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lilly et ses livres
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16 mai 2009

L'étalon ; David Herbert Lawrence

resize_2_Phébus ; 195 pages.
Traduit par Marc Amfreville et Anne Wicke.
V.O. : St Mawr. 1925.

Voilà un livre que j'ai ouvert en traînant un peu des pieds, puisque L'amant de Lady Chatterley n'était pas vraiment parvenu à me convaincre il y a quelques années.

Lou est une jeune américaine qui séjourne en Europe avec sa mère, Mrs Witt, quand elle tombe amoureuse d'un futur baronnet, Sir Henry (Rico pour les intimes). Ils se marient, mais leurs rapports deviennent très vite simplement formels et presque hypocrites. Lou est une jeune femme pleine d'attentes. Aussi, quand elle rencontre St Mawr, un superbe étalon, elle s'imagine l'allure qu'aurait un homme un vrai sur un tel animal. Mais cet homme, elle ne l'a pas encore trouvé.

Contrairement à toutes mes attentes, j'ai trouvé ce livre véritablement excellent. Il m'a davantage demandé des efforts de concentration que mes précédentes lectures, et je lui ai trouvé quelques longueurs, mais je pense toutefois qu'il me marquera beaucoup plus.
L'étalon est un livre qui dégage énormément de sensualité. Grâce à St Mawr bien sûr, qui symbolise la virilité, la dignité, l'inaccessible, pour Lou qui a toujours obtenu tout ce qu'elle désirait. Mais aussi grâce à certains personnages, tels Phoenix et Lewis, ou des descriptions.
Dans le même temps, cette sensualité est parfaitement insolente. Les hommes, et particulièrement les Anglais, sont ridiculisés dans ce texte. Aucun ne peut soutenir la comparaison avec St Mawr, les Anglais sont décrits comme des êtres féminisés, et cette défaite semble être inconsciemment acceptée par Rico, le mari insipide de Lou, qui parle de se faire appeler Lord St Mawr au cas où il serait anobli. De plus, les seuls hommes qui ont une consistance réelle, même si elle doit se révéler illusoire, sont Lewis et Phoenix, deux domestiques. L'étalon est un texte mordant également par d'autres aspects. Les échanges entre Mrs Witt et Rico sont délicieux. Cette Américaine est un vrai bonheur, comme quand elle évoque le fait que sa maison soit bordée par un cimetière. " -Je n'aurais jamais pensé, Louise, avoir un jour un vieux cimetière anglais en guise de pelouse, de massifs de fleurs et de parc, ni des gens en deuil en guise de daims et de cerf familiers. C'est très curieux. Pour la première fois de ma vie, un enterrement veut dire quelque chose. Je pourrais presque écrire un livre sur la question."
Sous ces aspects plaisants se cache pourtant un récit finalement très sombre, et le lecteur suit ses héroïnes aller de désillusion en désillusion. Lou cherche l'amour, le vrai, celui qui lui donnera le sentiment d'être vivante. Elle n'en peut plus de tous ces faux-semblants qui régissent la société dans laquelle elle évolue. Mais l'Amérique, où elle pense trouver des êtres différents est décevante, et cette très jeune femme semble se résigner très tôt. Un livre audacieux à découvrir absolument !

Les avis de Clarabel et de Choupynette.   

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Commentaires
L
Liliba : en fait, j'ai tendance à aimer me plonger dans des livres qui ont des liens entre eux. Donc je cherche des auteurs qui sont proches de ceux que j'ai aimés. De cette façon, je découvre plein de pépites. Après, il y a évidemment les blogs qui présentent des goûts proches des miens et le hasard.
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L
Où trouves-tu tes idées de lectures ? Est-ce que c'est par hasard à la bibliothèque, ou bien conseillée par un libraire, ou en fouinant sur le web ? Je trouve en effet que les livres que tu nous présente, non seulement ont l'air vraiment sympas, mais sont tous assez originaux et me sont parfaitement inconnus ! (un peu vexant !)
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L
Lou : je n'avais pas du tout pensé à cet autre R*co ;o)) Tu as vraiment l'esprit tordu ! Sinon, tu veux que je te prête "L'étalon" ?
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L
Vu le nom de l'héroïne il ne me reste plus qu'à le lire ;) Plus sérieusement je songe à lire cet auteur depuis quelques mois, j'ai déjà feuilleté plusieurs de ses livres. Je retiens donc ce titre plutôt qu'un autre (même si le coup de l'étalon me fait bien rire, sans parler de Rico qui aujourd'hui fait penser à un autre nom plus en vogue dans les années 80-90^^).
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L
Isil : en fait, je réalise peu à peu que rien n'est définitivement pas mon genre. En plus, Gormenghast est tellement foisonnant que personne ne peut vraiment dire que rien n'est fait pour lui dans cette oeuvre.<br /> <br /> Erzébeth : et encore, je ne vous ai pas tout raconté...<br /> <br /> Zarline : je connais très peu l'auteur, donc je ne peux pas te dire. Pour ma part, je trouve que Lawrence écrit très bien...
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