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lilly et ses livres

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28 avril 2007

Fascination ; Stephenie Meyer

31VHVMNGY4LÉdition Hachette ; 525 pages.
18 euros.

" Bella, seize ans, décide de quitter l'Arizona ensoleillé où elle vivait avec sa mère, délurée et amoureuse, pour s'installer chez son père, affectueux mais solitaire. Elle croit renoncer à tout ce qu'elle aime, certaine qu'elle ne s'habituera jamais ni à la pluie ni à Forks où l'anonymat est interdit. Mais elle rencontre Edward, lycéen de son âge, d'une beauté inquiétante. Quels mystères et quels dangers cache cet être insaisissable, aux humeurs si changeantes ? A la fois attirant et hors d'atteinte, au regard tantôt noir et terrifiant comme l'Enfer, tantôt doré et chaud comme le miel, Edward Cullen n'est pas humain. Il est plus que ça. Bella en est certaine. Entre fascination et répulsion, amour et mort, un premier roman... fascinant. "

Depuis quelques temps, je vois un engouement se créer autour des livres de Stephenie Meyer. Après lecture de Fascination, je dois bien avouer que cet enthousiasme me paraît plus que justifié. C'est une lecture dont je me suis délectée. Quitter mon livre seulement quelques heures a été très difficile, et je me suis ruée dessus dès que je suis rentrée.

Difficile de parler de ce livre sans vendre la mèche (même si on se doute rapidement de ce qui se passe, mieux vaut préserver le suspens), mais je vais quand même essayer de vous tenter, parce qu'il en vaut vraiment le coup.
C'est un récit fantastique, mais qui tient extrêmement bien la route, grâce à un bon dosage entre le surnaturel et le réel. Je ne possède aucune connaissance du genre de toute manière, donc je pense que je suis assez facile à toucher. 
En fait, je n'ai eu aucun mal à me mettre dans la peau de Bella, à partager son amour passionné pour Edward. En plus, elle aime Jane Austen et Emily Brontë, ce qui prouve que c'est une fille bien... Non ?
C'est une adolescente comme les autres, peut-être un peu plus gauche que la moyenne, qui manque d'assurance, mais qui sait ce qu'elle veut.
Comme elle, j'ai été irrésistiblement attirée vers les Cullen. Les mystères qu'ils renferment m'ont captivée. Edward, jeune garçon obstiné et tourmenté, est le genre de garçons qui fait craquer toutes les filles dans une cour de récréation. Bella y compris. Et bien évidemment, la jeune fille ne va avoir aucun mal à exercer sur lui une fascination aussi grande que celle qu'il lui inspire.
Mais, même si la principale ligne du roman est la relation entre Bella et Edward, je n'ai pas eu l'impression de lire uniquement un roman à l'eau de rose. Il s'agit de l'éveil des sentiments de deux jeunes gens, de leurs doutes, de leurs craintes face à un avenir qui semble compromis malgré leur très jeune âge. 
Tout ceci dans un environnement fascinant (c'est vraiment le mot), créé par Stephenie Meyer, qui a reconstitué à sa façon certains personnages "spéciaux" pour mieux les fondre dans la masse. Grâce à Bella, on entrevoit un monde différent du nôtre, aussi attrayant qu'effrayant. Car il y a aussi une intrigue bien menée, avec de vrais méchants, dont une qui risque de prendre de l'ampleur dans les prochains tomes.

Les dialogues sont plein d'humour (les taquineries entre Bella et Edward, deux têtes de pioche, sont vraiment craquants), l'écriture est aérée, aucune longueur n'est à déplorer. Les cinq cents pages passent à toute allure. C'est un de ces livres dont j'ai une terrible envie de connaître la fin tout en redoutant d'en tourner la dernière page. Heureusement, le tome 2 est sur ma PAL. En revanche, il va falloir attendre un peu pour le tome 3...

Les avis d'Elfe et de Margoulette. Le site de Stephenie Meyer ici.

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27 avril 2007

Un complot à Versailles ; Annie Jay

2013218990Hachette Jeunesse ; 349 pages.

