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lilly et ses livres
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1 novembre 2009

Et on tuera tous les affreux ; Boris Vian

9782253146162_G_1_Le Livre de Poche ; 224 pages.
1948
.

J'avais annoncé en 2007 mon intention de participer au moins une fois dans l'année qui suivrait au blogoclub. Naturellement, ça ne s'est jamais fait. Je pense que l'on peut remercier ma récente panne de lecture (du moins en ce qui concerne les romans), car elle m'a donné envie d'un livre qui me saurait me distraire et que je pourrais lire sans lutter désespérément pour comprendre chaque phrase.

Après Elles se rendent pas compte, je me suis décidée pour Et on tuera tous les affreux. Que j'ai trouvé encore meilleur. L'histoire ? Rocky, un jeune homme de dix-neuf ans et demi beau comme un dieu, a décidé de rester vierge jusqu'à ses vingt ans. Lors d'une soirée, il est enlevé, et se retrouve nu, dans une chambre, avec une sublime jeune femme qui ne rêve que de s'occuper de lui.
Il refuse, contraignant ses gardiens à utiliser des méthodes beaucoup moins agréables pour obtenir ce qu'ils veulent. Quand ils le délivrent, il se rend dans le bar d'où il a disparu, et découvre qu'un meurtre vient de s'y produire. Convaincu de l'existence d'un lien entre cet assassinat et sa propre aventure, Rocky décide d'enquêter.

Cette nouvelle rencontre avec Vian a été un délice. J'ai adoré son ton relâché et bourré d'humour. Rocky est un cliché ambulant, aussi inconscient que l'étaient les héros de Elles se rendent pas compte, mais tellement attachant ! "On ne le dirait pas à me voir, mais les bosses que font mes muscles sont les apparences trompeuses sous lesquelles je dissimule mon petit coeur de Cendrillon."
Le côté "policier" de l'enquête est encore plus dans le n'importe quoi, avec des agents fédéraux, des complexes ultra-sophistiqués qui font basculer ce livre dans l'anticipation, mais aussi du côté du paradis perdu avec une île où tous les hommes visent la perfection physique, et où on vous enferme dans des chambres avec de superbes créatures si vous êtes dans les bonnes grâces du propriétaire.
Sous cet aspect complètement loufoque, Et on tuera tous les affreux aborde également un sujet plus grave et totalement intemporel, celui des canons de beauté, qui empoisonnent les époques, mettent ceux qui n'y correspondent pas dans les marges, et obligent tout le monde à viser un idéal qui n'est idéal que tant que tout le monde ne l'a pas atteint. On peut également voir dans ce livre des échos à la politique de "purification de la race allemande" par les nazis, mais aussi aux débats bioéthiques qui sont actuellement en cours (les bébés sur commande par exemple). Bref, un livre bien plus profond qu'il n'y paraît, mais qui ne nous enlève pas une seconde notre sourire.

Et maintenant, grand moment : le logo du Blogoclub ! blogoclub_1_

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Commentaires
L
Gaelle : et moi je note "L'arrache coeur" que je n'étais pas certaine d'aimer.
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G
J'ai un gros faible pour Boris Vian depuis l'Ecume des Jours. L'arrache-coeur reste un grand souvenir de lecture. Et celui-ci, je ne l'ai pas lu mais ce que tu en dis est tentant. Oui, derrière l'humour caustique de Vian, son imagination débridée, sa fantaisie, il y a toujours quelque chose de très profond. C'est tout son charme, la gravité qu'on extrait de la feinte légèreté de ses textes. Merci Lilly de me faire penser à lui !
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L
Tamara : tu peux même le lire avant ;o)<br /> <br /> Nanne : et moi je lirai tout, ne serait-ce que pour voir s'il peut m'agacer...<br /> <br /> La liseuse : comme souvent, je crois que deux ou trois titres font de l'ombre à tout le reste.
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L
Eh ben j'étais loin d'imaginer qu'il avait écrit autant de romans. Je le découvre grâce à ce fameux blogoclub. cette histoire est vraiment singulière, originale. ses titres me font rire. Je ne sais pas où il est allé les chercher mais en tout cas, ça accroche. Merci pour ce billet.
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N
J'ai failli prendre ce roman pour le blogoclub, mais comme j'avais "Les morts ont tous la même peau" dans ma PAL, j'ai préféré lire celui-ci ! Je ne le regrette pas du tout ... Mais il y a chez Vian un aspect qui me gêne, c'est ce côté loufoque où il invente des mots, où des scènes futuristes côtoient des scènes classiques. Je resterai dans ses romans noirs écrits sous son pseudonyme, que je trouve meilleurs que les autres !
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