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lilly et ses livres

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10 novembre 2006

Coup de gigot et autres histoires à faire peur ; Roald Dahl

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Edition Folio Junior ; 116 pages.
3 euros.

"Qui pourrait croire que derrière cette paisible ménagère, si tendre et si attentionnée avec son mari, se cache une terrible meurtrière ? Et cette logeuse débordante d'amabilité et de gentillesse, comment ne pas lui faire confiance ? Mais attention ! Les apparences sont parfois trompeuses..."

Moi qui croyait que Roald Dahl écrivait pour les enfants, je me suis lourdement trompée. Ses nouvelles sont délicieusement cruelles et très drôles. Cette logeuse dont on devine peu à peu à peu la monstruosité, et surtout ces ménagères, paisibles et dévouées à leur mari en apparence, mais qui décident sur un coup de tête de faire ce qu'elles ont toujours rêvé de faire. C'est à dire, se délivrer de ces maris qui ne se sont jamais souciés de leurs désirs, et qui ont agit sur leurs vies comme s'ils en étaient les propriétaires. J'aime beaucoup "Mary et William", c'est un véritable retournement de situation, de l'homme qui donne des conseils domestiques à sa femme même après sa mort au "bébé" totalement soumis aux désirs presque vengeurs de son épouse. Certes, l'image de la douceur féminine prend un sacré coup, mais quel régal !

Merci  à Allie de m'avoir fait découvrir ce petit recueil...

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8 novembre 2006

Cousine K ; Yasmina Khadra

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Edition Pocket ; 107 pages.
5,20 euros.

"Entre les murs d’une grande propriété isolée, un homme et sa mère vivent dans l’attente du retour du fils aîné. Torturé par un amour qu’il dit avoir à jamais perdu et par le manque de sentiments que lui témoigne sa mère, l’homme se souvient de son enfance et des épisodes tragiques qui l’ont rythmée.
Récit flamboyant d’une souffrance incandescente, Cousine K relate la folie d’un homme et ses efforts désespérés pour conjurer une enfance vécue comme une malédiction. Une enfance faite de lambeaux, une île maudite, désertique, comme une prison aux grandes fenêtres de ronces. Survivant de ce long hiver, le personnage campé par Yasmina Khadra nous conte l’enfer quotidien de celui qui attend un geste d’affection comme on espère sa libération de l’antre de la mort. Avec une justesse qui fait de ce texte bref une perle noire aux émotions contradictoires, il confirme son sens de l’observation dans cette exploration de l'esprit humain en proie aux démons de la haine. --Hector Chavez --."

C'est le premier livre que je lis de cet auteur, et même si j'ai beaucoup aimé, je ne sais pas s'il y en aura d'autres. C'est une atmosphère très pesante que l'on trouve dans ce roman. Yasmina Khadra décrit très bien la solitude de son personnage, qui est totalement inexistant pour son entourage, et qui en souffre énormément. Peu de choses l'atteignent vraiment, il ne pleure pas son père par exemple, pourtant décédé de manière très brutale. Cependant il est profondément blessé par sa mère, qui ne prend même pas la peine de l'appeler par son propre nom. Et l'on sait combien l'amour et le regard d'une mère peuvent déterminer la vie de ses enfants...
Le narrateur, dont on ne connaît pas le nom (il est trop insignifiant aux yeux des autres pour être nommé), est fasciné par cette cousine K, pourtant très méchante avec lui. Mais, elle a le mérite à ses yeux de savoir qu'il existe. Toute la souffrance emmagasinée par le narrateur va le plonger peu à peu dans la folie, et le rendre obsédé par une seule idée, se rendre utile. C'est bien cela qu'il gémit un soir, il veut être serviable, parce que c'est la seule façon qu'il a d'exister.
Cet homme semble d'abord totalement apathique, puis blessé, avant d'apparaître comme un fou. Mais l'auteur parvient, malgré le sentiment d'horreur qui nous saisit, à nous faire compatir pour son héros.
Un livre bouleversant !

7 novembre 2006

Daisy Miller ; Henry James

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Edition Folio 2 euros ; 106 pages.
2 euros.

