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lilly et ses livres
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jane austen
8 octobre 2006

Orgueil et Préjugés ; Réalisé par Simon Langton

B000DJBHCSAprès vous avoir parlé du roman de Jane Austen, j'ai décidé de vous faire partager mon avis sur les (nombreuses) adaptations qui ont été réalisées. On commence par ma préférée, qui est sans doute la plus connue.

Diffusée en 1995 sur la BBC, chaîne productrice, cette mini-série de cinq heures a rencontré un véritable triomphe. Tout était réuni pour faire une adaptation réussie.

Tout d'abord, le choix des acteurs. Colin Firth est imbattable en gentleman aussi élégant que fier et hautain.

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Il possède le style idéal pour se faire à la fois haïr et respecter par la "vive et ironique" Elizabeth Bennet.  C'est aussi avec cette adaptation qu'est né le "mythe de la chemise mouillée". Comme je suis très gentille, je vous offre un aperçu : (esprits sensibles, s'abtenir)

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Elizabeth Bennet est jouée par Jennifer Ehle, qui parvient à transcrire avec beaucoup de justesse le mépris profond mais toujours contrôlé (en public du moins) que lui inspire Mr Darcy. C'est une jeune fille vive, et intelligente, traits de caractère que l'on lit sans difficulté dans les yeux de l'actrice qui interprète Lizzie.

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En ce qui concerne les acteurs secondaires, Jane Bennet est interprétée avec toute la douceur et l'indulgence du livre. Quant à son soupirant, Mr Bingley, il possède tout le charme, la distinction et la gentillesse timide du personnage du livre.

Mr Bennet est admirablement interprété par Benjamin Whitrow. Il possède tout le détachement et toute l'ironie du personnage de Mr Bennet. Chacune de ses phrases est percutante, et il nous fait beaucoup rire. Notamment lorsqu'il se moque de sa femme, laquelle est extrêmement agaçante. Peut-être un peu trop parfois, mais la caricature est très présente chez Jane Austen. On pourrait dire des choses assez semblables de Mr Collins, qui a tout de l'homme repoussant et embarrassant dans chacun de ses gestes, et chacune de ses paroles, et des trois plus jeunes filles Bennet, qui ont également l'art de se donner en spectacle.

Les seuls personnages que je ne trouve pas parfaits sont Georges Wickham et Lady Catherine. Le premier a tout de suite l'air d'être un menteur. Certes, Elizabeth est facilement dupée par lui en raison de son aversion pour Mr Darcy, mais le spectateur n'est pas pris par surprise lorsqu'il découvre la personnalité de l'officier, ce qui est assez dommage. En ce qui concerne Lady Catherine, elle a un aspect beaucoup trop caricatural. La mettre sur une sorte de trône n'était peut-être pas nécessaire. Mais son interprétation de ce personnage capricieux, colérique et bouffi d'orgueil est tout de même appréciable.

Les décors ont été très bien choisis. Les Bennet ne sont pas pauvres, leur père est quelqu'un de très respectable, il n'est seulement pas en mesure de transmettre ses biens à ses filles. L'amour de la nature d'Elizabeth transparaît bien, on a un magnifique panorama de la campagne anglaise dans ce téléfilm. Et quel meilleur choix que Lyme Park pour Pemberley ? Les grandes demeures anglaises ont toutes un charme incontestable, mais celle-ci est d'une élégance remarquable.

Il y a dans cette adaptation un respect très grand à l'égard de l'oeuvre de Jane Austen. Les dialogues sont repris pour beaucoup, les scènes ajoutées ne le sont que pour mettre en évidence certains aspects du livre (la scène où Elizabeth joue du piano sert à montrer l'évolution de la relation entre Mr Darcy et Elizabeth, par exemple). La musique nous plonge de façon délicieuse dans l'ambiance du livre. Vous l'aurez deviné, je suis totalement conquise par cette adaptation.

Avec Colin Firth (Fitzwilliam Darcy), Jennifer Ehle (Elizabeth Bennet), Crispin Bonham-Carter (Charles Bingley), David Bamber (Mr Collins), Anna Chancellor (Caroline Bingley), Alison Steadman (Mrs Bennet), Susannah Harker (Jane Bennet), Barbara Leigh Hunt (Catherine de Burgh), Adrian Lukis (George Wickham), Julia Sawalha (Lydia Bennet), Benjamin Witrow(Mr Bennet).
1995.