"1676. Cécile ne cesse de critiquer les nobles. Mais le jour où elle est convoquée, avec son amie Pauline, à la Cour du roi Louis XIV pour y être demoiselle de la reine, tout change. Ensemble, elles sont aux premières loges pour observer les intrigues et manoeuvres de Cour... Gare au tourbillon des complots qui pourrait les entraîner bien malgré elles ! "

Encore un roman jeunesse qui se lit avec beaucoup de plaisir. Certes, on n'échappe pas à de gros clichés, à des situations vraiment cousues de gros fils blancs.
Mais j'ai trouvé qu'il y avait eu un réel effort de la part de l'auteur pour étoffer son histoire en lui donnant une certaine crédibilité.
On pénètre avec Pauline et Cécile dans un Versailles plein de froufrous, d'hypocrisie et de luttes de factions, qui est bien celui décrit par les historiens. La mise au pas de la noblesse par Louis XIV transparaît bien dans ce livre, avec la description de toutes les courbettes possibles et imaginables destinées à obtenir les faveurs du Roi Soleil.

Les personnages sont attachants. Louis XIV est sans doute rendu plus sympathique qu'il n'était, mais il est bien montré comme un roi de Raison, habile et soucieux de ne souffrir d'aucun affaiblissement politique. J'ai beaucoup aimé le personnage de la reine Marie-Thérèse, très souvent occulté par les nombreuses maîtresses de son royal époux. Si les choses sont un peu simplifiées par moments, cela s'explique par le public auquel est destiné l'ouvrage, ainsi que par le côté "policier" de l'histoire. Et, bien que je ne connaisse pas beaucoup cette période de l'Histoire, j'ai quand même l'impression que la dimension historique est bien développée, et que la vérité est assez bien retranscrite. La question des bâtards de Louis XIV a réellement été posée, même si la détermination de Mme de Montespan est un peu poussée. Beaucoup de détails, sur la vie des nobles à la Cour, ou encore sur l'attitude de Louis XIV envers les arts et les lettres, permettent à Annie Jay de retranscrire l'atmosphère de Versailles. 

Dans tout cela s'insère une intrigue bien ficelée. Que complote Mme de Montespan ? Quel est le passé de Cécile, l'enfant recueillie par la famille de Pauline et Guillaume, et qui passe son temps à critiquer la Noblesse ? Heureusement, Pauline, Cécile et Elizabeth, peuvent compter sur leurs chevaliers servants, dénichés de façon peu conventionnelle, pour sauver la dynastie royale. C'est drôle, dynamique, charmant, et ça se dévore très vite.

25 avril 2007

Journal d'Hirondelle ; Amélie Nothomb

2226173358Édition Albin Michel ; 136 pages.
14,50 euros.

" C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou. "

Ce livre a fait couler beaucoup d'encre lors de la rentrée littéraire, comme toujours lorsqu'un nouveau Nothomb sort. Certes, c'est court 136 pages écrites en gros caractère et lues en une heure trente, difficile de le nier.

Il n'empêche que j'ai passé un bon moment en lisant ce livre. On retrouve bien l'atmosphère déstabilisante qui caractérise les romans de Nothomb. Le narrateur, un tueur à gages, est d'une froideur extrême. Il nous raconte ses meurtres avec un détachement terrifiant.
D'un autre côté, une relation se crée entre lui et nous. J'ai eu du mal à le trouver inhumain, au contraire, il m'a touchée. Là où ça devient gênant, c'est lorsqu'Amélie Nothomb parvient à nous faire reconnaître que l'on veut qu'il réussisse ses missions, qu'il échappe à la police. Comme souvent chez cet auteur, il est difficile de condamner totalement une personne. Le narrateur de ce livre finit par dévoiler son humanité, parce qu'il n'est pas le robot dépourvu de sensations qu'il aurait voulu être.

C'est étrange, en refermant ce livre, je n'étais pas mal à l'aise, je ne suis pas restée non plus sur ma faim. Je ne saurais jamais ce qu'il y avait de capital dans ce journal intime. Le narrateur n'aura jamais de nom, mis à part ceux qu'il inventait. Bien que la plupart des questions que l'on se pose au cours de la lecture restent sans réponse, je suis ressortie de ce livre avec la sensation que la boucle était bouclée, et que la fin était complètement logique.

Certainement pas un livre indispensable d'Amélie Nothomb, mais je ne regrette pas non plus ma lecture.

Les avis de Laure (qui n'a pas aimé) et d'Anne (qui a bien aimé).

23 avril 2007

Le pont Mirabeau ; Guillaume Apollinaire

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La Seine à Champrosay ; Pierre-Auguste Renoir.

