Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lilly et ses livres
Newsletter
Derniers commentaires
25 avril 2016

L'heure zéro - Agatha Christie

9782253030164Neville Strange est un homme comblé. Sa situation matérielle est assurée par ses activités professionnelles et par sa position d'héritier d'une immense fortune venant de Sir Matthew, son père adoptif, qui a cependant laissé l'usufruit de ses biens à sa veuve, Lady Tressilian. Sa vie sentimentale est tout aussi merveilleuse. Après huit ans de mariage avec la belle et impénétrable Audrey, il a tout quitté pour la sublime Kay, jeune femme de vingt-trois ans pleine de vie, qui l'adore et partage son amour du sport.
La seule ombre au tableau est son malaise à l'idée d'avoir brisé le coeur d'Audrey. Suite à une modification d'emploi du temps, il saute sur l'occasion de réunir les deux femmes de sa vie à Saltcreek, dans la demeure des Tressilian, où ils sont tous les trois conviés en même temps. ll espère que Kay et Audrey deviendront amies.
Cependant, l'atmosphère pendant le séjour est  extrêmement lourde. Malgré tous les efforts de Mary Aldin, la dame de compagnie et parente éloignée de Lady Tressilian, et la présence de Thomas Royde, ami d'enfance d'Audrey revenu d'Extrême-Orient, les crises de nerfs ne sont pas loin.
Puis, le drame survient...

Parmi les inombrables romans d'Agatha Christie, il est souvent difficile de décider lequel choisir. Si je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà passé un horrible moment en compagnie de cet auteur, il faut bien admettre que certaines de ses oeuvres n'ont passé l'épreuve du temps que grâce à la notoriété de leur créatrice. Ce n'est absolument pas le cas de L'heure zéro.
Outre les recettes habituelles qui font le délice des romans d'Agatha Christie, avec les vieilles dames, les potins, les vielles demeures et leur charme fou, l'auteur nous livre une enquête policière inhabituelle.
En effet, Agatha Christie décide de débuter le roman bien avant le crime, la fameuse "heure zéro", et d'intervenir en tant que narrateur spécialiste des romans policiers pour nous dire comment on devrait normalement évoquer un meurtre. Ainsi, nous suivons dès le début le meurtrier, dont on ne devine rien (ce serait trop facile), en train de préparer minutieusement son affaire. Puis, les acteurs du drame arrive sur la scène du crime.
L'atmosphère créée est pesante, les personnages évoluant en huis-clos, et certains se vouant une haine plus ou moins avouée. Le lecteur est d'autant plus sensible à la tension qui l'entoure qu'il sait qu'un meurtre va avoir lieu. Il guette alors les indices qui pourraient lui indiquer quels sont les coupables et les victimes potentielles.
Finalement, Agatha Christie nous mène en bateau du début à la fin. Les réactions de ses personnages ont une explication qui échappe complètement au narrateur, qui interprète les faits froidement, sans évoquer la possibilité que les réactions des personnages puissent avoir une explication qui n'est pas celle qu'il expose.

J'imagine que les vrais amateurs de romans policiers ne vivront pas la résolution de l'enquête avec la sensation d'assister à un coup de théâtre, mais ce livre vaut de toute façon la peine d'être lu pour son propos sur la construction d'un roman policier. Un très bon Agatha Christie.

L'avis de Restling.

Le Livre de poche. 250 pages.
1944 pour l'édition originale.

Publicité
17 avril 2016

La physique des catastrophes - Marisha Pessl

9782070361311Attention, coup de coeur !

Bleue von Meer se souvient à peine de sa mère, amatrice de papillons, décédée dans un accident de voiture. Depuis, elle vit seule avec son père, le charismatique professeur de sciences politiques Gareth von Meer. Leur duo est à peine perturbé par les nombreuses conquêtes de ce dernier, que Bleue surnomme les Sauterelles, et qui ont toutes en commun d'avoir fait des passages fort éphémères et souvent pathétiques dans la vie de Gareth.
Jusqu'à ses dix-sept ans, Bleue n'a jamais effectué une année complète dans la même ville, son père travaillant en tant que professeur invité de deux ou trois (souvent obscures) universités par an.
Pourtant, pour l'année de terminale de Bleue, le père et la fille s'installent à Stockton, où se trouve la prestigieuse école de St-Gallway.
Là-bas, un groupe d'élèves surnommé "Le Sang Bleu" par les autres membres de l'école, à la fois envieux et effrayés, l'intègre étrangement. Bleue ne tarde pas à découvrir que cette invitation est en fait l'oeuvre d'Hannah Schneider, professeur à St-Gallway, amie secrète du Sang Bleu, qui porte un intérêt particulier à la nouvelle venue.

