Chocolat amer - Laura Esquivel
Dès sa naissance, Tita refuse de quitter la cuisine. Elle est élevée par Nacha, qui lui apprend l'art des fourneaux et lui donne l'amour que la tyrannique Mama Elena lui refuse.
Lorsque Pedro, l'amoureux de Tita, vient demander sa main des années plus tard, sa demande est rejetée. En effet, en tant que dernière née de sa famille, son devoir est de prendre soin de sa mère et donc de demeurer célibataire. En revanche, Mama Elena offre sa fille aînée, Rosaura, à Pedro, qui accepte, dans l'espoir de vivre malgré tout aux côtés de Tita.
Voilà un livre que l'on m'a offert il y a plus de dix ans et que je ne trouvais jamais l'envie de lire. Pour commencer, je sentais qu'il s'agissait d'une histoire assez légère, ce qui n'est pas trop ce que j'aime le plus en littérature. Et puis surtout, c'est un livre mexicain, et je ne lis jamais de livres ayant été écrits par des auteurs venant d'Amérique Latine. Grâce à Ingannmic et Goran, j'ai bousculé mes habitudes, et ce livre est enfin sorti de ma PAL.
Les premières pages m'ont plu. Je trouvais à cette histoire de femmes ayant des relents de traditions familiales et de magie un charme présent dans Le Coeur cousu. Les personnages féminins sont enfermés dans des rôles qui ne leur conviennent pas toujours et dont certains vont réussir à se défaire, même si cela a un prix. Après deux lectures éprouvantes, Chocolat amer adopte un ton reposant.
Cependant, c'est un livre qui m'a fait passer par des émotions de plus en plus négatives. J'ai éprouvé de plus en plus d'antipathie pour Pedro, dont la relation avec Tita m'a fait penser à celle de Nino et Elena dans L'Amie prodigieuse. Leur amour d'enfance ressemble beaucoup moins à un conte de fées, surtout quand Pedro commence à se montrer désagréable et jaloux, comme s'il était la première et unique victime du destin de Tita.
Je n'ai pas non plus toujours saisi l'humour du livre, souvent grossier. La pauvre Rosaura, décrite comme un ballon de baudruche pleine de gazs n'en méritait pas tant. Quant aux effets lubriques des recettes de Tita, qui permettent lors de leur première manifestation la fuite flamboyante de Gertrudis, ils deviennent lassants.
Bien que ce livre vise à faire découvrir la cuisine mexicaine, les innombrables recettes qui parsèment le récit l'alourdissent inutilement et j'ai bien vite pris le réflexe de les survoler.
Une première intrusion dans la littérature mexicaine pour le moins décevante, mais qui aura eu le mérite de faire baisser ma PAL et m'aura convaincue de tenter d'autres auteurs latino-américains.
Folio. 247 pages.
Traduit par Eduardo Jimenez et Jacques Rémy-Zéphir.
1989 pour l'édition originale.