La petite fille de Monsieur Linh ; Philippe Claudel
Le Livre de Poche ; 183 pages.
Philippe Claudel est un auteur que l'on voit absolument partout sur les blogs. Depuis quelques mois, son dernier roman m'intrigue, du coup je suis devenue plus réceptive aux avis sur cet auteur. La sortie en poche de La petite fille de Monsieur Linh a achevé de me convaincre de découvrir Philippe Claudel.
L'histoire : Monsieur Linh vient de quitter son pays, tenant dans ses bras la seule chose qu'il lui reste, un nourisson. Quelques semaines plus tard, il débarque dans un nouveau pays, où il est hébergé avec d'autres réfugiés. D'abord muré dans sa solitude et préoccupé uniquement par sa petite-fille, il finit par sortir un peu. Il rencontre finalement un homme, veuf et seul, avec lequel il se lie d'une étrange amitié.
J'ai trouvé ce livre agréable à lire, mais sans non plus accrocher complètement. Philippe Claudel parvient à ne pas rendre son récit monotone, tout en lui donnant un rythme très lent, à l'image de l'existence de Monsieur Linh. Il ne se passe pas grand chose, pourtant on finit par s'attacher au viel homme, à vouloir en savoir plus sur lui. Il ne se plaint pas, prend les choses comme elles se présentent, et nous, nous l'observons avec intérêt, peut-être dans l'attente d'une situation inattendue.
Ce roman fait réfléchir sur la solitude, et sur les liens qui peuvent naître entre des personnes qui ne parlent pas la même langue, qui ont des histoires très différentes, mais qui ont les mêmes besoins. C'est étrange mais pas loufoque d'imaginer que deux personnes qui n'ont même pas compris le nom de l'autre, parviennent à devenir familières et ont le sentiment de devoir se rendre des comptes.
Dans le même temps, Philippe Claudel nous dit que parler la même langue ne permet pas toujours de communiquer. Avoir connu les mêmes choses ne sert pas vraiment quand on n'a pas envie de les évoquer.
En fait, j'ai beaucoup aimé, mais je sais que je ne garderais pas un souvenir impérissable de ce livre. En mettant les liens vers les autres blogs, je vois que la fin vous a tous marqués. Moi, pas du tout, j'ai dû rater quelque chose. Je l'ai trouvée un peu bancale en fait, même si elle permet de terminer le livre sans nous laisser en plan.
Après discussion avec Sylire, je maintiens ce que j'ai dit, j'ai cru que j'avais raté quelque chose au moment du délire de Monsieur Linh. En fait, cette fin ne m'a pas surprise outre mesure je crois.
Les avis de Sylvie, Jules, Biblioblog, Papillon (entre autres).