L'attrape-coeurs - J.D. Salinger
"Presque chaque fois qu'on me fait un cadeau, pour finir je me sens vraiment triste."
Holden Caufield a dix-sept ans, et il a encore été renvoyé d'une prestigieuse école à cause de ses mauvaises notes. C'est la veille des vacances de Noël, et il n'a pas envie de se présenter chez ses parents avant qu'ils aient reçu la lettre de son directeur.
Pendant trois jours, il va errer à New York, faire des rencontres, et réfléchir sur son existence.
Roman culte de la littérature américaine, L'attrape-coeurs est un long monologue à l'adresse du lecteur qui ne m'a pas complètement conquise.
Je suis peut-être trop vieille (ça fait deux fois que je dis ça en deux billets, à croire que j'ai passé un cap...), mais les réflexions d'Holden m'ont paru plutôt banales et superficielles. Il se sent à part, incompris, paumé...comme tous les adolescents en fait.
Il nous parle donc avec son vocabulaire familier de ses études, des filles, de sa famille, de sa solitude, alors qu'il quitte l'enfance. Il n'a pas vraiment d'amis, les filles l'attirent autant qu'elles l'effraient, et sa famille est désunie. Seule sa soeur Phoebe, qui est encore une enfant, comprend tout et ne prend pas de gants pour dire ce qu'elle pense.
Pas mal de passages sont assez intéressants, et les personnages que rencontre Holden au cours de ses pérégrinations donnent un peu de couleur au livre. Mais, même si j'aime beaucoup de romans sans réelle intrigue, j'ai eu du mal à accrocher au reste qui tournait un peu trop en rond à mon goût. En gros, comme le dit Phoebe, Holden n'aime rien, ou en tout cas est incapable de penser à quoi que ce soit d'agréable. Quand on ne peut plus s'identifier au héros, ce genre de livre ne peut qu'être décevant.
La lecture de L'Attrape-coeurs est cependant intéressante pour ce qu'il a sans doute représenté. Le thème de l'adolescence n'avait pas dû être beaucoup abordé, et surtout pas de cette manière, avant la parution du roman de Salinger. Et c'est vrai qu'il n'est pas difficile de trouver des atomes crochus entre Holden et l'adolescent que l'on a pu être.
Au final, une lecture qui n'a pas été désagréable, mais qui m'a déçue à cause des espoirs que j'avais à son sujet.
L'avis de Cynthia,assez semblable au mien.
Une lecture qui compte dans le Challenge nécrophile.
Pocket. 252 pages.
1951.
Traduit par Annie Saumont.