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lilly et ses livres
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21 août 2007

Harry Potter and the Deathly Hallows ; J.K Rowling

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Lettre "R" Challenge ABC 2007 :

Ça y est, j'ai fini de lire la saga Harry Potter. Je ne donnerai aucun détail, vous pouvez donc lire ce billet. Ce dernier tome est vraiment bien parce que c'est Harry Potter, mais je pense quand même que c'est celui que j'ai le moins aimé.

Dans ce tome, on retrouve un Harry Potter qui va avoir dix-sept ans, ce qui correspond à l'âge de la majorité pour les sorciers, et à de nouveaux problèmes pour lui. Avec les événements de l'année précédente, Harry a décidé de mener à bien la mission qui lui a été confiée par XXX, et donc de ne pas retourner à Poudlard.

Le tome 6 s'achevait sur tout un tas de questions qui promettaient une suite palpitante. D'ailleurs, pour bien me mettre en condition, j'ai relu toute la série pendant mes vacances.
Les réponses données dans cet ultime tome sont assez surprenantes, et extrêmement émouvantes (notamment une qui m'a tiré quelques larmes). Dans ce livre, les personnages de J.K. Rowling sont envisagés sous un angle nouveau, qui les rend plus humains et plus attachants qu'auparavant. Ceci d'autant plus qu'il faut désormais jouer cartes sur table et choisir son camp. 
Nous avons également droit à beaucoup d'humour, comme toujours dans Harry Potter, à de l'amour (mais je ne vous dirais pas de qui je parle), et à beaucoup, beaucoup de larmes (je plains les lecteurs qui attendent la VF...^^).
Pour finir sur le positif (et il est largement gagnant, je vous rassure), J.K. Rowling a encore fait preuve d'une grande créativité dans ce livre (j'aimerais développer, mais bon...).

Pourtant, je suis un tout petit peu déçue par ce livre. Alors que je n'avais jamais remarqué de longueurs dans Harry Potter, certains passages m'ont ennuyée (d'autant plus que j'avais hâte de savoir la fin !!), s'étirent alors que beaucoup de questions restent en suspens.
J'ai aussi trouvé que ce tome était un peu mièvre par moment. La relation entre X et Y, que je trouvais très bien menée jusque là, m'a fait lever les yeux au ciel plus d'une fois. Et l'épilogue est complètement décalé par rapport au reste du livre. En fait, je trouve que J.K. Rowling a un peu expédié les choses. Il aurait fallu au moins un tome 8 pour éviter les gros fils blancs (et pour se préparer à quitter le monde de Harry Potter^^).

Mais bon, j'ai quand même adoré, et j'espère vraiment que J.K. Rowling publiera son encyclopédie sur Harry Potter.

Les avis de la Renarde, de Yue Yin, de Lou, d'Isil, et de Chrestomanci.

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27 juin 2007

Le journal d'Aurore : Jamais contente ; Marie Desplechin

Desplechin___jamais_contente_1_L'école des loisirs ; 180 pages.
9,50 euros.

" 12 février. On peut ruiner sa vie en moins de dix secondes. Je le sais. Je viens de le faire. Là, juste à l'instant. J'arrive à la porte de l'immeuble, une modeste baguette dans la main et la modeste monnaie dans l'autre, quand Merveille-Sans-Nom surgit devant moi. Inopinément. A moins de cinq centimètres (il est en train de sortir et je m'apprête à entrer, pour un peu on s'explose le crâne, front contre front). Il pose sereinement sur moi ses yeux
sublimes. Je baisse les miens illico, autant dire que je les jette quasiment sous terre, bien profond, entre la conduite d'égout et le tuyau du gaz. Sa voix amicale résonne dans l'air du soir :
- Tiens ! Aurore ! Tu vas bien ?
Je reste la bouche ouverte pendant environ deux
millions de secondes, avant de me décider et de lui hurler à la figure :
- Voua ! Merdi ! "

Moins délirant que les aventures de Georgia Nicolson, Le journal d'Aurore est quand même une lecture très divertissante.

