Les Caves du Vatican - André Gide
Véronique, Marguerite et Arnica sont les filles d'un amoureux des fleurs ayant choisi les noms de ses enfants en fonction de cette passion. La première est l'épouse d'Anthime Armand-Dubois, franc-maçon installé à Rome qui rejette la religion avec véhémence. La seconde est mariée à Julius de Baraglioul. Le couple vit à Paris avec Geneviève, leur fille. Quant à Arnica, après moults hésitations entre les meilleurs amis Amédée Fleurissoire et Gaston Blafafas, elle a épousé le premier, qui s'est engagé à ne pas consommer son mariage.
Lorsqu'un miracle se produit et qu'une horrible rumeur concernant le pape est révélée, l'ordre bien établi de ce petit monde est bousculé.
Les Caves du Vatican est un mélange de farce et de roman policier. Le livre ridiculise la piété de ses personnages. Pour Anthime, elle surgit de nulle part et l'amène à tout abandonner. Pour Amédée, elle est l'occasion de partir seul à l'aventure après une vie très tranquille. Il s'agit ici avant tout pour l'auteur de jouer avec les règles de la littérature. Les personnages sont des héros d'aventure quinquagénaires ignorant de tout et portant les noms les plus absurdes. Le sauvetage dont dépend la chrétienté toute entière est un formidable fiasco débutant avec des punaises de lit (une thématique très actuelle) et des puces, et s'achevant avec la bagarre la plus pathétique (et gratuite) de l'histoire. Quant au grand méchant de l'histoire, Lafcadio, le fils bâtard, il ne semble rivaliser avec un Raskolnikov que grâce à la médiocrité de ses victimes.
A l'instar des Faux-monnayeurs, on ne sait pas ici si l'on lit une histoire dans un roman, ou bien le roman d'un romancier médiocre en manque de reconnaissance. Probablement les deux.
Une lecture effectuée dans le cadre du duel Prix Goncourt/Prix Nobel pour Les Classiques, c'est fantastique de Fanny et Moka. André Gide a obtenu le Prix Nobel de Littérature en 1947.
Folio. 250 pages.
1914 pour l'édition originale.