Marisha Pessl a publié ce premier roman avant même ses trente ans, et pourtant il a tout des grands.
Lorsqu'on lit le résumé et le début du roman, difficile de ne pas penser à un autre pavé enchanteur, Le maître des illusions. Comme dans le livre de Donna Tartt, Marisha Pessl évoque un groupe d'étudiants à part, choisi par un professeur, dont les réunions vont s'achever sur un drame annoncé dès le départ. Sauf que cette fois, ce n'est pas un élève qui est victime du dérapage, mais Hannah Schneider, le professeur.
Celle-ci est assez insaisissable. Dès le début, de nombreuses questions émergent. D'où lui vient cet intérêt pour Bleue ? Est-elle déséquilibrée, perverse, meurtrière ou simplement naïve, immature et amoureuse ? Le lecteur est dans la même position que l'héroïne, à la recherche d'indices. Mais chaque théorie est enterrée par des éléments contradictoires, puis revient sur la liste des hypothèses envisageables dans un cercle qui ne prend fin (et de façon incomplète) que lorsque le récit s'achève.
Résumer ce livre à un genre précis n'est pas possible. Officiellement, c'est une autobiographie fictive (celle de Bleue). Son universitaire de père l'a prévenue, on n'écrit pas le récit de sa vie sans bonne raison, sinon ça n'interessera personne, à part notre mère et notre chat. Il l'a aussi avertie de la nécessité de faire un travail rigoureux.

"Arrange-toi toujours pour que tes affirmations soient référencées avec précision, et, dès que possible, ajoute des supports visuels..."

De ce fait, Bleue parsème son récit de citations d'auteurs (sans doute pas tous réels, j'admets ne pas avoir vérifié), organise tous ses chapitres autour d'un livre classique (au lecteur de trouver le lien entre le titre du chapitre et son contenu, certains font mal au coeur lorsqu'on les relis). Cet hommage à la littérature rend le livre ludique, souvent drôle, érudit, et plutôt original. 
Mais La physique des catastrophes, on s'en rend compte essentiellement dans la deuxième moitié du livre, c'est aussi un thriller. A partir de la fête masquée chez Hannah, il n'est plus possible de nier que la relation qui lie le groupe d'élèves à son enseignante est malsaine, et qu'ils n'ont pas saisi quelle était leur place exacte dans le puzzle que Bleue tente tant bien que mal de reconstituer.
Enfin, on pourrait qualifier ce livre de roman d'apprentissage. Bleue arrive à Stockton avec une vision de la vie, de ses parents, du monde qui l'entoure, qui se retrouve totalement bouleversée un an plus tard. Il n'est alors plus question de courses de choses totalement inutiles dans des hypermarchés symbolisant le capitalisme triomphant.

Je pourrais vous dire que ce roman a des défauts. Quelques longueurs sur huit cents pages, des coïncidences un peu grosses. Mais étrangement, tout passe. Avec une vue d'ensemble, on s'aperçoit que de nombreux passages qui ressemblaient à des ellipses sans lien avec l'intrigue principale étaient en fait primordiaux pour comprendre l'histoire. Comme si Marisha Pessl avait joué avec nous en nous endormissant un peu avant de nous asséner une formidable gifle.

On ressort de cette lecture à la fois mal à l'aise et en manque d'un autre livre de cette trempe. Ca tombe bien, Marisha Pessl vient de publier Intérieur nuit, qui semble reprendre les ficelles de son premier roman.

Folio. 822 pages.
Traduit par Laeticia Devaux.
2006 pour l'édition originale.

