La peine ; Maurice Carême

Les Glaneuses ; Jean-François Millet

La peine

On vendit le chien, et la chaîne,
Et la vache, et le vieux buffet,
Mais on ne vendit pas la peine
Des paysans que l’on chassait.

Elle resta là, accroupie
Au seuil de la maison déserte,
A regarder voler les pies
Au-dessus de l’étable ouverte.

Puis, prenant peu à peu conscience
De sa force et de son pouvoir,
Elle tira d’un vieux miroir
Qui avait connu leur présence,

Le reflet des meubles anciens,
Et du balancier, et du feu,
Et de la nappe à carreaux bleus
Où riait encore un gros pain.

Et depuis, on la voit parfois,
Quand la lune est dolente et lasse,
Chercher à mettre des embrasses
Aux petits rideaux d’autrefois.

Maurice Carême

Comments

[lolo]

je trouve que votre texte est très jolie, quand je la lis elle me fait sourire même si elle est un peut triste.Si vous Maurice Carême regarder quelque fois ces commentaire je voulais que vous lisez ce poème que j'ai inventer:

Tristesse

Plus j'avançais
Plus mes larme tombais
mon sourire s'effaçait
La peur me hanté
mais je continuer
en me disant que c'était
Une étape à passé

Loréna

je n'ai que 10 ans

[Fariba]

Bonjour,
J'adore ce poème mais je ne comprend pas la définition de la dernière phrase"chercher à mettre des embrasses aux petits rideaux d'autrefois",je crois que c'est une expression.
si c'est possible,expliquez-moi s'il vous plait!
parce que je veux traduire ce poème mais malheureusement je n'arrive pas à trouver la définition de cette expression dans aucun dictinnaire.

Merci

[Lilly]

José Chanly : je suis bien d'accord ;)

[José Chanly]

L'un de mes poèmes préférés! Tout y est : la grâce, l'émotion, la poésie à l'état pur.

[Lilly]

Jo : je suis contente que ça te plaise ;)