Le pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
            Et nos amours
       Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

     Vienne la nuit sonne l'heure
     Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
            Tandis que sous
       Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

     Vienne la nuit sonne l'heure
     Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
            L'amour s'en va
       Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

     Vienne la nuit sonne l'heure
     Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
            Ni temps passé
       Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

     Vienne la nuit sonne l'heure
     Les jours s'en vont je demeure

Guillaume Apollinaire

21 avril 2007

La duchesse de Langeais ; Honoré de Balzac

9782253096290_G_1_Édition Le Livre de Poche ; 248 pages.
4 euros.

" A l'égal de la princesse de Clèves et de la Sanseverina, la duchesse de Langeais est l'une des grandes divinités féminines de notre littérature.
Elle réunit en sa personne le triple prestige de la beauté, de la naissance et du malheur. Issue d'un sang illustre, Antoinette de Navarreins voit le jour en 1794, sous la Terreur, une bien sombre étoile qui sera pour elle la marque du destin. Quelque vingt ans plus tard, séparée de son mari abhorré que lui avait imposé un père indifférent, c'est l'une des gloires mondaines du Faubourg Saint-Germain.
Mais que dissimule la coquetterie glacée de cette aristocratique Célimène ? Et par quel étrange sortilège l'incandescente passion d'Armand de Montriveau va-t-elle à son tour la consumer ? Comme tout vrai chef-d'œuvre, ce " roman noir " - primitivement intitulé " Ne touchez pas à la hache " - est pour partie une autobiographie sublimée, c'est-à-dire le contraire d'un roman à clefs. " Moi seul sais ce qu'il y a d'horrible dans La Duchesse de Langeais ", confiait Balzac à l'un de ses proches.
C'est pourquoi l'œuvre conserve, depuis plus d'un siècle et demi, son mystère et sa force de séduction. "


Cela faisait plusieurs années que je n'avais pas lu Balzac. Il y a quelques semaines, j'ai été accrochée à la librairie par La Duchesse de Langeais, dont la récente adaptation au cinéma a entraîné une nouvelle édition.

Ce livre m'a happée dès les premières pages. J'ai lu avec délice la description de cette île où "Soeur Thérèse" a trouvé refuge. J'ai tremblé d'émotion avec ce général, fou d'amour et désespéré, qui sent à nouveau la présence de celle qui l'a abandonné cinq ans plus tôt.
Outre l'histoire d'une "passion" inassouvie, on trouve dans ce roman un regard critique sur la société française du XIXe. Car c'est aussi un roman qui renferme beaucoup de rancoeur. Balzac règle ses comptes avec la noblesse française cramponnée à ses titres et renfermée sur elle même, avec une description impitoyable du faubourg Saint-Antoine. Dans ce lieu à la mode vit et séduit la Duchesse de Langeais, qui est à la fois victime et coupable dans cette société méprisable, et qui incarnerait pour beaucoup une femme aimée en vain par Balzac.
Antoinette commence, à force de coquetterie égoïste et d'hypocrisie, par séduire le Marquis Armand de Montriveau. Elle en joue, le repousse, au nom des convenances, de sa réputation. Surtout, elle refuse de voir ses sentiments pour cet homme s'éveiller afin de se protéger, mais c'est justement cet aveuglement qui cause sa perte. Elle blesse un homme orgueilleux et vengeur, qui lui fait comprendre, trop tard, combien les grands principes moraux sont dérisoires et dépassés. 
Balzac décrit les tourments amoureux avec une foule de précisions, des termes choisis avec minutie, ce qui nous permet de ressentir la peine des deux principaux personnages avec autant de violence que si on y était. C'est violent, c'est douloureux, mais c'est sublime. Balzac possède un style poétique dans lequel je me suis plongée avec délice.
Seule la fin, trop rapide, trop froide, qui contraste avec le style passionné et les longs commentaires du reste du livre m'a un peu frustrée. Je sais que Balzac aime finir ses livres avec une touche très ironique, et nous en avons là un bel exemple, mais le réveil a été un peu brutal...

A noter que l'édition du Livre de Poche est vraiment très bien faite. La préface est vraiment très intéressante. Et les nombreuses annotations permettent de comprendre sans alourdir la lecture un roman rempli de références historiques et de termes dont le sens a évolué.

" Mais il n'y a point de petits événements pour le coeur ; il grandit tout ; il met dans les mêmes balances la chute d'un emprire de quatorze ans et la chute d'un gant de femme, et presque toujours le gant y pèse plus que l'empire. Après les faits viendront les émotions. " (page 59)

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20 avril 2007

Des petits nouveaux...