"Daisy Miller est jeune, belle et riche, mais son indépendance et ses manières excentriques d'Américaine choquent la vieille société européenne qui lui ferme ses portes. Toujours accompagnée de Giovanelli, un jeune mondain chasseur de dots, elle compromet sa réputation avec désinvolture. Même Winterbourne, son meilleur ami, ne croit plus à son innocence. Un soir, alors qu'elle contemple le clair de lune au pied du Colisée, elle contracte une maladie mortelle..."

Je sais, j'avais mis cet auteur et ce livre sur ma liste de Challenge 2007... Mais il se trouve que je n'ai pas pu résister, et à vrai dire, je n'ai aucun remords. Parce que je suis ravie d'avoir (enfin) fait connaissance avec Henry James. Cette nouvelle est bien écrite, elle se lit extrêmement rapidement, et elle donne envie de découvrir les autres oeuvres de l'auteur. Bref, une nouvelle mission parfaitement réussie pour cette collection Folio 2 euros.
J'avoue avoir été assez déconcertée par les manières très indépendantes de Daisy Miller, dont on ne sait pas trop durant toute la nouvelle, si elle agit comme elle le fait par insouciance, par provocation ou par vulgarité. Dans cette nouvelle, Henry James nous dévoile le poids du regard des autres, et ses conséquences sur une très jeune femme. Car ce n'est pas parce qu'elle semble se moquer et même ignorer les cancans que Daisy Miller n'est pas en réalité profondément blessée par toutes les rumeurs qui circulent sur elle. Elle tente de vivre, tout simplement, mais l'incompréhension des autres lui fait payer très cher son audace. Même Winterbourne, qui est pourtant le premier à vouloir croire en elle, hésite à le faire. Et pourtant, cette jeune fille qui est avant tout humaine avant d'être originale aurait bien eu besoin de son soutien .
J'ai été assez déçue par la fin, trop brève cependant. Je sais que les nouvelles ont par définition une chute déconcertante, mais j'ai toujours du mal à m'y faire...

5 novembre 2006

Sanditon ; Jane Austen

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Le Livre de poche ; 381 pages.

"Ce manuscrit inachevé de 1817 de Jane Austen qui en a écrit les onze premiers chapitres (p. 8-83) a été finalement complété par une modeste romancière. Les amateurs apprécieront."

Ce livre est le dernier roman de Jane Austen, laissé inachevé après la mort prématurée de celle-ci. Il a été complété par une romancière anonyme, qui s'est servi des autres oeuvres de Jane Austen, et des notes laissées par cette dernière. Je dois reconnaître que c'est assez réussi. L'autre romancière a tenté de conserver un style ironique et de construire une histoire avec des ficelles qui ressemblent à celles que l'on trouve dans les autres romans de Jane Austen. Cette dernière n'a de toute façon pas eu le temps de corriger son ébaûche, si bien que la romancière qui a terminé Sanditon a pu se permettre quelques libertés.
Mais je rassure les inconditionnels de Jane Austen, nous avons bien là une héroïne austenienne, une jeune fille fine observatrice du monde qui l'entoure, Charlotte, qui est quelque peu bouleversée dans ses habitudes lorsque surgit dans sa vie le jeune et élégant Sidney Parker. Celui-ci est d'une grande franchise quand il s'agit de juger ses semblables, et également manipulateur à souhait lorsqu'il veut obtenir quelque chose. Ce défaut pas très caractéristique des héros austeniens est ce qu'on peut le plus reprocher à celle qui a achevé le livre. Certes, Sidney est joyeux et il fait partie de ces gens qui savent toujours ce qu'il convient de faire. Mais les révélations finales le rapprochent plus d'un Henry Crawford que d'un mari tel que le souhaitait Jane Austen pour ses autres héroïnes. Je justifie cela en me disant qu'Henry est un héros plus moderne que les autres en raison de sa création tardive.

A part cela, nous avons de toute façon onze chapitres entièrement écrits par l'auteur et de quoi ne pas trop rester sur notre faim par la suite, ce qui est déjà pas mal.

4 novembre 2006

Ne le dis à personne ; Réalisé par Guillaume Canet

ne_le_disRéalisateur : Guillaume Canet.

Acteurs : François Cluzet (Alexandre Beck), Marie-Josée Croze (Margot Beck), André Dussolier (Jacques Laurentin), Krinstin Scott Thomas (Helene Perkins), Nathalie Baye (Elisabeth Feldman), Jean Rochefort (Gilbert Neuville), Guillaume Canet (Philippe Neuville).

