malheur. Hareton est condamné à être un rustre, Catherine et Linton se font dépouiller de leurs biens et priver de leur liberté.
Pourtant, à l'image d'une tragédie grecque, on a le sentiment qu'il ne pourrait en être autrement et que la paix ne peut revenir à Hurle-Vent qu'après la disparition de tous les protagonistes.

 

Page 372 : « - Triste fin, n’est-ce pas ? dit-il après avoir médité un moment sur la scène qu’il venait de surprendre. Absurde aboutissement de mes efforts acharnés ! Je prends des pioches et des leviers pour démolir deux maisons, et je m’entraîne à un travail d’Hercule et, quand tout est prêt, que j’approche du but, je m’aperçois que je n’ai plus l’envie d’ôter une simple tuile des toits. »


Un chef d'oeuvre dont on ressort éprouvé, mais le plus beau roman que j'ai lu.

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13 octobre 2006

Jane Eyre ; Charlotte Brontë

9782253004356_G_1_Orpheline, Jane Eyre est élevée jusqu'à l'âge de dix ans par une tante qui la hait, et qui finit par l'envoyer à Lowood, une école où elle passe huit ans. Sa seule amie, Helen, y meurt du typhus lors d'une épidémie. Bien que timide, Jane parvient à devenir institutrice à Lowood, avant d'être recrutée comme gouvernante à Thornfield, la demeure d'un certain Mr Rochester.
Elle ne tarde pas à être témoin d'événements inquiétants que tout le monde tait, et à se prendre d'affection pour son maître torturé et lunatique.

Je me demande comment j'ai pu ne pas lire ce livre avant cette semaine... Il s'agit de l'un des plus beaux romans que j'ai lus. Aucune mièvrerie dans ce livre, tout est vrai, simple, pur. Les héros ne sont pas des personnes parfaites, ils ne sont pas beaux, ni à l'abri de tous les vices. L'un a un passé trouble et possède un caractère très sombre de prime abord. L'autre semble frêle et timide, mais est en fait très sûre de ses opinions, et d'une grande franchise. 
L'ambiance est incroyable. Il y a du brouillard, une demeure immense et pleine de secrets, de la violence et une sensualité certaine. Certaines scènes ont été jugées scandaleuses lorsque le livre est sorti (celles où Jane Eyre et Mr Rochester expriment physiquement la tendresse qu'ils éprouvent l'un pour l'autre). C'est certain qu'il fallait que l'auteur ait une grande indépendance d'esprit pour décrire ces gestes d'affection, mais c'est surtout très heureux, car ce sont les moments les plus forts et les plus touchants du roman. Tout comme avec le livre d'Emily Brontë, on se demande comment une fille de pasteur a pu écrire un roman si flamboyant.
Je pensais lire un livre extrêmement sombre et déprimant, mais Jane Eyre a été un enchantement du début à la fin.

Un énorme coup de coeur !

NB : Si vous possédez l'édition du Livre de poche, ne lisez pas la quatrième de couverture, elle révèle la principale énigme du roman, ce qui est extrêmement dommage.

11 octobre 2006

L'affaire Raphaël ; Ian Pears

2264032774"Le policier italien Taddeo Bottando et son adjointe Flavia sont confrontés à une incroyable révélation. Un étudiant britannique, Jonathan Argyll, affirme que, sous la toile obscure d'une petite église romaine, se cache en réalité un chef-d'oeuvre de Raphaël. Les policiers arrivent, hélas, trop tarda ; le curé de la paroisse a déjà cédé ce tableau à un collectionneur. Le gouvernement italien devra le racheter à un prix exorbitant lors d'une vente aux enchères. Pourtant, malgré les expertises, un doute demeure sur l'authenticité de cette œuvre et les soupçons d'escroquerie risquent fort d'être confirmés au-delà de toute espérance."