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4 octobre 2006

Raison et Sentiments ; Jane Austen

austen"Raison et sentiments sont joués par deux sueurs, Elinor et Marianne Dashwood. Elinor représente la raison, Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment, que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIè siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent."

Je ne résiste pas, et je vous mets encore un livre de Jane Austen. C'est peut-être le livre de cette romancière qui insiste le plus sur le comportement amoureux. On a deux soeurs éperdument amoureuses, chacune d'un homme à son image, mais si l'une clame son amour sans aucune retenue, l'autre craint la deception, et préfère ne pas se réjouir trop tôt. On est vite plein de tendresse pour Elinor, et d'agaçement pour Marianne (surtout si, comme moi, on aprécie le pauvre colonel Brandon). Une fois encore, Jane Austen critique ouvertement la société dans laquelle elle vit, qui n'est qu'hypocisie et avarice, et ne donne de bonheur qu'aux personnes qui en sont dignes, selon elle. De Barton Cottage à Londres, on suit la vie de ces deux soeurs au destin peu commun, pleines de sincérité et d'innocence dans une société où les loups sont innombrables et les promesses de bonheur bien fragil2mariannenwilloughby_1_es... 

Ce livre est aussi une parodie de l'héroïne romantique, à travers le personnage exalté de Marianne, qui se jette dans ses rêves sans se poser la moindre question. En cela, je trouve que Jane Austen, pourtant très jeune lors de l'écriture de ce livre, impressionnante de lucidité et d'intelligence.

Pour compléter la lecture de ce merveilleux livre, je vous conseille le film éponyme de Ang Lee, avec Kate Winslet et Emma Thomson, qui est une très belle adaptation.

L'avis de Morwenna.

2 octobre 2006

Lady Susan ; Jane Austen

2070337561"Une veuve spirituelle et jolie, mais sans un sou, trouve refuge chez son beau-frère, un riche banquier. Est-elle dénuée de scrupules, prête à tout pour faire un beau mariage, ou juste une coquette qui veut s'amuser ? Le jeune Reginald risque de payer cher la réponse à cette question..."

Ce court roman est écrit sous forme de lettres, et son héroïne est parfaitement haïssable, ce qui est très surprenant, à première vue, pour un roman de Jane Austen. Pourtant, je ne l'ai pas trouvé très différent des autres livres de cette auteure, à ma grande surprise. On y trouve toujours ce sujet récurrent qu'est le mariage pour une femme "pauvre", ainsi que cet humour piquant caractéristique de Jane Austen.

Très vite, on comprend quel genre de femme est Lady Susan, et on se met à plaindre cette pauvre Mme Vernon, qui assiste impuissante à la chute de son frère dans les filets de la personne qui a causé bien du tort, à elle mais aussi à beaucoup d'autres personnes. Lady Susan a quelque chose d'extrêment agaçant, ses manières élégantes et détachées, qui la font passer pour la personne la plus distinguée du monde. Et le lecteur, qui lit ses lettres, découvre avec toujours plus d'effroi l'hypocrisie de cette femme qui ne pense qu'à elle, et adopte une attitude épouvantable à l'égard de sa propre fille. On se met alors à espérer pour elle une triste fin, et pour ceux qui ont eu le malheur de la connaître, qu'ils s'en remettent du mieux possible.

23 septembre 2006

The Watsons ; Jane Austen

0140431020En tant que fan inconditionnelle de Jane Austen, je me dois de lire tous ses livres. J'ai donc découvert cet après-midi The Watsons, un roman écrit au début des années 1800, qu'elle n'a pas fini pour d'obscures raisons.

En effet, toutes les recettes d'un roman réussi de cet auteur sont présentes. Et je me demande si ce roman n'aurait pas pu être son meilleur. En effet, bien qu'il n'y ait qu'une cinquantaine de pages, je me suis vraiment plongée dans cette histoire dès le début, car Jane Austen n'a pas pris, pour une fois, le temps de planter de façon précise son décor, ce qui a pour conséquence d'accrocher immédiatement le lecteur.

