La fille des Louganis ; Metin Arditi
Voilà un livre que je voulais lire depuis sa sortie, soit près de deux ans. J'avais déjà pris connaissance du début du texte, qui était disponible dans le but d'en faire sa promotion, et j'avais bien accroché.
L'histoire se déroule sur l'île de Spetses, en Grèce, à partir des années 1950. Les frères Louganis viennent de mourir de façon atroce alors qu'ils étaient partis pêcher. La veille, Spiros, l'aîné, a découvert que Pavlina n'était pas sa fille, mais celle de son frère, Nikos. Il a donc entraîné son frère avec lui dans la mort. Honteuse de ce drame qu'elle a involontairement provoqué, Magda, l'épouse de Spiros, ne dira jamais la vérité à son enfant. Mais la malédiction des Louganis ne s'arrête pas là. L'amour incestueux naîtra, les Louganis continueront à disparaître de différentes manières, et Pavlina passera sa vie à rechercher l'apaisement.
Je n'ai pas vraiment trouvé ce que je cherchais dans ce roman. J'ai trouvé le début très bon. Les drames s'enchaînent vite, mais il s'agit d'échos aux tragédies et aux mythes grecs. La mer, l'île de Spetses, le soleil sont merveilleusement décrits, Pavlina est une jeune fille pleine de promesses, tout comme les autres personnages. Mais après la disparition en mer d'Aris, toute cette vivacité s'éteint.
La suite n'est pas désagréable, mais il devient de plus en plus évident que l'histoire ne mène nulle part. Pavlina est bouleversée par ce qui s'est passé, les nouveaux personnages qu'elle rencontre sont sympathiques, ont mené des vies plus ou moins chahutées eux aussi, mais le tout est plat.
Certes, Pavlina finit par trouver plus ou moins ce qu'elle cherchait, tout comme les autres personnages. Toutefois, je n'ai pas trouvé d'émotion réelle dans ces moments. On croise en effet beaucoup d'individus dans ce livre, et Metin Arditi donne à chacun un vécu qui devrait apparaître comme un écho de la vie de Pavlina, mais cela ne sert finalement pas à grand chose. De plus, beaucoup de situations de facilité sont choisies pour faire coller l'histoire des autres à celle de Pavlina (je pense notamment aux personnages de Yannis et Thanassis), et les discours moralisateurs du pope, qui lient justement en partie ces personnages, alourdissent énormément le récit. Il est difficile de leur accorder du crédit quand on est une athée de mon espèce, et je me suis vraiment sentie exclue dans ces passages... En fait, l'effort de construction de l'auteur est intéressant, mais il ne m'a pas convaincue.
D'autant plus que la fin ne le justifie pas. Je me suis demandé à quoi avait servi le reste si c'était pour en arriver là. Elle est à la fois clichée et artificielle, et elle finit d'enterrer le texte.
Mon billet est dur je pense, un peu trop peut-être. Je n'ai pas détesté ce livre, pas du tout, mais mon intérêt s'est dégradé au fil du texte jusqu'à me laisser totalement indifférente.
Papillon a eu un parcours exactement opposé au mien. Keisha a beaucoup aimé, tout comme Caro[line] et Chiffonette. Amanda a été déçue. D'autres avis en lien sur BOB.