Un livre très agréable à lire, une intrigue assez intéressante. Je pense que les fans de romans policiers auront un peu de mal à trouver l'intérêt de ce livre. Je me fie à ma modeste expérience des livres de ce genre pour dire que ce n'est pas le livre du siècle. J'avoue que j'ai aimé ce livre davantage parce que je suis sensible aux informations sur l'histoire de l'art qui sont données,  que pour ses qualités de roman policier. Le suspens est loin d'être l'une des caractéristiques du livre (il y en a un peu, certes, mais on n'est pas tenu en haleine du début à la fin). Par ailleurs, les personnages m'ont beaucoup plu. J'ai trouvé la fin assez surprenante, amusante, bien qu'assez facile. Je pense lire d'autres livres de la série de Ian Pears, afin de me faire une idée plus précise de cet auteur.

10 octobre 2006

Danger. Com Nom de code : Gemini 7 ; Jordan Cray

129_1_"Certaine personnes ont un don pour se compliquer la vie. Demandez à Jonah. Il avait tout pour être heureux. L'été approchait et il s'entendait à merveille avec sa copine. Mais voilà, il a fait cette rencontre sur internet. Cette rencontre avec une créature superbe. Une fille comme on n'en voit que dans les magasines. Mais derrière les visages d'ange se cachent parfois des démons...Des démons prêts à tuer ! "

J'avais adoré ce livre au collège, et l'année dernière, j'ai voulu le relire. Et là, j'ai réalisé que je ne le possédais plus. L'ennui, c'était que je ne me souvenais pas du titre du livre. Après une (très) longue recherche sur internet, j'ai fini par le retrouver. Et j'ai même déniché une librairie qui le vendait toujours ... Cette histoire est destinée aux adolescents, mais finalement, je trouve que les thèmes qu'elle traite ne sont pas si au-dessous de nous que cela. Le fait de ne jamais se contenter de ce que l'on a, de refuser de voir sa chance, son bonheur, cela arrive à tous les âges. Et puis, cette histoire est vraiment charmante. On s'attache à Jonah, et surtout à Jen. Un livre vraiment très sympathique, avec une histoire bien ficelée.

9 octobre 2006

Raison et Sentiments ; Réalisé par Ang Lee

B000HWXZQWTitre : Raison et Sentiments.

Réalisateur : Ang Lee.

Musique : Patrick Doyle.

Acteurs : Emma Thomson (Elinor Dashwood), Kate Winslet (Marianne Dashwood), Alan Rickman (Colonel Christopher Brandon), Hugh Grant (Edward Ferrars), Greg Wise (John Willoughby).

Adapter en deux heures Raison et Sentiments de Jane Austen était un défi difficile à relever. Mais Ang Lee s'en est sorti à merveille, aidé par Emma Thomson (qui a obtenu un oscar pour son scénario). Tout est présent dans ce film, la grâce, la poésie, l'humour, la passion et la Raison.

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Kate Winslet révèle dans ce film son très grand talent. Dans les commentaires audios, on apprend que l'actrice a menti sur son âge pour obtenir le rôle. On peut l'en remercier, car elle donne à Marianne une fraîcheur et un côté dramatique remarquables, même si cela l'éloigne du personnage du roman. Elle nous fait intensément vivre sa passion pour Willoughby, de la légèreté qui entoure leur rencontre aux tourments de l'échec.
Emma Thomson est très convaincante. Elle est beaucoup plus âgée que Kate Winslet, mais cette différence s'estompe assez facilement grâce à la très bonne alchimie entre les deux actrices.

