Mansfield Park ; Jane Austen
Mansfield Park est le roman préféré de beaucoup de janéites, à en croire ce que j'ai pu lire. Pour ma part, c'est celui qui m'a le moins plu.
Il raconte l'histoire de Fanny Price, recueillie et élevée dans une belle demeure anglaise, par son oncle et ses tantes. Mais ce n'est pas par amour filial que l'on reçoit cette petite fille sale et inculte, dont la mère a osé déshonorer la famille en faisant un mariage d'amour avec un homme de basse condition. Mrs Norris voit là un moyen de faire un acte de charité, d'une drôle façon d'ailleurs, puisqu'elle confie l'enfant à la charge de son beau-frère, Sir Thomas Bertram.
La petite fille grandit donc à Mansfield Park, entourée de ses quatre cousins, dont seul Edmund lui porte de la sympathie et de l'intérêt. Cette attitude lui vaudra d'abord de la reconnaissance et de l'affection, sentiments innocents et enfantins, puis de l'amour. Pourtant, lui continue à voir Fanny comme sa cousine, qu'il aime certes profondément, mais pas d'amour. Ainsi, lorsqu'un riche et élégant jeune homme viendra faire la cour à Fanny, il en sera ravi pour elle, et ne tardera pas lui même à tomber amoureux d'une belle jeune fille. Mais Jane Austen est un maître en l'art d'étudier les comportements humains, aussi pouvons nous nous douter que ce ne sera pas si simple.
Dans ce livre, Jane Austen nous présente une héroïne qui possède très peu de caractère, et dont le seul repère est son amour pour Edmund. Mais, un amour n'est pas toujours inébranlable, surtout lorsque le devoir et l'honneur se rappellent à la personne qui l'éprouve. Plus que les autres héroïnes pauvres de Jane Austen, Fanny est confronté à un choix difficile lorsqu'un homme qu'elle n'aime pas lui demande de l'épouser.
Mansfield Park est un vrai roman austenien, avec le sujet traditionnel du mariage d'une jeune fille de condition modeste. Les personnages ridicules sont également présents pour nous distraire, à l'image de Mrs Norris, qui martyrise la Cendrillon de Jane Austen.
Ce roman met aussi en scène des personnages vils prêts à se marier par intérêt tout en simulant des sentiments d'amitié et d'amour qu'ils n'éprouvent pas. Mary Crawford pourrait ainsi presque donner des leçons à une Isabella Thorpe.
Ce livre a aussi une particularité, celle d'avoir une fin dont nous ne sommes pas totalement sûrs jusqu'à la fin. Car nous sommes amenés à douter du fait que Jane Austen achève son roman de manière habituelle.
Malgré tout, j'admets que le suspens ne m'a pas vraiment tenue en haleine. Ce livre est trop long à mon goût. Emma excepté, je n'avais jamais vu passer les pages des autres romans d'Austen. Cette fois-ci, ma concentration a été mise à rude épreuve.