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lilly et ses livres
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fantomes
8 août 2009

Le Tour d'écrou ; Henry James

jpg_le_tour_d_ecrou_1_Librio ; 155 pages.
Traduit par Jean Pavans.
The Turn of the Screw. 1898.

Au moment de Noël, un groupe d'amis se réunit le soir autour du feu et se raconte des histoires terrifiantes. L'un d'eux propose soudain de livrer à ses amis un récit véridique, que lui a fait une femme qu'il a aimée bien des années auparavant. C'est elle qui prend le relais pour dire son histoire au lecteur. Après un entretien avec un jeune homme qui lui a fait une forte impression, notre narratrice, alors âgée d'une vingtaine d'années, est engagée comme gouvernante de deux enfants, à la condition de ne jamais solliciter son maître, leur oncle.
Arrivée à Bly, une magnifique demeure, elle rencontre d'abord l'adorable petite Flora, et se lie d'amitié avec l'intendante, Mrs Grose. La première contrariété que connaît la gouvernante est le renvoi du jeune Miles de sa pension. Cependant, lorsqu'il arrive à son tour à Bly, il est au moins aussi attachant que sa soeur, et il paraît impensable qu'il puisse avoir fait quoi que ce soit qui mérite qu'il se retrouve dans une telle situation.
Les choses deviennent définitivement inquiétantes lorsque les spectres de Miss Jessel, l'ancienne gouvernante, et de Peter Quint, un ancien domestique de Bly, apparaissent, et semblent menacer les enfants.

Lors de la fameuse soirée au coin du feu, Douglas s'interroge : "Si l'implication d'un enfant [dans une histoire d'épouvante] donne un tour d'écrou supplémentaire, que diriez-vous de celle de deux enfants... ? " Pour ma part, ce fait a sans aucun doute contribué à me faire un énorme effet.
Ce livre est un véritable bijou, qui joue sur toutes les ambiguïtés permises par sa construction. Le début du livre m'a fait penser à Jane Eyre, mais ici la menace semble venir de partout, et l'on sombre toujours plus loin dans le macabre. C'est la gouvernante qui nous raconte l'histoire, et alors qu'elle tente tout ce qu'elle peut pour protéger ses élèves, le lecteur voit plus loin derrière les sourires angéliques. Miles et Flora sont les êtres qui mènent la danse quand les adultes font des cauchemars. La situation est malsaine, et il faut attendre les dernières lignes pour comprendre à quel point.
En effet, la fin est magistrale, et l'on se moque bien que le récit de la gouvernante ait balayé tout le reste. J'ai lu ce livre fébrilement, incapable de le reposer avant de l'avoir achevé. Naturellement, j'ai été frustrée et encore plus déconcertée, comme le savent tous ceux qui ont déjà lu ce texte. Généralement, les textes "effrayants" du XIXe siècle ne m'impressionnent pas par leur capacité à avoir conservé cette dernière caractéristique. Mais Henry James jongle tellement bien avec l'esprit humain que cette fois-ci, je n'avais pas l'impression d'avoir davantage de recul qu'un lecteur de la fin du XIXe siècle. Si vous ne connaissez pas ce chef d'oeuvre, jetez-vous dessus !

Les avis de Nibelheim, de Sylvie, de La liseuse, de Tamara, de Dominique, et d'autres sur BOB...
Cécile a lu la BD qui a été tirée de ce texte.

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21 juillet 2009

Nos amis des confins ; Sylvie Doizelet

resize_3_Seuil ; 137 pages.
2009.

Ceci est mon 400ème billet, et il est lamentable...

Avant de recommencer à vous bassiner avec Virginia Woolf, je vais vous parler d'un petit livre que j'ai découvert il y a déjà quelques semaines.

Debbie Williams vient de quitter les Etats-Unis et son mari pour retourner en Angleterre, son pays d'origine. Bien que travaillant à Londres, elle décide de s'établir à Grays. L'agence immobilière et son gérant, l'étrange G.M., lui ouvrent donc les portes du cottage de Mary Seddon, une poétesse anglaise.
Très vite, Debbie se lie d'amitié avec un groupe d'amis, dont G.M. et Henrietta, cette dernière organisant les Ghost Walks, la visite des lieux hantés de la ville. Ils se retrouvent au Theobald, dont le régisseur est absent. Peu à peu, tous ceux que Debbie connaît se mettent à agir bizarrement, puis à disparaître.

Voilà une jolie lecture qui m'a fortement convaincue. Sylvie Doizelet parvient à créer une ambiance qui n'est pas angoissante certes (contrairement à un autre livre que je viens de terminer), mais qui intrigue le lecteur en lui faisant comprendre que des événements difficilement explicables se produisent autour de Debbie. Les personnages sont tous mystérieux. Même Debbie n'a pas tout dit, et notamment sur son retour en Angleterre. Certains des habitants semblent craindre quelque chose, et cela est amplifié par l'idée du cottage d'une poétesse dont la vie à Grays est elle aussi inconnue.
Le lecteur est entraîné dans un jeu, dont la fin m'a un peu déçue (pour des raisons personnelles), et qui permet en fait d'aborder les relations des vivants. L'étrangeté des personnages ne sert pas uniquement l'ambiance. La fuite les habite, et ils l'expriment de différentes manières. Il y en a qui sont partis de façon inexplicables, d'autres qui ne semblent pas pressés de revenir, et d'autres enfin qui vivent leur vie comme un véritable jeu de cache-cache.
Je n'ai pas grand chose à ajouter. Sylvie Doizelet, qui m'était inconnue jusqu'alors, a écrit un texte intéressant, très plaisant à lire, et je suis ravie de cette découverte.   

Les avis de Lou (que je remercie pour le prêt) et de Malice.

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