sns171_1_Du côté des hommes, Alan Rickman est l'incarnation du Colonel Brandon. Dans le livre, ce personnage très peu développé m'avait immédiatement plu, le film m'a définitivement acquise à sa cause. J'ai un faible pour la tête qu'il fait en voyant Marianne pour la première fois... Et j'aime beaucoup la façon dont il est décrit dans les commentaires audios, "le type qui n'a jamais la fille". Je sais, je suis cruelle...
Mon autre chouchou masculin dans ce film est Hugh Laurie. Il est vraiment trop drôlesns658_1_ en mari qui s'est retrouvé avec un pipelette qui ne s'arrête jamais, même pour respirer, et une belle-mère qui ne rate pas une occasion de retourner le couteau dans la plaie. La scène où il tient son fils est hilarante. Je sais que dans le livre, Elinor réalise très rapidement qu'il adore son fils même s'il refuse de le montrer, mais le plan de Hugh Laurie tenant du bout des bras un marmot hurlant, sous le regard embarrassé du Colonel Brandon est irrésistible. De plus, il a une autre occasion de prouver qu'il est moins désagréable qu'il n'en a l'air. Je crois ne me lasserai jamais de cet acteur.   
Seul Hugh Grant est un peu au-dessous du lot, mais son personnage n'apparaît que très peu, ce qui permet de ne rien gâcher. De plus, je ne suis pas certaine que ce soit vraiment son jeu qui me gêne. Edward Ferrars n'est pas le type le plus attachant de la terre même dans le roman.

Les décors, les paysages, la musique, tout est sublime. On est dans le roman de Jane Austen, ou plutôt on le vit. La détresse d'Elinor, la souffrance de Marianne, tout est admirablement construit. Il est évident qu'Ang Lee a favorisé une vision assez dramatique du livre, mais il n'a pas oublier de parsemer son film d'ironie. Et puis bon, désolée, mais je ne suis qu'une pauvre mortelle après tout...

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" Love is not love
Which alters when it alteration finds,
Or bends with the remover to remove.
O no ! It is an ever fixed mark
That looks on tempests and is never shaken. " (William Shakespeare)

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8 octobre 2006

Orgueil et Préjugés ; Réalisé par Simon Langton

B000DJBHCSAprès vous avoir parlé du roman de Jane Austen, j'ai décidé de vous faire partager mon avis sur les (nombreuses) adaptations qui ont été réalisées. On commence par ma préférée, qui est sans doute la plus connue.

Diffusée en 1995 sur la BBC, chaîne productrice, cette mini-série de cinq heures a rencontré un véritable triomphe. Tout était réuni pour faire une adaptation réussie.

Tout d'abord, le choix des acteurs. Colin Firth est imbattable en gentleman aussi élégant que fier et hautain.

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Il possède le style idéal pour se faire à la fois haïr et respecter par la "vive et ironique" Elizabeth Bennet.  C'est aussi avec cette adaptation qu'est né le "mythe de la chemise mouillée". Comme je suis très gentille, je vous offre un aperçu : (esprits sensibles, s'abtenir)

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Elizabeth Bennet est jouée par Jennifer Ehle, qui parvient à transcrire avec beaucoup de justesse le mépris profond mais toujours contrôlé (en public du moins) que lui inspire Mr Darcy. C'est une jeune fille vive, et intelligente, traits de caractère que l'on lit sans difficulté dans les yeux de l'actrice qui interprète Lizzie.

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En ce qui concerne les acteurs secondaires, Jane Bennet est interprétée avec toute la douceur et l'indulgence du livre. Quant à son soupirant, Mr Bingley, il possède tout le charme, la distinction et la gentillesse timide du personnage du livre.

Mr Bennet est admirablement interprété par Benjamin Whitrow. Il possède tout le détachement et toute l'ironie du personnage de Mr Bennet. Chacune de ses phrases est percutante, et il nous fait beaucoup rire. Notamment lorsqu'il se moque de sa femme, laquelle est extrêmement agaçante. Peut-être un peu trop parfois, mais la caricature est très présente chez Jane Austen. On pourrait dire des choses assez semblables de Mr Collins, qui a tout de l'homme repoussant et embarrassant dans chacun de ses gestes, et chacune de ses paroles, et des trois plus jeunes filles Bennet, qui ont également l'art de se donner en spectacle.

Les seuls personnages que je ne trouve pas parfaits sont Georges Wickham et Lady Catherine. Le premier a tout de suite l'air d'être un menteur. Certes, Elizabeth est facilement dupée par lui en raison de son aversion pour Mr Darcy, mais le spectateur n'est pas pris par surprise lorsqu'il découvre la personnalité de l'officier, ce qui est assez dommage. En ce qui concerne Lady Catherine, elle a un aspect beaucoup trop caricatural. La mettre sur une sorte de trône n'était peut-être pas nécessaire. Mais son interprétation de ce personnage capricieux, colérique et bouffi d'orgueil est tout de même appréciable.