Aurore, c'est une adolescente de quatorze ans, qui aime se vautrer dans les miettes de galette quand elle regarde la télé, ses copines Lola et Samira de temps en temps (surtout leurs frères en fait...), mais qui déteste le collège, ses camarades de classe, et se trouve mal aimée et incomprise (je sais, j'ai déjà dit que c'était une ado...). Comme tous les jeunes de son âge (à part les chanceux), elle est en conflit avec ses parents, s'interroge sur sa sexualité, et déteste ses soeurs.

J'ai beaucoup aimé ce journal parce qu'il m'a fait sourire à toutes les pages, et un peu rire. Même si c'était jaune : les impressions d'Aurore suite à son premier baiser m'ont fortement rappelé quelqu'un, tout comme ses relations conflictuelles avec ses parents...
C'est d'ailleurs ça qui m'a beaucoup plu dans ce livre, il est assez crédible. Aucun miracle pour Aurore sur le plan scolaire, un premier petit copain plutôt "juste pour voir" , des copines qui ne comprennent pas toujours tout, des parents complètement largués, une grande soeur exaspérante, une petite soeur lèche-bottes... Même si on a forcément eu une adolescence différente, nos préoccupations étaient assez semblables. Et j'ai beau ne pas garder un excellent souvenir des ces années là (pas si lointaines d'ailleurs), j'ai beaucoup apprécié le fait de les regarder sous autre angle. Je suis vache, mais ça m'a bien fait rire de voir Aurore engluée dans des soucis que je considère moins capitales aujourd'hui.

8 juin 2007

Le château de Hurle ; Diana Wynne-Jones

51D2T5WN1WLÉdition Pocket Jeunesse ; 406 pages.
6,70 euros.

" Aînée de trois filles, Sophie vit dans le royaume d’Ingary, un univers où la magie fait partie du quotidien. Forcée de rentrer dans la vie active à la mort de son père, elle se croit condamnée à mener une existence insipide lorsque l’étrange château du magicien Hurle apparaît dans le paysage. Futur dessin animé du japonais Miyazaki, l’auteur de Princesse Mononoké, Le Château de Hurle est à inscrire dans la lignée de Harry Potter : beaucoup d’humour et de suspense, un peu de romance, beaucoup de magie et une vraie qualité d’écriture. "

Beaucoup d'entre nous doivent connaître cette histoire, même sans le savoir. En effet, il s'agit du roman dont Hayao Miyazaki a tiré le film, Le château ambulant. Il n'est pas évident de détacher les deux supports, d'autant plus que j'ai fait cette lecture en étant complètement imprégnée par le film.

Mais même en connaissant le film par coeur, il est intéressant de lire ce livre, parce qu'il est très différent de l'adaptation de Miyazaki.
Naturellement, on en apprend plus sur les personnages, et on comprend mieux certains points qui ne sont que brièvement mentionnés dans l'adaptation. Les personnages que l'on connaît déjà sont assez différents du film. Sophie a beaucoup plus mauvais caractère, est un peu sorcière aussi. Hurle est parfois exaspérant, et ses faiblesses sont beaucoup plus appuyées que dans le roman.
Ce sont aussi de nouveaux personnages qui apparaissent, de nouveaux lieux, et donc une intrigue nouvelle.   
Et alors que les choses sont claires très rapidement dans le film, elles sont davantage voilées dans le livre. La relation entre Sophie et Hurle est assez difficile à suivre, car Hurle en sait beaucoup plus que ce qu'il ne le laisse penser. Quant à Sophie, elle passe son temps à dire du mal du magicien.

En fait, plus on avance dans le livre, plus on perd de vue les repères que l'adaptation nous avait donnés. C'est un peu déstabilisant, et c'est un peu pour cela que je n'aime pas trop lire les livres après avoir vu leur adaptation. Toutefois, l'histoire que nous raconte Diana Wynne Jones est vraiment amusante, et c'est avec beaucoup de plaisir que je l'ai suivie.

L'avis de Virginie.

27 mai 2007

Au nom du Roi ; Annie Jay

51Y9tSJydHLEdition Le livre de Poche ; 222 pages.
4,80 euros.

