La Longue vue - Elizabeth Jane Howard
Années 1950. Antonia et Conrad Fleming sont mariés depuis plus de vingt ans et mènent une vie confortable. Les fiançailles de leur fils et les tracas amoureux de leur fille vont les amener à reconsidérer leur union en nous ramenant progressivement en arrière, jusqu'à leur rencontre.
Deuxième roman d'Elizabeth Jane Howard, La Longue vue semble être une histoire resserrée des couples parentaux de la saga des Cazalet, en particulier celui d'Edward et Violet. Grâce à la préface soulignant le caractère autobiographique de certains éléments, j'ai enfin saisi une explication à la frustration générée par un élément de ma précédente lecture de l'autrice.
Retrouver l'élégante plume d'Elizabeth Jane Howard a été très agréable. Par sa construction antéchronologique, La Longue vue explore ce qui fait un couple. Le lecteur part à la recherche aussi bien de l'étincelle de départ que de la vexation ultime. Mais, est-on certain d'en trouver ? Un mariage est-il autre chose que deux névrosés se lançant dans un numéro d'équilibriste fait de soubresauts et s'achevant pas une dégringolade inévitable ?
La longue vue n'est pas le seul effet d'optique du livre. Les premières et dernières pages du livre sont également un jeu de miroirs, et c'est peu dire que la vision proposée des relations humaines, faites de parements, de dialogues de sourds et de mauvaise foi, n'a rien de bien réjouissant en dehors du sens de la formule de l'autrice. Le tout sans tomber dans la caricature, et c'est sans doute ce qu'il y a de plus effrayant. Conrad et Antonia ne sont aucunement des monstres, pas plus que leurs enfants qui marchent avec la meilleure volonté vers le malheur conjugal...
La Table Ronde. 464 pages.
Traduit par Leïla Colombier.
1956 pour l'édition originale.