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lilly et ses livres
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20 septembre 2006

Maurice ; E.M. Forster

2264038470Edition 10/18 ; 279 pages.
7,30 euros.

Ce livre débute lorsque Maurice Hall, encore enfant, quitte l'école dans laquelle il est scolarisé pour aller étudier dans la classe supérieure. Lors d'une conversation avec son professeur, il affirme ne jamais vouloir se marier, ce que le maître prend pour une idée d'enfant insensée et sans conséquence. Puis, nous le retrouvons à Cambridge, où il fait ses études. Il rencontre Clive, un étudiant, qui ne tarde pas à le fasciner et à l'influencer par sa conduite pleine d'assurance. Une histoire d'amour ne tarde pas à naître entre les deux jeunes gens, qui doivent se cacher pour la vivre.
La lourdeur de ce secret, ajoutée au poids des conventions sociales de l'époque ne tarde pas à soulever une question : Est-ce qu'un amour homosexuel doit pouvoir s'épanouir, est-ce une bonne chose ou, comme l'affirment les idées de l'époque, est-ce condamnable comme l'un des pires crimes possibles ? Ne vaut-il pas mieux s'intégrer dans la société en s'abaissant devant ses préjugés ?
Mais, dans toute histoire d'amour, il y a deux personnes, dont les points de vue ne sont pas toujours semblables.

Parmi mes auteurs préférés, Edward Morgan Forster occupe indéniablement une place de choix. Nous nous sommes rencontrés tardivement, un peu timidement, mais j'ai très vite compris qu'il était l'un des rares écrivains dont je collectionnerai tout.
Maurice est un roman un peu à part dans la bibliographie de Forster, puisque ce dernier a refusé que cette histoire soit publiée de son vivant, par peur du scandale. Certes, dans ses nouvelles, que je n'ai pas toutes lues, l'on peut croiser régulièrement des personnages homosexuels.  Toutefois, dans ce roman, ce qui frappe au premier abord, c'est son caractère authentique. La sexualité est évoquée sans tabou, le droit d'aimer est proclamé, et pour cela je suis heureuse que Forster ait gardé son livre secret. Cela lui a permis de ne pas le remanier de façon à le rendre moins sincère.
Dans Maurice, on retrouve des éléments qui sont dans d'autres romans de Forster, davantage développés. J'ai ainsi été très touchée par le personnage de Clive. Il me fait penser à Cecil Vyse, de A Room with a View, et alors que j'ai toujours méprisé ce dernier personnage, je pense mieux le comprendre aujourd'hui. Clive, comme Cecil, a une haute idée de l'amour, et c'est pour cela qu'il rate sa vie. Incapable de voir en Maurice l'amour réel, il le laisse partir sans réaliser qu'il ne le reverra plus jamais. Route des Indes ne semble pas très loin non plus. La dernière scène des deux romans est à mon sens un peu semblable, bien que leurs origines soient différentes.   
Encore une fois, avec ce roman, Forster s'en prend aux règles de la société anglaise de la première moitié du XXe siècle. Non seulement le grand amour de Maurice sera un autre homme, mais en plus il s'agira d'un ancien domestique.

E.M. Forster prouve ici peut-être davantage qu'ailleurs qu'il sait saisir l'âme humaine comme peu d'autres.

Difficile de vous parler d'E.M. Forster et de Maurice sans évoquer James Ivory, qui l'a magnifiquement adapté. Je suis très mauvaise pour parler de films, alors je vous mets seulement une capture d'écran, celle de la scène finale, qui montre que tout ne s'achève pas si bien dans cette histoire :

M_1009_1_ 

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Commentaires
N
Ca y est, je viens de le terminer en anglais. J'adore ce livre! Je vais devoir le relire encore et encore, pour bien le comprendre, bien que je connaisse certains dialogue par cœur. C'est un vrai régal. <br /> J'aime vraiment la manière dont Forster fait entrer Scudder dans l'histoire, je trouve ça très original. Il passe graduellement de simple figurant au personnage secondaire. Il passe du rang de meuble de Penge (fonction des domestiques) auquel Maurice se cogne parfois (j'ai adoré ces détails), à l'"être aimé". <br /> Il y avait pas mal de choses qui m'avaient échappées à ma première lecture. Je m'étais surtout concentrée sur Maurice&Clive.<br /> Clive semble définitivement être un personnage assez dur, en fin de compte. Après la crise, il entre dans son rôle, et accepte une vie faite de faux semblants, de mensonges. Il accepte une vie de façade. Me narrateur ne semble pas le juger, il n'est que le produit de son milieu.<br /> Le rapport avec les domestiques montrent à quel point les règles sont très strictes. <br /> Le flash-back qu'il a vers la fin est très triste. Tout autour de ce personnage n'est que tristesse à partir du moment ou il décide de changer,On ne sera jamais complètement pourquoi, à part le fait qu'il décide de s'insérer dans la société et d'assumer la vie que sa mère à prévue pour lui. Les lieux ont aussi leur importance. <br /> Ce livre est superbe. J'ai mis beaucoup de temps, mais c'était un réel plaisir, et une vraie torture (émotionnelle) parfois .
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N
ouh la, merci, du tuyau, je vais lire autre chose en vo :-)
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L
Naya : "La lettre écarlate" n'est pas en anglais moderne. Je pense que la VO doit être assez difficile.
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N
Bienvenue au club Agnès :-) ; je suis dans la même phase que j'entretiens avec des films et des lectures. Sinon, toutes ces discussions sur Maurice fait que je m'y remet en vo ,cette fois. Comme je connais très bien les dialogues du film en anglais, ça aide parfois. L'écriture est magnifique , mais j'ai besoin de mon livre en français pour ne pas me perdre de tps en tps. Après, il se peut que j'attaque La lettre écarlate, sauf si la langue est vraiment trop précieuse.
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A
Je suis tout à fait d'accord avec Naya. Je me sens l'âme romantique en ce moment, ce doit être le printemps, les balades romantiques en amoureux dans la campagne, à écouter le chant des oiseaux, le clapotis d'un ruisseau; la douce brise qui vous caresse le visage ^^
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