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lilly et ses livres
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22 octobre 2007

Ma morte vivante ; Paul Eluard

Cela faisait un bon moment que je n'avais pas posté de poésie sur ce blog. J'ai redécouvert ce poème il y a peu, j'avais envie de vous le faire partager...

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Caspar David Friedrich ; Mondaufgang über der See

Ma morte vivante

Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement
J’attends, personne ne viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même

Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s’est séparée de ta bouche
Ma bouche s’est séparée du plaisir
Et du sens de l’amour, et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n’avanceront plus, il n’y a plus de route
Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos

Il m’est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j’ai crue infinie

Et l’avenir mon seul espoir c’est mon tombeau
Pareil au tien, cerné d’un monde indifférent
J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres.

Paul Eluard

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Commentaires
L
Yue Yin : moi aussi j'adore !
Répondre
Y
il est magnifique !!!!
Répondre
L
Erzébeth : ravie que ça te plaise !
Répondre
E
Je suis très Eluard, et très Friedrich, alors ce billet me charme totalement. Ce poème est très touchant...<br /> Merci, Lilly !
Répondre
L
A toutes : je suis contente que ça vous plaise !
Répondre
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