2070316262Pour que Patch et Mme Patch ne se sentent pas trop coupables d'acheter des livres, j'ai décidé de les accompagner (quelle gentillesse, n'est-ce pas ? )...

2211055915Donc, hier, j'ai fait un saut à la librairie. J'ai acheté : Possession de A.S. Byatt, j'ai lu que ça ressemblait à Le treizième conte de Diane Setterfield que je n'ai pas lu, mais qui me tente beaucoup (comme ça, si le livre de Diane Setterfield ne me plaît pas, je serais bien avancée...). Le moine de Lewis a également rejoint ma PAL, tout comme Pride and Prejudice de Jane Austen (je ne l'ai pas encore lu en anglais), Adam et Cassandra de Barbara Pym, Mademoiselle O de Vladimir Nabokov (la couverture était jolie...), Les grandes espérances de Charles Dickens, La dame en blanc de Wilkie Collins, La laide au bois dormant de Grégoire Solotareff et Le lys dans la vallée de Balzac.

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16 avril 2007

Soupir ; René-François Sully Prudhomme

A sea spell ; Dante Gabriel Rossetti

Soupir

Ne jamais la voir ni l'entendre,
Ne jamais tout haut la nommer,
Mais, fidèle, toujours l'attendre,
Toujours l'aimer.

Ouvrir les bras et, las d'attendre,
Sur le néant les refermer,
Mais encor, toujours les lui tendre,
Toujours l'aimer.

Ah ! Ne pouvoir que les lui tendre,
Et dans les pleurs se consumer,
Mais ces pleurs toujours les répandre,
Toujours l'aimer.

Ne jamais la voir ni l'entendre,
Ne jamais tout haut la nommer,
Mais d'un amour toujours plus tendre
Toujours l'aimer.

René-François Sully Prudhomme

14 avril 2007

Les mystères d'Udolphe ; Anne Radcliffe

2070403777Édition Folio ; 905 pages.
11,50 euros.

" Ann Radcliffe publie en 1794 The Mysteries of Udolpho. Les romantiques anglais, et les Victoriens, lui ont voué un culte. En France, Balzac, Hugo, Nodier, Féval, Sue, se souvinrent d'elle. On ignore ce qui a pu pousser cette petite bourgeoise à la vie ordinaire à raconter des histoires terrifiantes, qu'on appelle « gothiques » en Angleterre et « noires » en France parce qu'elles cherchent à provoquer la crainte chez les lecteurs.

Émilie explore le château mystérieux, chandelle à la main, à minuit. La menace (surnaturelle ?) est partout présente. Les séquestrations, les tortures ne sont pas loin. Quel est le dessein du maître des lieux? Quels sentiments éprouve la jeune fille pour son tuteur et geôlier? Qui épousera-t-elle, après cette quête de soi à travers les corridors du château, qui ressemblent à ceux de l'inconscient? Ce n'est pas pour rien qu'un chapitre porte en épigraphe ces mots de Shakespeare: « Je pourrais te dire une histoire dont le moindre mot te déchirerait le coeur. » "

Dans Northanger Abbey, Jane Austen parle beaucoup de ce roman, en le parodiant par le biais de sa naïve héroïne, Catherine Morland. C'est donc tout naturellement que je me suis intéressée à ce livre, qui a fait couler beaucoup d'encre lors de sa publication en 1794. Il paraît que les gens s'imaginaient qu'Ann Radcliffe mangeait des tranches de boeuf crues pour se donner des cauchemars...

Je m'attendais à un style difficile, à une histoire assez ennuyeuse, à une héroïne exaspérante qui s'évanouit toutes les dix secondes. J'ai bien mis cent pages à me plonger dans cette histoire. Emilie m'agaçait prodigieusement à pleurnicher en permanence, et le rythme est plutôt lent au début du livre.
De plus, pour nous, personnes du XXIème siècle, il est difficile de comprendre que les passages dans les bois à la tombée de la nuit sont angoissants, et les malaises d'Emilie à chaque occasion sont au premier abord plus exaspérants qu'autre chose.