L'histoire est celle d'Emma Watson, qui a vécu quatorze ans chez sa tante, avant que celle-ci ne se remarie puis parte en Irlande. De retour chez elle, elle retrouve son père, malade, et sa soeur Elizabeth, de neuf ans son aînée. Ses autres frères et soeurs sont absents. Emma se rend à un bal avec des amis de son père, où elle rencontre le beau, riche et séduisant Tom Musgrave, le charmant Mr Howard, et l'intriguant Lord Osbourne. Si elle méprise le premier, elle n'est pas insensible aux charmes du second, au grand dam de Lord Osbourne, qui lui porte une attention particulière...

A cela, nous pouvons ajouter une soeur embarrassante et agaçante, Margaret, un frère hautain et blessant, Robert, et une belle-soeur, peu engageante. La famille d'Emma, en plus d'avoir des membres encombrants n'est pas très riche, à l'image des autres héroïnes de Jane Austen, ce qui risque de faire du tort à plusieurs des enfants.

Mais la suite de l'histoire, si elle est presque prévisible pour certaines choses, quand on a lu les autres oeuvres de Jane Austen, ne peut être qu'imaginée, à mon grand regret... 

19 septembre 2006

Persuasion ; Jane Austen

indexSir Walter Elliot est un homme fier. Ce veuf, qui prend grand soin de son apparence et collectionne les miroirs, est aussi père de trois filles. Anne, vingt-sept ans, semble condamnée à être l'une de ces vieilles filles chargées de s'occuper de leurs neveux et parents tout en renonçant à leur propre bonheur. Cette jeune femme effacée et peu appréciée par sa famille ne s’est jamais pardonné d'avoir rompu huit ans plus tôt avec son fiancé, le capitaine Frederick Wentworth. Le temps, sur lequel Anne avait compté pour atténuer sa peine, révèle ses limites lorsqu’elle apprend que son père a prévu de louer son château à l’amiral Croft, dont la femme  n’est autre que la sœur de Frederick Wentworth.
Lorsqu'elle revoit son ancien fiancé, le temps semble avoir effacé l'amour qu'il lui portait. Le capitaine Wentworth semble alors se tourner vers des demoiselles plus jeunes, plus jolies, et surtout assez passionnées pour être sûres de leurs choix.

Persuasion, c’est le roman d’automne de Jane Austen. Celui qu’elle a écrit alors qu’elle était malade, mais surtout le plus beau et le plus drôle à mes yeux. La romancière est décédée avant d’avoir eu le temps de corriger ce livre (et notamment d’atténuer le ridicule de certains personnages et la violence de ses critiques selon les spécialistes), ni de choisir son titre.
Il n’empêche que l’on retrouve tout ce qui fait le bonheur de lire Jane Austen dans ce roman. Dès les premières pages, nous avons une critique pleine d’ironie, mais aussi très violente de la noblesse gonflée de vanité, qui ne possède plus que ses titres, avec le personnage de Sir Walter Eliott. Le baronnet a accumulé les dettes, et doit quitter son château pour Bath afin d’éviter la ruine. D'une manière générale, les gens bien nés qui en tirent une grande fierté, estimant qu'il est de leur devoir de se fréquenter entre eux et de faire respecter leurs droits quelle que soit la situation, sont ridiculisés tout au long du roman. Anne, n'étant pas de ceux-là, se risque à les affronter dans des scènes délicieuses telles celle où elle renonce à une soirée chez ses nobles parentes irlandaises pour profiter d'un moment d'amitié avec une amie d'enfance vivant très simplement et dotée d'un nom tristement banal.
Comme dans tous les romans de Jane Austen, Persuasion offre une peinture de la bonne société rurale anglaise du début du XIXe siècle. A ces gens viennent s'ajouter quelques officiers de marine, qui rentrent à terre après avoir combattu et voyagé au loin. Si Austen n'a jamais abordé les questions de société de façon frontale dans ses romans, la Colonisation et les guerres napoléoniennes sont effleurées avec l'Amiral Croft et les trois capitaines. Pour les jeunes femmes, c'est l'occasion de rêver de paysages lointains dans leur quotidien dont les frontières sont plutôt limitées.
Au centre du roman se trouve comme toujours une héroïne austenienne. Anne n'est pas espiègle comme Elizabeth Bennet ou passionnément extravertie comme Marianne Dashwood. C'est une jeune fille mesurée et patiente sur laquelle tout le monde se repose sans jamais lui demander quels sont ses sentiments. Plutôt résignée et positive en ce qui concerne son existence, le retour de son ancien fiancé ravive d'anciennes aspirations. Frederick Wentworth, de son côté, est un homme fier qui n'a pas oublié l'affront qu'on lui a fait et qui revient auréolé de gloire et riche. Saura-t-il pardonner Anne de l'avoir abandonné ou cèdera-t-il à l'une des demoiselles Musgrove ?

