Merlin, BBC (2008)
Une fois n'est pas coutume, j'ai décidé de vous parler de séries anglaises vues dernièrement.
On commence avec Merlin, une série BBC qui revisite (le mot est faible) la légende arthurienne. Vous vous souvenez de quand la BBC a revisité Robin Hood ? Elle nous refait le coup, mais c'est nettement mieux (pas compliqué, et donc peu rassurant, je l'admets).
Le jeune Merlin se rend à Camelot, où il se retrouve propulsé serviteur du prince héritier, Arthur, après qu'il lui ait sauvé la vie. A cette occasion, il apprend sa destinée, qui est de protéger et de servir le futur créateur d'Albion.
Alors que la magie est proscrite et violemment réprimée dans le royaume depuis vingt ans, il possède en effet d'immenses pouvoirs de manière innée. Gaius, le médecin royal, lui apprend à maîtriser ses capacités, et à les mettre au service d'Arthur, qui ignore que son serviteur est un sorcier. Il se lie très vite d'amitié avec Guenièvre, la servante de Lady Morgana, qui est elle-même la pupille du roi, Uther Pendragon.
Je vous préviens, les puristes vont souffrir en voyant Guenièvre transformée en servante, Merlin qui doit servir de marche-pied à son prince, Lancelot en amuseur de foule, Perceval en bourrin, les costumes (sérieusement..), les inombrables anachronismes. La série en elle-même est bourrée de défauts scénaristiques. Le suspens est souvent mal dosé, et retombe avant même d'avoir fait effet. Le schéma des épisodes ne varie pas vraiment, les héros font plusieurs fois de suite les mêmes bourdes, et tout a tendance à se terminer un peu trop vite et trop bien à chaque fois.
Et pourtant, j'ai avalé les trois saisons à la suite (et hurlé de désespoir en apprenant que la quatrième saison ne serait pas diffusée avant un an).
C'est que, pour vous consoler, il y a ça :
Arthur, quoi. Moi qui n'avais jamais imaginé ce roi légendaire que comme un homme d'un certain âge, certes sympathique, mais très peu performant en matière de sexytude, je fonds complètement devant les yeux de merlant frit du prince de la série (sur la première photo, il a le coeur brisé). Je sais, à première vue, on dirait Zac Efron dans quelques années, mais quand vous verrez, vous saurez. Lancelot paraît tellement fade à côté qu'il est difficile d'être indulgent avec les hésitations de Guenièvre (si encore elle choisissait Gwaine...).
Histoire d'être un peu plus constructive, je dirais que j'apprécie cette série qui ne se prend pas au sérieux, qui détourne beaucoup la légende, mais qui la respecte malgré tout un minimum, avec l'introduction des différents protagonistes de l'histoire et la présence permanente de l'idéal chevaleresque, en saupoudrant le tout d'énormément d'humour et de personnages attachants et loufoques. Loin d'être totalement lisse, le discours qui est tenu n'est pas anodin. La haine aveugle d'Uther à l'égard de la magie et les réactions qu'elle provoque rappellent d'autres discriminations. Même si ça n'est pas toujours fait de manière subtile, ça permet de donner de la nuance à des personnages comme Morgana ou Nimueh, et de donner du potentiel à la série qui n'est pas uniquement fait de muscles et de chevelure blonde (même si je crois que je m'en contenterais). Et j'irai même jusqu'à dire que la saison 3 compte de très bonnes aventures, plus sombres, bien écrites, grâce à un étalement sur deux épisodes.
Bref, regardez Merlin !