Toutefois, on se laisse prendre par cette histoire qui se passe à la fin du XVIe siècle, sous le règne de Henri III. Je me suis rapidement mise à avaler les chapitres, surtout à partir de l'arrivée au château d'Udolphe.
Je pensais ne pas pouvoir lire ce livre avec sérieux, l'apprécier pour lui même, j'avais tort. L'écriture d'abord est magnifique. Ann Radcliffe possède un style poétique, délicat, et nous fait de longues descriptions de paysages qui laissent rêveur. Ce n'est absolument pas un roman d'épouvante pour nous, mais l'histoire est vraiment intrigante. C'est avec délice que j'ai suivi Emilie dans les couloirs sombres d'Udolphe, la nuit.
Les personnages sont assez caricaturaux, c'est vrai. Surtout les femmes, qui pleurent, gémissent et s'évanouissent très souvent. Mais on passe rapidement outre cela, parce que l'on veut vraiment savoir quels sont les secrets que renferment Udolphe et les autres lieux "hantés" que nous traversons. Et puis, je l'avoue, je voulais savoir si Emilie et Valancourt se retrouveraient...

J'ai été surprise par l'audace de ce livre. Emilie et Valancourt, nos deux amoureux, se serrent dans les bras l'un de l'autre, s'embrassent les mains, choses que Jane Austen n'a jamais fait faire à ses héros. Quant aux crimes passionels et aux adultères supposés, aux enlèvements d'Emilie projetés par ses prétendants, ils ont dû choquer les lecteurs du XVIIIe. Quand on sait que Jane Austen était fille de pasteur, on se demande comment elle est parvenue à se procurer ce livre.

Ann Radcliffe parvient à nous plonger dans une atmosphère gothique que l'on ressent même plus de deux cents ans après, et dont les soeurs Brontë se sont inspirées pour écrire leurs romans. C'est un livre qui possède des qualités indéniables et qui se lit avec délice. Je vais essayer de relire sous peu Northanger Abbey, afin de saisir tous les clins d'oeil faits au roman d'Ann Radcliffe qui s'y trouvent.

12 avril 2007

De la maladie ; Virginia Woolf

2743616377Édition Rivages ; 59 pages.
5 euros.

"Lorsque nous y réfléchissons, comme les circonstances nous y forcent bien souvent, il nous semble soudain pour le moins étonnant que la maladie ne figure pas à côté de l'amour, de la latte et de la jalousie, parmi les thèmes majeurs de la littérature. Virginia Woolf.

Dans ce court texte écrit en 1926 pour la revue de T. S. Eliot, Virginia Woolf s'interroge sur cette expérience particulière dont personne ne parle, dont le langage peine à rendre compte mais que tout le monde connaît : la maladie. Lorsqu'on tombe malade, constate-t-elle, la vie normale interrompt son cours réglé pour laisser place à un état de contemplation où le corps reprend ses droits et où l'univers apparaît soudain dans son indifférence totale à la vie humaine. "

Pour donner envie aux gens d'être malades, il faut vraiment avoir du talent. Bon, je ne ressors pas de cette lecture en me disant qu'il faut que je dorme dans mon jardin la nuit prochaine, mais c'est avec énormément de plaisir que j'ai lu les mots de Virginia Woolf sur la maladie.
C'est une très bonne surprise, parce que le titre promettait quand même quelque chose d'assez barbant. Quand j'ai commencé à lire la préface, mes craintes ne se sont pas du tout calmées, j'ai même reposé le livre. C'est Cathulu qui m'a donné envie de m'y remettre, et j'ai eu raison de le faire.

C'est très drôle. Certes, le sujet est sérieux, mais Virginia Woolf le croque tellement bien qu'on ne peut que s'amuser à la lecture de cet article. A travers lui et très habilement, Virginia Woolf critique la société, toujours pressée, qui n'a jamais le temps de s'arrêter pour vivre l'instant présent, pour contempler et connaître le monde qui l'entoure. Car "nous sommes condamnés à nous tortiller tout le temps que nous restons accrochés au bout de l'hameçon de la vie" .
Mais quand on tombe malade, on est obliger de s'immobiliser. Alors, on peut remarquer des choses banales, comme le ciel, mais que l'on ne prend jamais le temps de voir.
Et puis, quand on est malade, pour Virginia Woolf, on saisit mieux le sens profond des choses. Les vers des poètes ne sont jamais aussi clairs que lorsqu'on les lit à la lumière d'une bonne grippe...

Vraiment un très bon petit moment à passer avec ce petit livre ! Je vous laisse, je retourne à une lecture d'un tout autre genre.

9 avril 2007

L'amour par Pic de la Mirandole

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Francis Danby ; Disappointed Love.

" Amour, feu sous la glace et froide face,
Amour, agréable souffrance et doux souci,
Amour, suave peine et nécessaire mal,
Amour, éternel conflit, inaccessible paix. "

Pic de la Mirandole

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