Durée : 2 heures et 5 minutes.

L'histoire : "Sa femme Margot a été sauvagement assassinée par un serial killer. Totalement détruit, Alex ressasse jour après jour le souvenir bouleversant de son amour perdu.
Huit ans ont passé. Alex reçoit un e-mail anonyme. Il clique : une image... le visage d'une femme au milieu d'une foule, filmé en temps réel. Celui de Margot..." (résumé Allociné).

Confier l'adaptation du best-seller de Harlan Coben à un jeune réalisateur français (que j'apprécie pourtant beaucoup), cela me semblait être très risqué. Pourtant, je vais me joindre à l'immense majorité des critiques, et déclarer que ce film est une vraie réussite. Le mot qui me vient pour qualifier cette adaptation est "intelligente".

Le film ne suit pas le roman à la lettre. Pourtant, l'excellent François Cluzet parvient sans peine à nous faire oublier qu'il n'a pas l'âge du "vrai" Beck. C'est bien un homme poussé par un fol espoir qui agit, et qui nous rappelle que l'amour et le chagrin n'ont pas d'âge. Je donne également une mention spéciale à Nathalie Baye, sublime en avocate sûre d'elle et classe à souhait. Kristin Scott Thomas rayonne en confidente dévouée. Jean Rochefort, André Dussolier et François Berléand aussi sont très bien choisis, et nous rappellent que le cinéma français possède de grands acteurs.

Même la transposition de l'histoire en France ne passe pas trop mal, grâce à une habile modification de l'histoire (le côté mafieux du livre ne pouvait pas passer en France).

Seulement quelques petits regrets, des phrases "cultes" qui manquent. L'absence du tueur à gages du livre (invraisemblable en France il me semble) , la modification de la fin s'expliquent très bien. Le fait d'expliquer la mort du fils Neuville de façon différente était indispensable, puisque Beck ignore que sa femme a été battue. Le temps limité d'un film ne permet pas de tout adapter dans son ensemble, et oblige donc le réalisateur à bouleverser quelques aspects de l'histoire. 

Vous l'aurez compris, je me suis régalée, et je n'ai qu'une envie, me replonger dans le livre...

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2 novembre 2006

La Bibliothèque Idéale

En furetant sur le site du magazine Lire, j'ai trouvé un lien vers bibliothaeca idealis. Quand on cherche des idées de lectures, on est toujours un peu perdu. Ce site recense les livres préférés toutes époques et tous genres confondus, selon un classement des lecteurs.

Il donne également des liens vers une liste spécialisée dans la littérature anglophone ici.

Pour la littérature russe, cliquez ici.

Et j'ai également trouvé un palmarès allemand ici.

Je sais, ce n'est pas très significatif, les livres adorés par le public ne sont pas forcément des chefs d'oeuvre. Mais ces listes peuvent attiser notre curiosité, elles ne donnent pas que des références de romans "classiques" (Amélie Nothomb, Umberto Eco, ou Paolo Coelho font partie du classement). Et puis, je pense que pour aller voter sur un site pour les livres que l'on aime, il faut être quelqu'un qui aime la lecture, et qui a envie de partager ses coups de coeur. A voir donc !

1 novembre 2006

Une fenêtre sur l'Hudson ; Brian Morton

2714441254 Belfond ; 312 pages.

"Les amours contrariées de deux artistes new-yorkais... Une tendre ballade à Manhattan, une réflexion sur la fragile harmonie entre l'art et la vie, un roman brillant, plein d'humour et d'émotion. Nora, une jeune nouvelliste de trente-cinq ans, a cessé d'écrire. Ses textes, inspirés des expériences de ses proches, lui ont valu de se brouiller avec eux. Pourtant, elle ne peut se résoudre à renoncer à sa vocation. Un soir d'insomnie, elle appelle le seul être qui puisse la comprendre : Isaac, l'homme qu'elle a quitté cinq ans auparavant. Ce dernier, photographe, traverse lui aussi une crise : il a perdu l'inspiration. Aussitôt renaît leur ancienne complicité, et avec elle son lot de doutes et de peurs. Quelle relation possible entre un artiste dont le talent s'est érodé et un autre en plein devenir ? Peut-on conjuguer amour et dévotion à son art ? Une interrogation d'autant plus brûlante pour Nora que l'être aimé pourrait bien devenir la cible de sa plume acérée..."

