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lilly et ses livres
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27 août 2020

Retour à Martha's Vineyard - Richard Russo

russo1971. Alors qu'ils viennent d'achever leurs études, Lincoln, Teddy et Mickey se retrouvent pour un week-end dans la maison familiale de la mère de Lincoln à Martha's Vineyard. Jacy, la fille dont ils sont tous les trois amoureux, se joint à eux.
A la fin du week-end, les trois garçons se séparent et ne se reverront pas avant de nombreuses années. Jacy, partie avant eux en laissant un mot disparaît. La police ne retrouvera jamais sa trace.
2015. Lincoln et sa femme, pour assurer leur stabilité économique mise à mal par la crise de 2008, décident de vendre la maison de Martha's Vineyard. Les trois amis, désormais des hommes d'âge mur, vont s'y retrouver.

Après mon coup de coeur pour Trajectoire, je voulais retrouver la plume de Richard Russo. Retour à Martha's Vineyard est un joli roman que j'ai savouré avec grand plaisir.

C'est un livre assez mélancolique, évoquant l'importance et l'inxorabilité de nos choix. Tout au long du récit, les personnages s'interrogent sur ce qui s'est joué en un week-end.
La question centrale, celle qui hante les trois amis concerne Jacy et ce qui lui est arrivé. Est-elle morte ? Si oui, le coupable est-il le voisin libidineux ou bien l'un d'entre eux ?
Derrière cette interrogation, Lincoln et Teddy remontent le fil de leur vie et se livrent à une véritable introspection. Près d'un demi-siècle plus tard, avec l'expérience, ils interprétent mieux certains gestes ou paroles. Qu'auraient-ils fait de leur vie à la lumière de ces connaissances s'ils les avaient eu en 1971 ?
Dans un premier temps, si l'aspect presque policier du livre qui m'a attirée, j'ai surtout été touchée par les découvertes que nous faisons sur ces trois hommes, Teddy en particulier. Avec une subtilité rare, Richard Russo nous montre à quel point la communication entre êtres humains est complexe. Même, voire surtout, entre membres d'une même famille.
Il nous prouve aussi que les actes que l'on trouve absurdes ou stupides ont souvent une explication très simple, à condition que les parties en jeu veuillent discuter.

En fond de toile, nous percevons l'histoire des Etats-Unis, de la Guerre du Viêtnam à l'Amérique pré-Trump. Le rêve américain n'est qu'une chimère.

Un chouette roman.

Je remercie les Editions de la Table Ronde pour cette lecture.

La Table Ronde. 377 pages.
Traduit par Jean Esch.
2019 pour l'édition originale.

 

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9 août 2020

L'Assassin Royal. Première Epoque, 1 - Robin Hobb

9782290085998La famille des Loinvoyant règne sur Castelcerf et les Six-Duchés depuis plusieurs générations.
Lorsqu'un jeune garçon, âgé de six ans, est présenté à la cour comme le bâtard du prince Chevalerie, fils aîné du roi Subtil, la destinée de la famille régnante est bouleversée. Chevalerie renonce à son titre de Roi-servant au profit de son frère Vérité et se retire de la cour avec son épouse. La reine Désir, seconde épouse de Subtil et son fils, Royal, voient d'un très mauvais oeil ce nouveau venu.
L'enfant, baptisé Fitz, est confié aux bons soins de Burrich, le maître des écuries du roi et ancien homme de confiance de Chevalerie. Sur ordre du roi, il est aussi éduqué pour devenir un assassin aux services de son souverain.

Comme souvent avec les livres offrant une multitude d'intrigues et une importante galerie de personnages, il est très difficile de résumer la première partie de L'Assassin Royal. Je peux cependant vous assurer que si vous aimez comme moi vous plonger à l'occasion dans un cycle de fantasy, l'oeuvre de Robin Hobb devrait vous combler.
On y trouve un Moyen-Âge fantasmé, où la culture courtoise est de mise ainsi que les complots pour renverser les forces en place. Il est également question de pirates rouges volant l'âme de leurs otage, de passages secrets et de magies de l'esprit.
Bien que ce premier tome fasse plus de mille pages, les nombreux rebondissements poussent à lire frénétiquement les aventures de Fitz et de ses compagnons. Le jeune garçon est plutôt attachant, mais la noblesse de Vérité, l'audace de Kettricken, le mystère du fou ou encore la tendresse de vieil ours de Burrich en font des personnages tout aussi intéressants.
La densité des personnages féminins est un réel plaisir. Kettricken, dont je vous laisse découvrir le rôle, est à l'opposé des clichés habituels des princesses royales. Elle est certes belle, mais aussi massive, capable de se battre et très perspicace. Quant à Patience, elle cache une détermination à toute épreuve derrière son excentricité. Les soldats sont choisis pour leur aptitude au combat, indépendamment de leur sexe et même dans la famille royale c'est l'ordre de naissance seul qui détermine la succession.
Si le vilain Royal n'est pas le méchant le plus nuancé qui soit, ce n'est pas le cas de tous ceux qui se mettent en travers du chemin de Fitz dans son entreprise de servir son roi. De quoi être en permanence sur ses gardes.

Une lecture addictive, j'ai d'ailleurs déjà commencé la seconde partie.

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J'ai lu. 1118 pages.
Traduit par Arnaud Mousnier-Lompré.
1995-1996 pour l'édition originale.

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