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lilly et ses livres
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Derniers commentaires
31 octobre 2006

Dernières folies...

2714441254J'ai encore mené des raids à la librairie ces derniers jours, et j'ai déniché quelques petites merveilles :

Sans_titreAinsi, j'ai trouvé Une fenêtre sur l'Hudson, de Brian Morton, à un prix très abordable. Je me mets aux livres d'occasion, budget oblige...

Autres trouvailles, Petits suicides entre amis de Arto Paasilinna, Daisy Miller de Henry James (je sens que je vais prendre un peu d'avance sur mon Challenge 2007), La foire aux vanités de William Thackeray (vu la taille, je pense qu'il attendra l'été), Girlfriend dans le coma de Douglas Coupland, Du bout des doigts de Sarah Waters, L'amant de Lady Chatterley de David H. Lawrence, Le liseur de Bernhard Schlink, et Rebecca de Daphné du Maurier.

8070_mini_1_Mais je suis surtout ravie d'avoir déniché Le maître de forges, de Georges Ohnet. Vous savez, un de ces livres que je me plaignais de ne trouver nulle part. Comme quoi, quand on cherche bien un livre, on finit par le trouver.

Connaissez-vous ces livres ? Qu'en avez vous pensé ? Y a t-il d'autres ouvrages de ces auteurs que vous recommandez de lire (ou de fuir) ?

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31 octobre 2006

Mariage à la mode précédé de La Baie ; Katherine Mansfield

2070308898Edition Folio 2 euros ; 101 pages.
2 euros.

"Dans le train qui le ramène chez lui pour le week-end, William savoure le bonheur de retrouver bientôt Isabel, sa ravissante jeune femme, et leurs deux enfants. Pourtant, depuis qu'Isabel s'est liée avec un nouveau groupe d'amis, elle a changé et William ne sait trop qu'en penser... Durant les longues journées d'été, Crescent Bay est le théâtre de la vie et des jeux de ceux qui y passent leurs
vacances entre baignade, sieste et conversations. Par petites touches lumineuses et justes, Katherine Mansfield esquisse des portraits pleins de finesse et de sensibilité."

Voilà ce qui s'appelle un véritable coup de coeur ! Décidément, je trouve que cette nouvelle édition Folio 2 euros est une idée fantastique. On n'y trouve que de petits bijoux. Les auteurs présentés le sont avec des textes qui nous donnent envie de découvrir un peu plus qui ils sont. Je m'emballe un peu, mais plus j'en lis, et plus je suis enthousiasmée par ces petits livres très courts et très pratiques à lire dans les transports en commun.

Katherine Mansfield est encore une auteure que je ne connaissais pas, mais qui écrit des histoire extrêmement touchantes. Quelle belle nouvelle que Mariage à la mode... En vingt pages à peine, on se retrouve totalement sous le charme de William, et l'on rêve qu'Isabel cesse de ne vivre qu'avec ses amis. Ses amis qui lui donnent la sensation d'exister, mais que j'ai cependant trouvés d'une grande cruauté. Visiblement, il ne fallait pas trop mêler ses amis à ses soucis amoureux déjà au début du XXème siècle...

Dans La Baie, Catherine Mansfield nous introduit dans le quotidien de familles assez aisées, qui s'adonnent à leurs loisirs. Nous avons l'impression d'être omniscients, et de vagabonder de personnage en personnage. Tout ceci avec un style plein de poésie. Cette nouvelle est également très courte, et pourtant, on en sort enchanté.

A noter que ces deux nouvelles sont extraites du recueil de nouvelles, La Garden Party.