Un livre tout en sensibilité, avec deux personnages un peu en manque de repères. On aimerait que Nora hésite moins, que Isaac essaie plus de la bousculer, mais ils ont déjà tant de problèmes qu'on ne peut pas leur en vouloir. Nora aime profondément Isaac, mais qui a peur de s'engager trop, parce qu'elle ne veut pas se perdre davantage. Parce que l'amour, c'est souvent plein de contradictions, d'actes absurdes. Ces deux là s'aiment, se détestent parfois, se font souffrir, mais surtout ils espèrent un peu follement qu'ils finiront par réussir à s'accorder. Puis il y a la maladie de Billie, la tante de Nora, ainsi que la nouvelle écrite par cette dernière, qui blesse profondément Isaac. Celui-ci s'en veut, d'aimer Nora, de croire en des lendemains plus ensoleillés, un peu naïvement.

Je trouve que Brian Morton est un très bon observateur du genre humain. Il met le doigt avec justesse sur la difficulté de comprendre l'autre, surtout lorsque l'on ne parvient même pas à se comprendre soi même. La fin est énigmatique, c'est vrai, mais je trouve qu'elle est parfaitement en harmonie avec le reste du livre. Que peuvent accepter les personnages, et surtout que veulent-ils accepter ? Parce que dans cette histoire, nous avons deux personnes, qui peuvent chacune décider de fuir ou de rester. Même si on préfèrerait qu'elles optent pour la seconde solution... Un livre dont on sort un peu mélancolique et chahuté, mais c'est probablement l'effet recherché.

Lire l'avis (beaucoup) plus enthousiaste de Clarabel.

31 octobre 2006

Dernières folies...

2714441254J'ai encore mené des raids à la librairie ces derniers jours, et j'ai déniché quelques petites merveilles :

Sans_titreAinsi, j'ai trouvé Une fenêtre sur l'Hudson, de Brian Morton, à un prix très abordable. Je me mets aux livres d'occasion, budget oblige...

Autres trouvailles, Petits suicides entre amis de Arto Paasilinna, Daisy Miller de Henry James (je sens que je vais prendre un peu d'avance sur mon Challenge 2007), La foire aux vanités de William Thackeray (vu la taille, je pense qu'il attendra l'été), Girlfriend dans le coma de Douglas Coupland, Du bout des doigts de Sarah Waters, L'amant de Lady Chatterley de David H. Lawrence, Le liseur de Bernhard Schlink, et Rebecca de Daphné du Maurier.

8070_mini_1_Mais je suis surtout ravie d'avoir déniché Le maître de forges, de Georges Ohnet. Vous savez, un de ces livres que je me plaignais de ne trouver nulle part. Comme quoi, quand on cherche bien un livre, on finit par le trouver.

Connaissez-vous ces livres ? Qu'en avez vous pensé ? Y a t-il d'autres ouvrages de ces auteurs que vous recommandez de lire (ou de fuir) ?

31 octobre 2006

Mariage à la mode précédé de La Baie ; Katherine Mansfield

2070308898Edition Folio 2 euros ; 101 pages.
2 euros.

"Dans le train qui le ramène chez lui pour le week-end, William savoure le bonheur de retrouver bientôt Isabel, sa ravissante jeune femme, et leurs deux enfants. Pourtant, depuis qu'Isabel s'est liée avec un nouveau groupe d'amis, elle a changé et William ne sait trop qu'en penser... Durant les longues journées d'été, Crescent Bay est le théâtre de la vie et des jeux de ceux qui y passent leurs
vacances entre baignade, sieste et conversations. Par petites touches lumineuses et justes, Katherine Mansfield esquisse des portraits pleins de finesse et de sensibilité."

Voilà ce qui s'appelle un véritable coup de coeur ! Décidément, je trouve que cette nouvelle édition Folio 2 euros est une idée fantastique. On n'y trouve que de petits bijoux. Les auteurs présentés le sont avec des textes qui nous donnent envie de découvrir un peu plus qui ils sont. Je m'emballe un peu, mais plus j'en lis, et plus je suis enthousiasmée par ces petits livres très courts et très pratiques à lire dans les transports en commun.

