Les Vampires de Londres ; Fabrice Colin
Gallimard Jeunesse ; 283 pages.
2009.
Lorsque Amber Wilcox se réveille, elle est enterrée vivante. Revenue à la surface, elle constate qu'elle se trouve dans un cimetière, et délivre sa sœur, Luna, enterrée dans la tombe d'à côté. Les deux jeunes filles, qui ignorent ce qui leur est arrivé, se mettent alors à marcher dans les rues de Londres, à la recherche de leur maison. Des choses étranges se produisent : elles sont plus rapides et plus fortes, elles voient des créatures inconnues d'elles jusque là, et elles ressentent surtout une faim terrible qui les pousse à se jeter sur un rat. En d'autres termes, on dirait bien qu'elles sont des vampires.
Les deux sœurs sont finalement recueillies par des amis de leur père, qui appartiennent à une organisation secrète reliée au gouvernement anglais, les Invisibles, dont la mission est d'empêcher les Drakul, les vampires soumis à Dracula de prendre le contrôle de l'Angleterre.
L'intérêt porté par les Invisibles aux sœurs Wilcox n'est pas entièrement désintéressé. Les membres de l'organisation secrète comptent en effet sur les capacités de vampire de Luna et Amber pour lutter contre ceux qui troublent la vie de la capitale anglaise.
J'ai ouvert ce livre avec pas mal d'attentes (Angleterre, XIXe siècle, ambiance mystérieuse, c'est du sur mesure), et j'ai été plutôt agréablement surprise. Le premier tome des Etranges soeurs Wilcox est en effet bien construit, distillant le suspens tout au long du récit, et introduisant toute une galerie de personnages très connus de l'époque victorienne aux côtés desquels on a envie d'enquêter. On croise ainsi Sherlock Holmes (qui est toutefois très différent du personnage de Sir Arthur Conan Doyle, même pour quelqu'un comme moi qui connaît peu l'original), le docteur Watson, Dracula et Abraham Stoker (qui tient ici le rôle d'un conteur mystérieux), Jack l'Éventreur, Elizabeth Bathory (que l'on voit décidément partout ces derniers temps !), et même la reine Victoria. Cela permet à l'auteur de créer un univers assez original, sans être révolutionnaire.
Les sœurs Wilcox sont bien croquées également. De tempéraments opposés, elles réagissent chacune à leur manière aux événements auxquels elles sont confrontés, se font des cachotteries, ce qui permet d'épaissir le récit. Des questions demeurent. Elles ne se connaissent pas encore en tant que vampires, ignorent ce qui leur est réellement arrivé, ainsi que ce qui s'est passé avec leur belle-mère. Les amis de leur père (porté disparu) ne semblent pas non plus décidés à tout leur révéler, de quoi créer une ambiance angoissante, renforcée par l'omniprésence des cimetières, des parcs vides, et des rencontres au clair de lune (oui, les vampires vivent la nuit, quel scoop !).
Quelques détails m'ont agacée (on tombe à plusieurs reprises dans la facilité, et je n'en pouvais plus de lire "l'aînée des Wilcox" au bout de 300 pages), mais j'ai dévoré ce livre. Je lirai sans aucun doute la suite.
Vous pouvez trouver beaucoup d'autres avis sur BOB.
Fashion propose une interview de l'auteur autour de ce livre.