29 octobre 2006

Le mec de la tombe d'à côté ; Katharina Mazetti

2847200797"Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire de métier, et citadine pragmatique, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance. Au cimetière, elle rencontre le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que la tombe avec sa stèle tape-à-l'œil. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, de façon assez rustique, et grâce à une bonne dose d'humour et d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il s'énerve contre la "Crevette" qui occupe le banc au cimetière avec lui, avec son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Rien, a priori, ne rapproche ces deux-là, et pourtant, il suffira d'un sourire qui éclate simultanément sur leurs lèvres, pour qu'ils soient tous deux éblouis. C'est le début d'une histoire d'amour assez cocasse. Ils sont tout le contraire l'un de l'autre. Elle ne sait pas cuisiner, il lit tout au plus un livre par an. Elle veut aller à l'opéra, lui doit traire les vaches. Il traîne avec lui une odeur d'étable, elle vit dans un appartement aseptisé. Mais leur passion amoureuse est sans bornes. Roman d'amour drôle, tendre, à l'humour décapant, Le mec de la tombe d'à côté touche pourtant là où ça fait mal : ce fossé qui sépare les catégories sociales. On ne peut plus contemporain..."

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre léger qui se passe à notre époque. Certes, ce n'est pas tout les jours que l'on mange de l'élan quand on vit en France... Ce livre m'a amusée, car il m'a rappelée une rencontre que j'ai faite il y a quelques temps. Un type perdu dans sa campagne, qui n'ouvre jamais un livre, et avec lequel je me suis sentie totalement étrangère. Sauf que je ne suis pas Désirée, je ne l'ai pas rencontré dans un cimetière, et je ne supportais pas ce jeune homme avec lequel je n'ai eu que des rapports cordiaux... C'est une lecture plaisante, on rit beaucoup, souvent jaune, parfois franchement aussi. Les personnages sont gauches, mais attachants, plein d'autodérision. Un bon petit moment de lecture. Je compte renouveler avec la littérature scandinave sous peu, Petits suicides entre amis est sur ma liste de livres à acheter.

Je vous mets quelques passages que j'ai particulièrement aimés :

" Le Blaireau national a canalisé toute son énergie en un bond déterminant.
-Ca vous dirait... de venir faire un tour au cimetière ?
Elle m'a longuement regardé.
-Alors là, je suis sûre que vous dites ça à toutes les filles ! a t-elle dit, et ensuite elle a souri comme une gamine en vacances. "

Désirée a amené Benny à rencontrer ses amis : "Ils étaient super sympas avec le pauvre blaireau de la campagne, ils parlaient très distinctement et traduisaient tout de suite en mots à deux syllabes ceux de quatre. Un gars qui travaillait à l'institut de formation et conduisait une BMW, il m'a tapé dans le dos en disant qu'il avait toujours voulu travailler avec son corps, et il ne fallait pas négliger toutes les subventions et les possibilités de déduire les frais, et je n'aurais pas par hasard de la bonne viande à vendre ? Et une petite bibliothécaire exaspérante m'a demandé ce que les paysans faisaient en hiver. "Tu veux dire pendant l'hibernation des vaches ?" ai-je sifflé et ça a tout de suite refroidi l'ambiance à notre table."

Clarabel et Cuné ont également apprécié ce livre.

27 octobre 2006

La circoncision ; Bernhard Schlink

2070428680

Edition Folio 2 euros ; 84 pages.
2 euros.

"Cinquante ans après la Seconde Guerre mondiale, Andi, un jeune Allemand, et Sarah, une juive dont la famille est rescapée d'Auschwitz, tentent de vivre leur amour malgré le poids du passé."

Bernhard Schlink est le porte-parole de la génération d'après-guerre en Allemagne, et de ses difficultés à trouver sa place dans un monde où le souvenir effroyable du nazisme est très présent. Une fois de plus, il met en scène un Allemand, dont le père a eu des activités floues pendant la guerre. Andi se sent mal à l'aise avec sa fiancée, qui l'aime, mais qui ne peut s'empêcher de le voir comme un "Allemand", dans le mauvais sens du terme. Je m'explique. Pour elle, être Allemand, c'est devoir accepter le passé de ce pays. Elle est révoltée de voir toutes ces reconstructions en Allemagne, pour elle c'est une négation de l'hitlérisme et de ses atrocités. Il est certain que l'on ne peut pas fermer les yeux sur son passé, surtout lorsqu'il est d'une grande noirceur. Mais de son côté, Andi, qui se sent blessé, n'a pas totalement tort. Etre mis sur le même plan que ses parents ou ses grands-parents, ce n'est pas forcément compréhensible. Il refuse de porter la responsabilité de ce qui s'est passé. Et en effet, pourquoi les descendants de meurtriers seraient-ils responsables d'actes commis avant même leur naissance ?

