Un Scandale en Bohême ; Sir Arthur Conan Doyle
Librio. Traduit par Lucien Maricourt.
1891.
2010 a été une année plutôt placée sous le signe de Sherlock Holmes en ce qui me concerne, avec une nouvelle lecture, mais aussi un film, et finalement une excellente série diffusée par la BBC, et ces dernières semaines par France 4 (pour ceux qui l'ont ratée, il y a une séance de rattrapage fin janvier).
Parmi les personnages qui m'intriguent se trouvait la fameuse Irene Adler, dont je ne connaissais que l'estime que Sherlock lui porte, par le biais de cette phrase : "Pour Sherlock, elle est toujours la femme." Elle apparaît dans le film de Guy Ritchie, mais la vision du personnage y est fortement éloignée de l'original.
Le docteur Watson est désormais un homme marié, mais malgré l'agréable routine de sa nouvelle vie, il continue à conserver son amitié pour son ancien colocataire du 221B Baker Street. Un soir où ses pas le conduisent près de son ancienne adresse, il décide de s'arrêter pour voir Sherlock Holmes, qu'il trouve en train d'attendre un prestigieux visiteur.
Celui-ci tente d'abord de cacher son identité, mais est évidemment démasqué sur le champ par le détective. Il s'agit du roi de Bohême, qui sollicite l'aide de Sherlock Holmes à cause d'une photo compromettante que son ancienne maîtresse menace de dévoiler alors que le souverain s'apprête à annoncer ses fiançailles avec une jeune princesse à la morale rigoureuse. Cette maîtresse est Irene Adler, une jeune femme au visage d'ange qui sait cependant très bien préserver ses intérêts.
Sherlock se lance donc à la recherche de la photo que son client souhaite voir disparaître, mais il va être le plus déboussolé de l'histoire.
Cette courte nouvelle n'est pas intéressante du fait de l'enquête menée par Sherlock, qui est loin d'avoir la complexité que l'on peut trouver dans les deux romans que j'ai déjà lus mettant en scène ce personnage. J'ai davantage été sensible à ce que l'on découvre de la personnalité du détective. Sherlock reste toujours aussi observateur, friand d'un peu de mise en scène, secret. Toutefois, sa capacité à anticiper les mouvements de son adversaire est quelque peu mise à mal par la belle Irene Adler.
Attention, cette dernière ne fait en rien trembler le cœur de Sherlock dans le sens amoureux, le détective sait se garder de tels sentiments. "pour le logicien entraîné, admettre de telles intrusions dans son tempérament précis et bien organisé, c'était introduire des éléments de trouble susceptible de jeter un doute sur tous les résultats obtenus par son intellect." Mais il se révèle admiratif d'un autre être humain, qui plus est une femme et cela sans broncher, ce qui constitue une nouveauté dans l'image que je m'étais forgée du détective.
Un scandale en Bohême est par ailleurs original dans la mesure où l'issue de l'enquête est inhabituelle. Même Watson n'imaginait plus une telle situation possible. Dommage qu'Irene Adler n'apparaisse que dans ce texte.
Je finis en vous signalant le blog de Cécile, qui est très actif autour de cet auteur.