" Paris, 1671. Exupère Lecoq, dix-sept ans, beau, dégourdi et de bonne éducation, se voit confier la mission de garde du corps auprès du fils de Madame de Sévigné. Depuis quelques temps, en effet, de riches jeunes gens disparaissent mystérieusement. Une magnifique femme serait à l'origine de ces enlèvements. Qui est-elle ? Quel est son dessein, sinon celui de détourner la fortune de ses victimes ? Exupère va lui servir d'appât... "

Ayant adoré Un complot à Versailles du même auteur, c'est avec beaucoup d'enthousiasme que j'ai ouvert ce livre.

A nouveau, Annie Jay nous fait enquêter dans le Paris de Louis XIV, aux côtés d'une police qui pourchasse aussi bien les assassins que les (trop) libres penseurs. Nous avons également accès au salon de Mme de La Fayette, ainsi qu'aux problèmes de dot de Camille, la jeune fille à laquelle ce fripon d'Exupère fait les yeux doux (sans succès naturellement). Toutefois, ce livre m'a paru un peu moins concentré sur l'aspect historique que Un complot à Versailles, afin de donner davantage de dynamisme au récit (c'est plus court également).
Les personnages, qu'il s'agisse d'Exupère, de Camille, de Mme de Sévigné, de Marcelin ou encore du vieux La Fontaine, sont très sympathiques, et résument un certain nombre de statuts sociaux de l'époque.
Ce roman est drôle, vif, et romantique. En résumé, tous les ingrédients sont réunis pour nous faire passer un très bon moment.

A noter tout de même que l'une des scènes finales est assez choquante pour des enfants trop jeunes. Mais elle reste quand même supportable, et à part ça, ce livre passe très bien !

5 mai 2007

La laide au bois dormant ; Gregoire Solotareff et Nadja

51XFPS3Q9VLÉdition L'École des Loisirs ; 45 pages.
5,20 euros.

" Un jour que la reine se baignait dans une mare, une grenouille sortit de l'eau et dit : " Combien ? " C'était une grenouille sorcière qui prédisait le temps, l'argent et les enfants.
Ainsi la reine eut des jumelles. La première était très belle, et elle l'appela Belle. La deuxième était très vilaine, pas horrible, mais assez moche quand même, et on la cacha au deuxième sous-sol, où une sage-femme la prit en pitié, l'appela Lady, ce qui était joli, et lui donna à manger. La sage-femme, auparavant, avait jeté un sort à Belle : quand elle aurait quinze ans, elle se piquerait le doigt avec un fuseau, et elle en mourrait...
Et voici la véritable histoire du château au Bois Dormant, de ce qui s'y passa, pendant que Belle dormait, que le prince s'approchait, que la pauvre Lady attendait son heure, dans son sous-sol, en réfléchissant, parce qu'elle était moche, mais spécialement intelligente. Un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls. "

C'est le titre du livre qui m'a interpellée. Quand j'étais petite, La Belle au bois dormant était mon dessin animé préféré. Je m'attendais à une histoire inversée, romantique et tout le tralala qui va avec.
Et bien pas du tout. Ce livre est tout sauf un conte de fées. Un prince charmant qui arrive avec une tronçonneuse et qui fonce demander la main de la soeur de la Laide au Bois dormant, une héroïne qui vieillit jusqu'à atteindre les cent quinze ans, une mère indigne, et pas de "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants", on est très loin du compte.
Il n'empêche que j'ai bien rigolé. Les dessins sont vraiment sympas, pas du tout réalistes, pas du tout selon nos canons de beauté, mais plein d'humour. On est à la limite du grotesque, et pourtant on s'amuse beaucoup à voir Belle (la soeur jolie) aller se piquer le doigt comme la première des nunuches alors que tout le monde savait que ça allait arriver. De la même façon, penser que le roi embrasse un poux (en fait, la reine métamorphosée) pendant cent ans est aussi répugnant que plaisant.

Bon, quand même, ça ne se finit pas trop mal. La Laide au Bois dormant apprend à relativiser, et à se trouver tout à fait acceptable. Le vrai prince charmant n'est peut-être plus très loin après tout...

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27 avril 2007

Un complot à Versailles ; Annie Jay

2013218990Hachette Jeunesse ; 349 pages.