Un livre à découvrir absolument.

10/18. 316 pages.
Traduit par André Belamich.
1818 pour l'édition originale.

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19 septembre 2006

Orgueil et Préjugés ; Jane Austen

226402382110/18 ; 379 pages.
1813.

Je débute mon blog par ce livre, car c'est celui qui m'a révélé combien la littérature anglaise était pleine de merveilles. Je l'ai lu totalement par hasard, sans savoir qu'il avait été adapté quelques mois auparavant seulement par Joe Wright. J'ai un peu peiné avec le début, je ne lisais plus vraiment de romans qui n'étaient pas des romans de plage depuis un an, mais lorsque je l'ai repris, je n'ai pas pu éteindre avant trois heures du matin. Je suis rentrée de vacances déterminée à découvrir les autres romans de Jane Austen, et c'est ce que j'ai fait durant le mois qui a suivi.

L'histoire ? Les parents Bennet ont cinq filles. La loi ne leur permettant pas de léguer les biens paternels aux femmes, c'est un cousin éloigné, Mr Collins, qui héritera des terres de Mr Bennet. Mrs Bennet, qui ne vit que pour voir ses filles mariées aux hommes riches et beaux dont elle rêve, a donc un argument difficilement contestable sur lequel s'appuyer.
Lorsque Mr Bingley, gentleman du nord de l'Angleterre, qui possède "cinq mille livres de rente", arrive dans le voisinage, Mrs Bennet s'imagine immédiatement qu'il va tomber amoureux de l'une de ses filles. Ce sera Jane, l'aînée, qui attirera l'attention du beau jeune homme. Mais ce dernier n'est pas venu seul, et son ami Mr Darcy, voit d'un très mauvais oeil une union entre son ami, sur lequel il possède une grande influence, et une jeune fille, certes, très belle, mais dôtée d'une mère et de deux soeurs (les plus jeunes, Kitty et Lydia) ridicules, et n'ayant pas de revenus satisfaisants.

Lui même ne va pas tarder à trouver Elizabeth, la seconde des enfants Bennet, pleine d'attraits. Mais ce sera après s'être fait haïr d'elle, et les reproches que Mr Darcy fait à Jane Bennet sont également valables pour Elizabeth. Celle-ci, belle, intelligente et pleine de vie, est rebuttée par Mr Darcy au premier regard, et est déterminée à le dédaigner plus que n'importe qui d'autre. La fierté de l'un, les préjugés de l'autre, renforcés par les événements qui se produisent, risquent de gâcher toute idée d'une relation entre nos deux héros.

Mais avec Jane Austen, ce n'est pas seulement une histoire d'amour, c'est aussi une habile description des personnages, de leur quotidien, une satire de la société de la fin du XVIIIème siècle, de l'humour, des idées modernes, ce qui permet de ne pas tomber dans la mièvrerie, et de ne jamais s'ennuyer. Le milieu dans lequel évoluent les Bennet est extrêmement restreint. Cela explique pourquoi l'arrivée de Mr Bingley constitue un tel événement dans le voisinage de Longbourn.
Orgueil et Préjugés n'est pas mon roman préféré d'Austen. Je l'aime pour ce qu'il symbolise dans mon parcours de lectrice. Il s'agit aussi d'un roman qui analyse la nature humaine de façon admirable, qui est très drôle, et dont la relecture permet de dégager de nouvelles pistes de lecture. Toutefois, Persuasion et Northanger Abbey trouvent davantage grâce à mes yeux. Leurs héroïnes me touchent plus, me semblent plus proches, tandis que je n'ai pas grand chose d'une Elizabeth Bennet (à mon grand désarroi).

Si vous avez aimé ce livre, je ne peux que vous conseiller de voir l'adaptation BBC qui a été faite en 1995, avec Colin Firth et Jennifer Ehle. Cette mini-série de cinq heures retrace fidèlement le livre, et est à mon sens, une pure merveille.

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