Les décors ont été très bien choisis. Les Bennet ne sont pas pauvres, leur père est quelqu'un de très respectable, il n'est seulement pas en mesure de transmettre ses biens à ses filles. L'amour de la nature d'Elizabeth transparaît bien, on a un magnifique panorama de la campagne anglaise dans ce téléfilm. Et quel meilleur choix que Lyme Park pour Pemberley ? Les grandes demeures anglaises ont toutes un charme incontestable, mais celle-ci est d'une élégance remarquable.

Il y a dans cette adaptation un respect très grand à l'égard de l'oeuvre de Jane Austen. Les dialogues sont repris pour beaucoup, les scènes ajoutées ne le sont que pour mettre en évidence certains aspects du livre (la scène où Elizabeth joue du piano sert à montrer l'évolution de la relation entre Mr Darcy et Elizabeth, par exemple). La musique nous plonge de façon délicieuse dans l'ambiance du livre. Vous l'aurez deviné, je suis totalement conquise par cette adaptation.

Avec Colin Firth (Fitzwilliam Darcy), Jennifer Ehle (Elizabeth Bennet), Crispin Bonham-Carter (Charles Bingley), David Bamber (Mr Collins), Anna Chancellor (Caroline Bingley), Alison Steadman (Mrs Bennet), Susannah Harker (Jane Bennet), Barbara Leigh Hunt (Catherine de Burgh), Adrian Lukis (George Wickham), Julia Sawalha (Lydia Bennet), Benjamin Witrow(Mr Bennet).
1995.

8 octobre 2006

Une rubrique un peu spéciale dans mon monde de livres...

Certains des livres que je vous présente, notamment les "classiques", ont fait l'objet d'adaptations pour la télévision ou le cinéma. Cela permet de faire découvrir notre patrimoine littéraire à ceux qui n'ont pas toujours le temps ou l'envie de lire. Mais cela a aussi un autre intérêt, celui de confronter notre propre interprétation et représentation d'un livre avec celles des réalisateurs et des spectateurs. Le choix des acteurs, des dialogues, des costumes, de la musique sont très intéressants à étudier.

Vous verrez que je peux être très virulente lorsque je considère que l'on a écorché un de mes livres préférés... J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, et que vous argumenterez pour me faire apprécier davantage ces adaptations que je considère malheureuses.

6 octobre 2006

Les combustibles ; Amélie Nothomb

les_combustibles"La ville est assiégée. Dans l'appartement du Professeur, où se sont réfugiés son assistant et Marina, l'étudiante, un seul combustible permet de lutter contre le froid : les livres...

Tout le monde a répondu une fois dans sa vie à la question : quel livre emporteriez vous sur une île déserte ? Dans ce huit clos cerné par les bombes et les tirs de snipers, l'étincelante romancière du Sabotage amoureux pose à ses personnages une question perverse : quel livre, quelle phrase de quel livre vaut qu'on lui sacrifie un instant, un seul instant de chaleur physique ? "

Lorsque l'on apprécie beaucoup la littérature, on ne peut que se jeter sur un livre qui se résume ainsi. Très vite, on entre dans le jeu de l'auteur, en se demandant quel serait le premier de nos livres que l'on offrirait aux flammes. Ce livre est extrêmement court, si bien qu'il donne une impression de bâclage, notamment sur la fin. Cependant, j'ai bien aimé cette lecture, comme tous les autres Nothomb que j'ai lus. On y retrouve son humour plein de cynisme, ses héros, une nouvelle fois terriblement humains...

Après ma lecture, j'ai parcouru les rayons de ma bibliothèque, et j'ai choisi que Nietzsche serait la première de mes victimes, si une situation extrême se présentait. Je n'ai jamais compris la moindre ligne de cet auteur, ainsi me serait-il sans doute beaucoup plus utile comme combustible... Et vous ?

