Je sais, je délaisse beaucoup ce blog, encore une fois. Plein de boulot, les séries préférées qui recommencent, la flemme... Mais, je n'arrête pas de lire, et j'ai fait quelques découvertes en littérature jeunesse dont il faut absolument que je vous parle.
On commence avec le premier tome d'une série sur laquelle je n'ai entendu que des louanges, auxquelles je vais me joindre.
Sephy est une Prima, et son père est membre du gouvernement. Elle vit dans une belle maison, avec sa mère et sa soeur, va dans une école réputée, jusque là réservée aux Primas.
Seulement, Callum, son meilleur ami, fils d'une employée de la maison, est Nihil. Lorsque le roman commence, Sephy et Callum sont encore des enfants qui profitent de leur insouciance.
Trois ans plus tard, Callum a réussi l'examen d'entrée au collège de Sephy. Les deux adolescents sont heureux à l'idée de se voir tous les jours, mais les choses vont se révéler bien plus difficiles, et les vexations ne vont pas tarder à envahir leur relation.
Ce livre traite du racisme en adoptant un point de vue intéressant, puisque les Blancs sont dans la position d'inférieurs, et certains personnages et événements, comme les escortes policières accompagnants les élèves dans les lycées d'élite, rappellent singulièrement ce qui s'est réellement passé pour les Noirs aux Etats-Unis au milieu du XXe siècle. En théorie, il n'y a plus d'esclavage ni d'inégalités dues à la couleur de peau. En pratique, les Primas refusent d'abandonner leurs privilèges, et les considérations que Primas et Nihils ont les uns pour les autres n'ont pas bougé.
Du côté des personnages, bien qu'ils soient esquissés simplement, ils sont tellement malmenés qu'il n'est pas possible de rester indifférent. Lorsqu'ils sortent de l'enfance, Callum et Sephy ne vont cesser de se blesser mutuellement, par maladresse, et découvrir à quel point leur relation est impossible. De part et d'autre de la population, les attaques fusent, et font monter en Callum (parce qu'il est celui qui prend le plus) une haine farouche de tout ce que Sephy représente. On en arrive alors à la question inévitable de savoir si les aspirations justes justifient de recourir à n'importe quoi. Ce balancement perpétuel des personnages entre victime et bourreau est habilement mené, et ajoute à la qualité de l'étude de la nature humaine que propose Malorie Blackman dans ce livre.
L'histoire rapportée par Entre chiens et loups se déroule sur plusieurs années, et s'achève sur un point de non retour (je ne peux en dire plus sans tout raconter). J'ignore si je lirais la suite (j'ai terminé ma lecture complètement écoeurée), mais je ne peux que vous inciter à vous plonger dans cette histoire.
Si vous n'êtes pas convaincus, allez chez Laël.
Milan. 396 pages.
Traduit par Amélie Sarn. 2001.
Bon weekend!