L'étrange vie de Nobody Owens -Neil Gaiman
Une nuit, un bébé d'un an et demi s'éclipse de chez lui. Il fait bien, car sa famille est en train de se faire massacrer par le Jack. L'enfant atterrit dans un cimetière où les habitants décident de le garder et de le protéger. Mr et Mrs Owens deviennent officiellement ses parents, et comme il n'a pas de nom, on décide de l'appeler Nobody, Bod pour les intimes.
Bod grandit donc dans ce cimetière peuplé de fantômes de tous les âges mais qui ne vieillissent jamais, ainsi que d'un monstre caché au centre de la colline. Il devient aussi l'ami imaginaire de Scarlett Amber Perkins, une petite fille bien vivante.
Hors des grilles du cimetière cependant, le Jack continue à le rechercher.
J'ai ouvert ce livre sans grande conviction. Neil Gaiman et moi, nous avons une relation compliquée. Je n'ai pas terminé Stardust et je n'aime pas son travail dans Doctor Who (même s'il n'est pas le seul à blâmer pour mon désintérêt concernant cette série).
Cependant, sans être mon coup de coeur de l'année, ce roman m'a énormément plu et touchée. Il s'agit d'une histoire simple, mais qui contient énormément de choses traitées de façon originale.
Tout d'abord, Neil Gaiman crée un monde imaginaire dans lequel on se sent tour à tour bien et apeuré. Silas, le protecteur de Nob, est un personnage aussi mystérieux que séduisant et réconfortant. Nob semble complètement à l'abri du monde extérieur dans ce cimetière où chacun veille sur lui, même ceux qui prennent les airs les plus terrifiants.
D'un autre côté, les goules essaient de détourner le petit garçon de sa vie, et ses premières expériences à l'extérieur du cimetière pourraient bien le laisser amer et craintif.
Car ce livre est surtout l'histoire d'un enfant qui devient adulte. Ses contacts avec le monde lui apportent ses premières épreuves, mais aussi ses premières aventures avec la vie. Neil Gaiman aurait pu finir sur une note complètement positive et pleine d'espoir, j'ai apprécié le fait que Scarlett ne soit pas aussi prévisible dans ses réactions.
Au final, un joli roman d'apprentissage façon fantastique qui me réconcilie avec un auteur que j'enrageais d'être la seule à ne pas apprécier.
D'autres avis chez Lou et Cachou.
Albin Michel. 310 pages.
Traduit par Valérie Le Plouhinec.
2008 pour l'édition originale.