5 octobre 2006

La tour des demoiselles ; Frédéric H. Fajardie

040_acfc70f932730a9cb90ea2768dba693a_1_"1780... Il est beau, romantique, courageux et de haute noblesse : Joachim Valencey d'Adana. Sur sa mythique frégate qui terrorise les Anglais, il combat aux cotés des Américains en lutte pour leur indépendance. Depuis l'enfance, il partage un amour hélas platonique avec Victoire, émouvante jeune femme qui habite le château voisin. Bref, il a tout... mais tous sont contre lui ! Le roi d'Angleterre mais aussi Louis XVI, jaloux de sa gloire, la Royal Navy au grand complet, des tueurs, des traîtres et des espions, une soif d'absolu qui le paralyse face à celle qu'il aime, sans oublier un être monstrueux mi-homme mi-sanglier qui tue tous ceux qu'il aime. Mais son principal ennemi n'est-il pas lui-même ? "

Moi qui n'aime pas les romans historiques et qui ne court pas après ceux de cape et d'épée, d'ordinaire, j'ai lu ce livre en trois jours. C'est bien écrit, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Même les apparitions de personnages très célèbres, comme Robespierre ou Louis XVI, bien qu'assez maladroites, ne sont pas gênantes, grâce à leur brièveté. Le héros, Joachim, est cultivé, courageux, et représente à la fois toute la noblesse d'Ancien Régime par ses principes chevaleresques et un futur révolutionnaire acharné, par ses idées universalistes. Il est extrêmement attachant, tout comme Victoire, sa bien-aimée au touchant zozotement, et Mahé, son frère de coeur, qui le console de tous ses chagrins et qui l'aide à ne pas trop se perdre. Même Gréville, le chef de la police secrète, possède un côté attendrissant. Nous voguons sur les mers avec Joachim, nous partageons ses doutes, ses craintes, ses espérances. Je me suis reconnue dans cet homme tourmenté par son passé, qui ne parvient pas à vivre sereinement sa vie Il la fuit en mer, prenant ainsi le risque d'y être tué, et de ne pas connaître le bonheur qui l'attend.

Un second tome existe, La lanterne des morts. Ce livre a lieu pendant la Révolution, et c'est avec grand plaisir que l'on retrouve Joachim, comte de Valencey et prince d'Adana... 

4 octobre 2006

Raison et Sentiments ; Jane Austen

austen"Raison et sentiments sont joués par deux sueurs, Elinor et Marianne Dashwood. Elinor représente la raison, Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment, que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIè siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent."

Je ne résiste pas, et je vous mets encore un livre de Jane Austen. C'est peut-être le livre de cette romancière qui insiste le plus sur le comportement amoureux. On a deux soeurs éperdument amoureuses, chacune d'un homme à son image, mais si l'une clame son amour sans aucune retenue, l'autre craint la deception, et préfère ne pas se réjouir trop tôt. On est vite plein de tendresse pour Elinor, et d'agaçement pour Marianne (surtout si, comme moi, on aprécie le pauvre colonel Brandon). Une fois encore, Jane Austen critique ouvertement la société dans laquelle elle vit, qui n'est qu'hypocisie et avarice, et ne donne de bonheur qu'aux personnes qui en sont dignes, selon elle. De Barton Cottage à Londres, on suit la vie de ces deux soeurs au destin peu commun, pleines de sincérité et d'innocence dans une société où les loups sont innombrables et les promesses de bonheur bien fragil2mariannenwilloughby_1_es... 

Ce livre est aussi une parodie de l'héroïne romantique, à travers le personnage exalté de Marianne, qui se jette dans ses rêves sans se poser la moindre question. En cela, je trouve que Jane Austen, pourtant très jeune lors de l'écriture de ce livre, impressionnante de lucidité et d'intelligence.

Pour compléter la lecture de ce merveilleux livre, je vous conseille le film éponyme de Ang Lee, avec Kate Winslet et Emma Thomson, qui est une très belle adaptation.

L'avis de Morwenna.

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