La rose et la bague ; William Makepeace Thackeray
Édition Hoëbeke ; 179 pages.
14,94 euros.
" La Rose et la Bague, le meilleur des contes de Noël de William M. Thackeray, écrit en 1854, met en scène rois usurpateurs et mesquins, princesse stupide et imbue d'elle-même, affrontements entre royaumes voisins. Manipulés à distance par la fée Réglisse, personnage capital du récit, tous les interprètes de cette pantomime opèrent de brusques et grotesques palinodies sous l'emprise de deux objets magiques : une rose et une bague. Dans cette fable sur l'exercice du pouvoir, W. M. Thackeray use de tous les ressorts du conte de fées (apparitions, métamorphoses, destinées et amours contrariées) pour dépeindre avec humour et dérision un univers où tout est possible, où l'imagination et l'inventivité peuvent se débrider avec allégresse. "
Depuis que j'ai lu La foire aux vanités, je voulais lire un autre roman de William Makepeace Thackeray. Je suis tombée sur ce conte, qui possède une couverture toute mignonne et est édité dans la collection "Bibliothèque elfique". C'est futile, je sais, il n'empêche que j'ai été bien inspirée.
Cette histoire pourrait être une de celles que l'on lit aux enfants avant qu'ils ne s'endorment. Une petite femme de chambre, enfant trouvée, qui tombe amoureuse d'un prince privé de son trône par son oncle, amour qui ne tarde pas à devenir réciproque. Ajoutez à cela une fée appelée Réglisse, une bague et une rose servant de filtres d'amour, ainsi que des méchants vraiment méchants, et vous aurez en effet tous les ingrédients pour faire un conte de fées.
Sauf qu'il y a derrière tous ces clichés, la patte de William Makepeace Thackeray. Avec un ton sarcastique, délicieusement méchant même, l'auteur ridiculise l'importance accordée à l'apparence, au pouvoir, à la beauté, au détriment de l'instruction et de la sincérité.
Ce que j'aime chez Thackeray, c'est cette habitude qu'il a de se moquer de ses propres héros, d'en faire des gens possédant des faiblesses qu'il se permet de ridiculiser. Il se moque par exemple de Giglio et de son ignorance. Mais lorsque celui-ci a comblé les lacunes de son instruction, il le fait prononcer un discours qui dure trois jours, durant lesquels il se rafraîchit en suçant des oranges...
Pour faire court, ce livre est un petit bijou, drôle et charmant, dont la cruauté de ton peut, par moments, rappeler un certain Oscar Wilde...