Pour Andy, c'est difficile d'être regardé par sa fiancée, sa famille, ses amis, qui cherchent son côté "typiquement allemand" dans chacun de ses gestes. Il se questionne, et se demande s'ils n'ont pas raison. Mais renier sa culture, son identité, est-ce possible ? Et surtout, n'est-ce pas se plonger à nouveau dans l'oubli ?

" - Si, c'est ce que fait Tina, et d'autres le font aussi. Votre préjugé est comme tous les préjugés ; il a un peu à voir avec la réalité, et un peu avec la peur, et il simplifie aussi un peu la vie, comme tous les petits casiers ou les tiroirs où l'on classe les autres. Vous trouverez toujours chez moi quelque chose qui confirmera votre préjugé, un jour ma façon de penser, une autre fois ma façon de m'habiller, et là, le fait que j'ai ri de tes trous." (page 68)

26 octobre 2006

La lanterne des morts ; Frédéric H. Fajardie

2709628155

Edition JC Lattès ; 426 pages.
19 euros.
(la version poche devrait sortir d'ici quelques mois je pense)

"Héros de la guerre d'Amérique mais banni par Louis XVI, Joachim Valencey d'Adana et ses amis sont rappelés de leur exil par la Révolution aux abois attaquée sur toutes les frontières. Il sait qu'en France se trouve Victoire, celle dont il partageait l'amour. Dans un Paris méconnaissable voué à la Révolution, Robespierre, qu'il a jadis sauvé, l'envoie en Vendée avec ses 714 compagnons. La Vendée où, justement, le comte de Blacfort, qui a tué son père et décimé presque tous ceux qu'il aimait, est devenu général royaliste. Il s'y déroule la plus horrible des guerres civiles. On se crucifie sur les portes d'églises, on achève les blessés, on torture, on mutile. Valencey d'Adana essaie de ne pas trahir son esprit chevaleresque et tient tête aux royalistes. Il ignore que Victoire, tour à tour captive et chef de bande, tente, au milieu de mille dangers, de traverser les lignes des deux armées pour le rejoindre. Entre Valencey d'Adana et Blacfort, la lutte est d'autant plus vive qu'ils furent amis d'enfance. L'un se réclame de la liberté et des Lumières, l'autre est un féodal, cruel et cynique. Et pourtant, ils se cherchent... L'auteur des Foulards rouges met en scène des héros plus romanesques que jamais, qui font merveille dans une guerre de bocage, de brouillards, de chemins creux, daubes incertaines. Avec F. H. Fajardie, le roman d'aventures historique a encore de beaux jours devant lui."

Voici la suite de La Tour des Demoiselles qui m'avait tant plu il y a quelques semaines. Je l'ai dévorée avec un immense plaisir. Quel bonheur de retrouver Joachim, Mahé, Victoire, et même Gréville... Dès le début du livre, on est happé dans cette histoire. On y apprend que Joachim, qui était si résolu à épouser Victoire à la fin du premier tome, n'a pas pu réaliser ses plans de la façon qu'il aurait désiré. Le Comte de Blacfort est bien là, symbolisant les atrocités de la guerre civile pendant la Révolution. Viols, massacres, pillages, tout ceci est décrit de façon assez crue, sans pour autant être choquante. L'ombre de la Terreur et de la guillotine planent autour de tous les personnages. Et dans ce livre également, les personnages historiques comme Robespierre sont présents de façon tout à fait acceptable. Frédéric Fajardie a visiblement étudié le personnage, afin de lui donner un rôle qu'il aurait pu jouer (sa grande clairvoyance sur son avenir, ses idées d'une fermeté absolue pour ce qui concerne la politique à mener), en s'affranchissant de l'image monstrueuse que la mémoire populaire garde de lui.

Mais je vous avoue quand même que c'est surtout le désir de savoir ce qui allait se passer entre Victoire et Joachim qui m'a poussé à lire cette suite. On enrage à chaque fois qu'ils se frôlent, et on espère pour eux que la chance tourne...