"1676. Cécile ne cesse de critiquer les nobles. Mais le jour où elle est convoquée, avec son amie Pauline, à la Cour du roi Louis XIV pour y être demoiselle de la reine, tout change. Ensemble, elles sont aux premières loges pour observer les intrigues et manoeuvres de Cour... Gare au tourbillon des complots qui pourrait les entraîner bien malgré elles ! "

Encore un roman jeunesse qui se lit avec beaucoup de plaisir. Certes, on n'échappe pas à de gros clichés, à des situations vraiment cousues de gros fils blancs.
Mais j'ai trouvé qu'il y avait eu un réel effort de la part de l'auteur pour étoffer son histoire en lui donnant une certaine crédibilité.
On pénètre avec Pauline et Cécile dans un Versailles plein de froufrous, d'hypocrisie et de luttes de factions, qui est bien celui décrit par les historiens. La mise au pas de la noblesse par Louis XIV transparaît bien dans ce livre, avec la description de toutes les courbettes possibles et imaginables destinées à obtenir les faveurs du Roi Soleil.

Les personnages sont attachants. Louis XIV est sans doute rendu plus sympathique qu'il n'était, mais il est bien montré comme un roi de Raison, habile et soucieux de ne souffrir d'aucun affaiblissement politique. J'ai beaucoup aimé le personnage de la reine Marie-Thérèse, très souvent occulté par les nombreuses maîtresses de son royal époux. Si les choses sont un peu simplifiées par moments, cela s'explique par le public auquel est destiné l'ouvrage, ainsi que par le côté "policier" de l'histoire. Et, bien que je ne connaisse pas beaucoup cette période de l'Histoire, j'ai quand même l'impression que la dimension historique est bien développée, et que la vérité est assez bien retranscrite. La question des bâtards de Louis XIV a réellement été posée, même si la détermination de Mme de Montespan est un peu poussée. Beaucoup de détails, sur la vie des nobles à la Cour, ou encore sur l'attitude de Louis XIV envers les arts et les lettres, permettent à Annie Jay de retranscrire l'atmosphère de Versailles. 

Dans tout cela s'insère une intrigue bien ficelée. Que complote Mme de Montespan ? Quel est le passé de Cécile, l'enfant recueillie par la famille de Pauline et Guillaume, et qui passe son temps à critiquer la Noblesse ? Heureusement, Pauline, Cécile et Elizabeth, peuvent compter sur leurs chevaliers servants, dénichés de façon peu conventionnelle, pour sauver la dynastie royale. C'est drôle, dynamique, charmant, et ça se dévore très vite.

24 février 2007

Retour à la case égouttoir de l'amour ; Louise Rennison

2070610586Édition Gallimard ; 231 pages.
10 euros.

" Mais quelle idée d'avoir demandé à Massimo d'occuper le poste convoité de " copain officiel " de Georgia ! L'attente est insupportable et met les nerfs de la belle à rude épreuve. Et quand la réponse tant espérée arrive enfin, le monde s'écroule autour de Georgia. Comment survivre à la rebuffade du beau Transalpin ? Georgia, reine de la stratégie amoureuse, envisage aussitôt un moyen de récupérer Scooterino en mettant Dave la Marrade à contribution. Mais l'expert en rigolade semble bien occupé par la belle Emma. Et où est passée cette foule de garçons qui se pressait aux pieds de Georgia ? Alors que le désespoir est à son comble, deux lueurs d'espoirs se profilent à l'horizon. "

Si vous avez un coup de blues (même un gros), je vous assure, il n'y a rien de mieux que se jeter sur les aventures de Georgia Nicolson. C'est mis en littérature "jeunesse", mais ce n'est pas normal. J'ai éclaté de rire à chaque page de ce livre (ma famille se lance d'ailleurs des regards interrogateurs, du genre "On appelle le service neurologique de l'hôpital X tout de suite ou on attend de voir si ça se confirme ? " ).

Georgia s'est encore mise dans une situation intenable. Massimo veut s'éclater, ne pas avoir de petite amie officielle. Ce qui est d'autant plus dure pour Georgia que cela signifie qu'elle doit partager son beau Transalpin avec sa pire ennemie, j'ai nommé Lindsay la Nouillasse... Heureusement, elle a de la fierté notre petite Georgia, et elle refuse. Du coup, elle déprime. Elle songe à manipuler Dave la Marrade pour rendre Massimo jaloux, mais il semblerait que le "poteau" en question veuille plus que ça. En désespoir de cause, elle écrit à Robbie alias Super Canon qui, on s'en souvient, est parti en Nouvelle Zélande.

