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lilly et ses livres
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20 octobre 2009

Le feu follet, suivi de Adieu à Gonzague ; Pierre Drieu la Rochelle

180372_2783982_2_Folio ; 185 pages.
1931
.

Mon ordinateur ayant décidé de rendre l'âme, mes billets de lecture risquent de continuer à être un peu espacés dans les prochaines semaines. Je continue toutefois à lire tant que je peux, et à piquer des idées sur vos blogs. Cette fois, c'est chez Malice que j'ai découvert ce petit livre écrit par un auteur dont je ne connaissais que le nom.

Il est composé de deux textes très courts (l'un encore plus que l'autre). Le premier, Le feu follet, nous raconte l'histoire d'Alain, un homme perdu. Il souffre d'un mal-être permanent, renforcé par une dépendance totale à la drogue, qui l'éloigne de ceux qui l'aiment et qu'il aime. Sa femme, Dorothy, l'a quitté. Lydia, son autre maîtresse américaine, tente de faire des projets avec lui, mais il devient de plus en plus évident qu'Alain est incapable d'aller quelque part. Il a entreprit une cure de désintoxication, mais il sait déjà qu'il ne s'en sortira pas, et décide de se tuer, une fois la rechute effective.

Le feu follet est un très beau texte, plein de tourments, servi par une écriture à la fois poétique et implacable. Alain est un être difficile à cerner, imprévisible et surtout hors du temps. Il est déjà mort quand nous le rencontrons. "Ce corps d'Alain, qui tenait une cigarette, c'était un fantôme, encore bien plus creux que celui de Lydia. Il n'avait pas de ventre et pourtant la mauvaise graisse de son visage le faisait paraître soufflé. Il avait des muscles, mais qu'il soulevât un poids aurait paru incroyable. Un beau masque, mais un masque de cire. Les cheveux abondants semblaient postiches." Il se déteste, et éprouve à travers lui un désintérêt pour tous les hommes. Nous le suivons dans sa chute, nous rencontrons les quelques personnes qui s'inquiètent pour lui, qui tentent de susciter en lui un instinct de vie, et auxquelles il rend visite, comme pour leur dire un dernier adieu.
Malgré tout, je m'interroge. J'ai le sentiment que Drieu la Rochelle voyait quelque chose qui va au-delà du caractère romantique du suicide. Dans Adieu à Gonzague, qui est sans doute encore plus poignant, plus déconcertant, Gonzague se suicide aussi. Et cet acte paraît presque héroïque, quand le fait de renoncer semble signifier un manque de volonté. Alors, ce personnage d'Alain, est-il réellement un incompris ou un simple homme rempli d'amertume qui se pense trop bien pour ce monde ? Mais cela est sans doute une impression très personnelle, qui n'a rien à voir avec la qualité du livre, bien réelle.

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Commentaires
A
Hasard (ou magie) des suggestions d'articles du blog, suite à mon commentaire du jour sur la saga A. Maupin, je tombe sur ce billet (que j'avais déjà commenté à l'époque !!). Comme tu l'as probablement constaté, je viens de lire la trilogie Rigaut et comme toi, j'ai préféré Adieu à Gonzague au Feu follet. Et même La valise vide, 3e texte de cette trilogie a eu ma préférence au Feu follet que j'ai trouvé au final, plus "édulcoré" dans les sentiments exprimés.
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P
J'avais noté "Gilles" du même auteur. Je restais marqué par ce que j'avais entendu de l'auteur dans mes cours d'histoire, mais il serait peut-être temps de le découvrir du côté de la littérature !
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L
Nanne : en fait, je trouve les personnages de Drieu la Rochelle surtout tristes, amers. <br /> <br /> Lou : c'est gentil, mais en ce moment j'ai beaucoup de mal à trouver du temps pour lire des romans :o)<br /> <br /> Theoma : je réfléchis à mes coups de coeur !
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L
Nanne : en fait, je trouve les personnages de Drieu la Rochelle surtout tristes, amers. <br /> <br /> Lou : c'est gentil, mais en ce moment j'ai beaucoup de mal à trouver du temps pour lire des romans :o)<br /> <br /> Theoma : je réfléchis à mes coups de coeur !
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L
je connais ni le film, ni le livre mais je note, emportée par ta plume
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