Journal d'Hirondelle ; Amélie Nothomb
Édition Albin Michel ; 136 pages.
14,50 euros.
" C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou. "
Ce livre a fait couler beaucoup d'encre lors de la rentrée littéraire, comme toujours lorsqu'un nouveau Nothomb sort. Certes, c'est court 136 pages écrites en gros caractère et lues en une heure trente, difficile de le nier.
Il n'empêche que j'ai passé un bon moment en lisant ce livre. On retrouve bien l'atmosphère déstabilisante qui caractérise les romans de Nothomb. Le narrateur, un tueur à gages, est d'une froideur extrême. Il nous raconte ses meurtres avec un détachement terrifiant.
D'un autre côté, une relation se crée entre lui et nous. J'ai eu du mal à le trouver inhumain, au contraire, il m'a touchée. Là où ça devient gênant, c'est lorsqu'Amélie Nothomb parvient à nous faire reconnaître que l'on veut qu'il réussisse ses missions, qu'il échappe à la police. Comme souvent chez cet auteur, il est difficile de condamner totalement une personne. Le narrateur de ce livre finit par dévoiler son humanité, parce qu'il n'est pas le robot dépourvu de sensations qu'il aurait voulu être.
C'est étrange, en refermant ce livre, je n'étais pas mal à l'aise, je ne suis pas restée non plus sur ma faim. Je ne saurais jamais ce qu'il y avait de capital dans ce journal intime. Le narrateur n'aura jamais de nom, mis à part ceux qu'il inventait. Bien que la plupart des questions que l'on se pose au cours de la lecture restent sans réponse, je suis ressortie de ce livre avec la sensation que la boucle était bouclée, et que la fin était complètement logique.
Certainement pas un livre indispensable d'Amélie Nothomb, mais je ne regrette pas non plus ma lecture.
Les avis de Laure (qui n'a pas aimé) et d'Anne (qui a bien aimé).