En plus de sa vie amoureuse désastreuse, Georgia doit faire face à sa mère qui arbore un débardeur crochet sans rien d'autre en dessous qu'un soutien-gorge, qui fait de l'oeil aux pompiers (après avoir appelé toutes ses copines). Le Vati ne vaut pas mieux. Il semble n'avoir jamais autant mis du sien pour prouver sa "demeuritude". Libby alias Mini-givrée (la petite soeur) continue a terroriser tout le monde. La petite-amie du grand-père et ses amies pin up de la "maison des tricentenaires" sont à la mode bikini en cuir...

Et du côté des copines, Jas est toujours aussi peu compréhensive, Rosie rêve de mariage avec son "géant des steppes" (Sven), et Ellen n'a toujours pas compris que Dave la Marrade n'en avait rien à faire d'elle.

Et quand tout semble s'arranger... Coup de théâtre avec le retour de BIP ! Et puis, ça s'est arrêté... Je suis folle de rage, je ne vais jamais pouvoir attendre le 8ème tome...

6 janvier 2007

Adieu Benjamin ; Chantal Cahour

2700223039Edition Rageot ; 155 pages.
7,10 euros.

" Benjamin le petit frère de Sophie est décédé, tué par un chauffard: la famille est aussi heurtée de plein fouet. Leur vie est bouleversée. Ce récit décrit avec beaucoup d'intensité, de réalisme, l'état d'âme et le comportement de ces personnages profondément blessés. "

Collégienne, c'était l'un de mes livres préférés. Il raconte l'histoire d'une jeune fille qui perd son enfance en voyant sa mère hurler lorsque son père totalement bouleversé leur annonce d'une traite la mort de Ben. Quand on est encore une petite fille qui vit dans un milieu douillet, entourée de ses parents et de son petit frère adoré, un événement comme cela est terrible.
Sophie fait cependant preuve d'une incroyable maturité. La mère est totalement incapable de se maîtriser, c'est donc sa fille qui essaie de la rassurer et de la consoler. Ceci est d'autant moins évident qu'elle connaît au même moment ses premiers instants amoureux. Et puis, Sophie doit retourner en classe, affronter la pitié et la curiosité des autres. Surtout, elle doit réapprendre à vivre.
Elle s'aperçoit alors que l'on ne réagit pas tous de la même manière face à un deuil. Il y a le grand-frère qui lâche enfin toute l'amertume qu'il ressentait à l'égard de son petit frère. Il y a la mère, anéantie et qui en veut au monde entier. Le père qui veut tuer le salaud qui ne s'est même pas arrêté. Enfin, il y a la tante qui culpabilise d'être enceinte alors qu'un enfant vient de mourir. Mais tous partagent la même souffrance.
Se posent des questions très difficiles à gérer. Que va t-on faire de la chambre de Ben ? Ses affaires, inutiles désormais, faut-il vraiment s'en débarrasser ? Et le cours de violon de Ben, Simon a t-il vraiment le droit d'y aller ? Pourquoi le temps ne s'est-il pas arrêté quand Ben est mort ? Pourquoi tout le monde semble croire que Ben peut être remplacé ?

Ce livre est vraiment touchant, et s'achève sur une note positive pour Sophie. Je fais partie de ceux qui ne croient pas une seule seconde les gens qui disent ces mots répétés à l'infini selon lesquels "le temps guérit les blessures". Je pense seulement que l'on parvient à vivre avec, et à devenir ce que nous sommes grâce à elles, pour ceux qui nous manquent.

29 décembre 2006

Les colombes du Roi Soleil Tome 4 : La promesse d'Hortense ; Anne-Marie Desplat-Duc

2081633752Edition Flammarion ; 328 pages.
10 euros.