10 avril 2016

Le ravissement des innocents - Taiye Selasi

product_9782070468294_195x320Kweku Sai meurt un matin d'une crise cardiaque alors qu'il contemple son jardin. Il n'a pas mis ses pantoufles. Comment cet éminent chirurgien a t-il pu ne pas reconnaître les signes d'une attaque ? Pourquoi était-il pieds nus ? Ces questions vont bouleverser son ex-femme, Folà, et les quatre enfants adultes qu'il a eu avec elle. Olu, l'aîné, les jumeaux Taiwo et Kehinde, et la dernière, Sadie. A travers cet événement qui les réunit, ils vont retracer le parcours de leur famille, les relations qu'ils entretenaient avec leur père et entre eux, et aussi évoquer le sentiment d'exil qui les a toujours habités.

Voilà une lecture qui m'a un peu secouée dans mes habitudes. Certes, l'auteur a vécu en Angleterre et aux Etats-Unis, mais elle évoque aussi ses origines ghanéennes et nigérianes dans son roman. 
Celui-ci nous offre un récit qui n'a rien de linéaire. On se perd dans une sorte de spirale faisant des allers-retours constants entre le présent et le passé de chacun des personnages. Chaque élément de l'existence d'un membre de la famille Sai peut avoir une résonnance beaucoup plus ancienne et souvent douloureuse.
Beaucoup de thèmes sont abordés : l'espoir d'une vie meilleure, le racisme contre les Noirs, qui est la goutte d'eau qui fait exploser le couple parental et sépare les enfants de leurs parents. L'histoire du Nigéria aussi a une place importante. J'avais heureusement des bases grâce à ma lecture d'un autre livre, L'autre moitié du soleil. Les blessures de Folà trouvent leurs racines dans le conflit qui a déchiré son pays d'origine à la fin des années 1960. Certains de ses enfants subiront à leur façon les conséquences de ces événements dont on leur a dissimulé de nombreux détails. Mais le sujet qui habite véritablement ce livre, c'est surtout l'exil, le sentiment de n'appartenir à aucun endroit ni à aucun groupe familial. Il y a quelque chose de pourri chez les Sai, qui fait que ses membres en viennent à rejeter l'idée même de famille. Kweku, cet homme qui a quitté la misérable demeure de sa mère (son père l'ayant abandonné depuis longtemps) pour devenir un éminent chirurgien aux Etats-Unis, n'a jamais totalement assumé ses origines.

"Celui qui a honte n'a jamais l'impression d'être chez lui, ne l'aura jamais."

Ce mal-être, il l'a transmis aux siens. Ces gens qui brillent tous, chacun dans leur domaine, ont été blessés, abandonnés. Leurs retrouvailles font éclater des secrets douloureux et des colères tues ou enfouies.

Un roman qui se lit avec facilité, doté d'une belle plume, mais un peu trop brouillon parfois et dont je dois admettre ne pas garder un souvenir très précis seulement quelques semaines après l'avoir achevé.

Papillon a adoré.

Merci aux éditions Folio pour ce livre.

Folio. 421 pages.
Traduit par Sylvie Schneiter.
2013 pour l'édition originale.

1 avril 2016

Tarte aux framboises et aux fraises

04

Ce n'est pas tout à fait la période, mais les fruits surgelés permettant d'avoir de délicieuses tartes tout au long de l'année, j'ai décidé de ne pas m'en priver.

Cette recette est très simple, et j'ai toujours eu des retours très positifs.

Pour la pâte :

180g de farine
60g de poudre d'amande
90g de sucre glace
90g de beurre
1 oeuf

Pour la crème mascarpone :

250g de macarpone
2 oeufs
50g de sucre
1 cc d'arôme vanille
1CS de sucre glace

Pour la garniture :

300g de fruits rouges


Pour commencer, faire la pâte. Mélanger le sucre glace et le beurre. Ajouter l'oeuf. Verser la poudre d'amande et la farine.
Mettre la pâte au four à 160° (mon four chauffe très fort) pendant une vingtaine de minutes (les bords doivent être dorés). Sortir la pâte et la laisser refroidir.

Mélanger le mascarpone, les jaunes d'oeufs, la vanille et le sucre. Battre les blancs en neige et ajouter le sucre glace. Incorporer les blancs.¹ Verser la crème mascarpone sur la pâte.

Disposer les fruits sur la tarte.

Mettre au frais avant de servir pour que la crème reste bien ferme.

¹ En vrai, j'ai parfois la flemme de battre les blancs en neige et je mets directement les oeufs entiers dans le mascarpone. C'est très bon aussi, même si le mélange est un peu moins ferme et aérien.

Publicité
Publicité