Ailleurs ; Julia Leigh
Belfond ; 104 pages.
Traduction de Jean Guiloineau. 2008.
V.O. : Disquiet.
Je suis silencieuse depuis une semaine, mais c'est seulement parce que j'ai commencé plusieurs livres, qui me plaisent tous beaucoup, et que je lis donc en parallèle. Mais mon paquet victorian swap est presque prêt, j'attends juste que d'autres se lancent pour l'envoyer.
Pour en venir au livre de Julia Leigh, je l'ai repéré sur le blog de Lamousmé, généralement de très bon conseil, qui a adoré. Je ne vais pas revenir sur ma précédente phrase et vous dire que Lamousmé s'est trompée, parce que Ailleurs est véritablement un texte fort, travaillé, et profond. J'étais assez perplexe au début de ma lecture, mais je n'en ai pas moins dévoré ce livre, et il n'est pas question que je m'en sépare (sort auquel sont de plus en plus destinés les livres que je n'ai pas vraiment aimé, pour des questions de place).
En quelques phrases, Julia Leigh nous plonge dans l'ambiance désagréable de l'histoire d'une femme qui rentre dans la demeure familiale après avoir fuit l'Australie et son mari violent. Elle vient d'arriver avec ses deux enfants, lorsque son frère et sa belle-soeur rentrent de la maternité, un bébé mort-né dans les bras. Très vite, on sent que les personnages se retrouvent prisonniers dans une situation malsaine, qu'ils ne parviennent pas à crever.
Nous n'avons pas droit à de nombreuses explications par la suite, tout semble être fait de non-dits, d'actes manqués et de secrets de famille avec ces personnages. Ces derniers sont aussi fascinants que repoussants, désillusionnés et cruels. Ils restent volontairement distants, Olivia n'étant désignée par la narratrice que comme "la femme" par exemple.
A ce stade de mon billet, on pourrait penser que j'ai été totalement conquise. Cependant, je ressors de ce livre autant mal à l'aise parce que l'histoire est peu réjouissante que parce que je n'y ai rien compris.
En relisant le billet de Lamousmé, qui cite tout un tas de références (dont Lewis Carroll, que je dois décidément lire de toute urgence) que je ne connais pas, j'ai le sentiment qu'en fait, ce livre ne s'adresse pas à un public très vaste. Je ne dis pas que toute personne lisant ce livre sans connaître les dieux lamousméens perdra son temps en lisant ce roman, mais il me semble que cette ignorance nuit à la lecture dans ce cas précis.
Je ne sais pas trop ce que je dois vous conseiller en fin de compte. J'ai envie de vous dire de vous précipiter dessus, tout en espérant qu'il ne vous fera ressentir que la partie positive de mon avis.