Katherine Mansfield est encore une auteure que je ne connaissais pas, mais qui écrit des histoire extrêmement touchantes. Quelle belle nouvelle que Mariage à la mode... En vingt pages à peine, on se retrouve totalement sous le charme de William, et l'on rêve qu'Isabel cesse de ne vivre qu'avec ses amis. Ses amis qui lui donnent la sensation d'exister, mais que j'ai cependant trouvés d'une grande cruauté. Visiblement, il ne fallait pas trop mêler ses amis à ses soucis amoureux déjà au début du XXème siècle...

Dans La Baie, Catherine Mansfield nous introduit dans le quotidien de familles assez aisées, qui s'adonnent à leurs loisirs. Nous avons l'impression d'être omniscients, et de vagabonder de personnage en personnage. Tout ceci avec un style plein de poésie. Cette nouvelle est également très courte, et pourtant, on en sort enchanté.

A noter que ces deux nouvelles sont extraites du recueil de nouvelles, La Garden Party.

29 octobre 2006

Le mec de la tombe d'à côté ; Katharina Mazetti

2847200797"Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire de métier, et citadine pragmatique, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance. Au cimetière, elle rencontre le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que la tombe avec sa stèle tape-à-l'œil. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, de façon assez rustique, et grâce à une bonne dose d'humour et d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il s'énerve contre la "Crevette" qui occupe le banc au cimetière avec lui, avec son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Rien, a priori, ne rapproche ces deux-là, et pourtant, il suffira d'un sourire qui éclate simultanément sur leurs lèvres, pour qu'ils soient tous deux éblouis. C'est le début d'une histoire d'amour assez cocasse. Ils sont tout le contraire l'un de l'autre. Elle ne sait pas cuisiner, il lit tout au plus un livre par an. Elle veut aller à l'opéra, lui doit traire les vaches. Il traîne avec lui une odeur d'étable, elle vit dans un appartement aseptisé. Mais leur passion amoureuse est sans bornes. Roman d'amour drôle, tendre, à l'humour décapant, Le mec de la tombe d'à côté touche pourtant là où ça fait mal : ce fossé qui sépare les catégories sociales. On ne peut plus contemporain..."

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre léger qui se passe à notre époque. Certes, ce n'est pas tout les jours que l'on mange de l'élan quand on vit en France... Ce livre m'a amusée, car il m'a rappelée une rencontre que j'ai faite il y a quelques temps. Un type perdu dans sa campagne, qui n'ouvre jamais un livre, et avec lequel je me suis sentie totalement étrangère. Sauf que je ne suis pas Désirée, je ne l'ai pas rencontré dans un cimetière, et je ne supportais pas ce jeune homme avec lequel je n'ai eu que des rapports cordiaux... C'est une lecture plaisante, on rit beaucoup, souvent jaune, parfois franchement aussi. Les personnages sont gauches, mais attachants, plein d'autodérision. Un bon petit moment de lecture. Je compte renouveler avec la littérature scandinave sous peu, Petits suicides entre amis est sur ma liste de livres à acheter.

Je vous mets quelques passages que j'ai particulièrement aimés :

" Le Blaireau national a canalisé toute son énergie en un bond déterminant.
-Ca vous dirait... de venir faire un tour au cimetière ?
Elle m'a longuement regardé.
-Alors là, je suis sûre que vous dites ça à toutes les filles ! a t-elle dit, et ensuite elle a souri comme une gamine en vacances. "

Désirée a amené Benny à rencontrer ses amis : "Ils étaient super sympas avec le pauvre blaireau de la campagne, ils parlaient très distinctement et traduisaient tout de suite en mots à deux syllabes ceux de quatre. Un gars qui travaillait à l'institut de formation et conduisait une BMW, il m'a tapé dans le dos en disant qu'il avait toujours voulu travailler avec son corps, et il ne fallait pas négliger toutes les subventions et les possibilités de déduire les frais, et je n'aurais pas par hasard de la bonne viande à vendre ? Et une petite bibliothécaire exaspérante m'a demandé ce que les paysans faisaient en hiver. "Tu veux dire pendant l'hibernation des vaches ?" ai-je sifflé et ça a tout de suite refroidi l'ambiance à notre table."

Clarabel et Cuné ont également apprécié ce livre.

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