" Quatre jeunes filles rêvent d'aventure et de succès. Elevées aux portes de Versailles, ces Colombes du Roi-Soleil volent vers leur destin. Hortense a fait une promesse à son amie Isabeau : rester avec elle à Saint-Cyr jusqu'à leurs vingt ans. Mais Simon, l'homme qu'elle aime, ne supporte plus de vivre loin d'elle. Hortense accepte de s'enfuir avec lui. Même si elle sait qu'elle risque de provoquer le courroux du roi... "

Après avoir écrit un premier tome mettant en scène quatre amies à Saint-Cyr, Anne-Marie Desplat-Duc s'est plu à nous dépeindre la destinée de chacune de ces jeunes filles. Dans ce quatrième tome, c'est donc la jeune Hortense qui est mise en scène.
Certes, l'écriture est parfois un peu maladroite selon moi au niveau de l'usage de termes de l'époque moderne. Mais j'ai adoré suivre Hortense jusqu'en Suisse, voir à différents niveaux les persécutions contre les protestants sous le règne de Louis XIV, puis les excès du protestantisme de Zürich.
C'est aussi la Noblesse qui n'a plus que ses titres pour se pavaner que nous présente Mme Desplat-Duc dans ce roman. Celle des protestants, naturellement, mais aussi celle des catholiques, comme la famille d'Hortense.
Mais surtout, pour les rêveuses (et les éventuels rêveurs), c'est une histoire d'amour touchante, très idéalisée, proche du conte de fées entre Hortense, la sage et catholique demoiselle de Saint-Cyr, et Simon, protestant refoulé et davantage téméraire et insouciant.
Et comme dans tous les contes, il y aura de bonnes fées pour permettre aux deux amoureux de se défaire de la situation embarrassante dans laquelle ils se sont empêtrés et de se retrouver.

10 décembre 2006

Marine, je me souviendrai de toi ; Jacqueline Mirande

Édition Le Livre de Poche ; 151 pages.

" 1789. Marine, jeune fille de quinze ans du Paris populaire, découvre l'amour en la personne de François-Régis de Sénanque. Attirée par l'homme, elle se sent pourtant repoussée par ses manières aristocratiques. Fidèle à ses convictions révolutionnaires, pure, mais sans fanatisme, elle préfère épouser un homme qu'elle n'aime pas, issu du peuple, comme elle.
Quand sonnera l'heure de la Grande Terreur, c'est pourtant François-Régis, l'aristocrate, qui sauvera la tête de Marine. Au long de ces jours amères faits de luttes contradictoires, de douleurs, de reniements, d'intolérance, les deux héros inconciliables découvrent peu à peu la seule cause qui vaille d'être défendue : l'amour. "

Parmi mes lectures d'enfants, j'ai retrouvé ce petit livre, que j'ai dévoré ce matin pour la je-ne-sais-combientième fois. Et à nouveau, je suis tombée sous le charme de ce marquis de Sénanque, qui tombe amoureux fou de cette miséreuse aux yeux violet, Marine, dans le contexte troublé de la Révolution. Un amour qui symbolise les changements de la société, la chute des barrières sociales espérés. Si la Révolution n'apporte pas ce que tout le monde attendait, et s'achève par un retour en arrière très rapide, Marine et François-Régis auront eu le temps de faire leur propre révolution et de s'aimer.
Si le suspens n'est pas très grand en ce qui concerne la relation entre nos deux héros (pourtant je marche à chaque fois...), je trouve que Jacqueline Mirande a très bien su utiliser cet amour pour nous parler de la Révolution. Nous pénétrons dans le monde du petit peuple, de la Noblesse qui n'avait plus que ses titres et qui se retrouve ruinée et souvent obligée de fuir, mais aussi de la société très instable des années 1792/1794. La guerre avec les monarchies étrangères, la guerre civile, la Terreur, les rivalités entre les députés sont abordés, sans donner détails sanguinolents (c'est un livre pour 11 ans et plus...), mais sans non plus cacher les atrocités commises (viols, guillotine qui marchent en permanence, corruption...).
En seulement 151 pages, Jacqueline Mirande nous dresse le constat des abus de la Révolution, de ses contradictions. Dans les prisons révolutionnaires se mêlent anciens nobles, nouveaux bourgeois, députés déchus, gens du peuple, et même généraux révolutionnaires triomphants, symbolisant ainsi les dérives et l'échec de la Révolution. Si celle-ci a permis la naissance de nouvelles idées qui devront désormais être prises en compte, à la fin du livre, la République est déjà instable et prête pour un coup d'Etat...

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