" - Imaginez-vous la scène... Au pied de l'échafaud, M. de Malesherbes butte sur un pavé, manque de tomber, se tourne vers le boureau qui l'a retenu et lui dit : "Voilà ce qui s'appelle un mauvais présage ; un Romain, à ma place, serait rentré chez lui."

On rit, malgré tout, et c'était souligner la supériorité de l'esprit sur toute chose, même la mort, en cela que, si elle a le dernier acte, il a le dernier mot ! "

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25 octobre 2006

Le libraire ; Régis de Sa Moreira

2846260710

Edition Le Livre de Poche ; 190 pages.
5,50 euros.

"Vous l'avez lu ? Oui, dit le libraire. Moi aussi, répondit le jeune homme. Le libraire lui sourit. Le jeune homme prit confiance : Mais je l'ai offert à quelqu'un... à qui je n'aurais pas dû l'offrir. C'est difficile d'être sûr de ces choses-là, répondit le libraire. Oui, dit le jeune homme. Ne désespérez pas, dit encore le libraire. Certains livres sont à retardement..."

Lorsque l'on voit ce livre, on se demande pourquoi sa couverture nous montre un iceberg. C'est vrai, n'est-il pas question d'un libraire dans ce livre ? En fait, si. Mais ce libraire a une phrase fétiche, "Il y a beaucoup de choses à apprendre sur les icebergs." La raison ? Et puis, quel est le rapport entre le prologue et le livre lui-même ? Car le livre, il nous parle d'une personne, le libraire, qui n'a pas de nom, parce qu'il est libraire sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre (ça devrait faire rêver certaines bloggueuses). Il nous raconte son métier, sa passion. Il ne vend que les livres qu'il a aimés, et donc lit tous les livres de sa bibliothèque. Quand il aime trop un livre, il peut refuser de le vendre. S'il sent que son livre ne se plaira pas avec la personne qui veut l'acheter, il ne le vend pas.

Il a d'autres manières très bizarres ; il prend une tisane dès qu'un client entre dans sa librairie, il arrache souvent une page d'un livre, puis l'envoie à l'un de ses nombreux frères et soeurs... Quelque part, ce livre est terrifiant pour nous, grands lecteurs. Car cet homme qui lit tout le temps vit dans un monde fait uniquement de livres. Il ne sort jamais de sa librairie, ne mange que des livres, n'a plus aucun ami, ni aucune personne à aimer. Ses seuls contacts sont ses clients, ceux qu'il met à la porte, et ceux qu'il aime bien. Il a aussi son facteur, et puis les témoins de Jéhovah pour relations.

Ce livre est assez étrange. Cependant, je l'ai apprécié, parce que l'on se croirait dans une librairie comme on en rêve, avec ses étagères en bois, le bureau du libraire croulant sous les livres, le libraire connaissant toute sa librairie par coeur, la lampe à pétrole le soir...

24 octobre 2006

Lettre à un otage ; Antoine de Saint Exupéry

207031703X

Edition Folio 2 euros ; 72 pages.
2 euros.

"Il nous semble, à nous, que notre ascension n'est pas achevée, que la vérité de demain se nourrit de l'erreur d'hier, et que les contradictions à surmonter sont le terreau même de notre croissance. Nous reconnaissons comme nôtres ceux mêmes qui diffèrent de nous. Mais quelle étrange parenté ! elle se fonde sur l'avenir, non sur le passé. Sur le but, non sur l'origine. Nous sommes l'un pour l'autre des pèlerins qui, le long des chemins divers, peinons vers le même rendez-vous. " Un appel à tous ceux qui, épris de liberté, refusent de subir. Un texte d'une rare actualité. "

Si vous aimez Saint Exupéry, vous serez comblés par cette lettre, qui est écrite de façon poétique et envoûtante, comme toujours chez cet auteur. Dans cette lettre, Antoine de Saint-Exupéry écrit à un ami, Léon Werth, et s'adresse à travers lui, à toute la France occupée. Il ne souhaite pas seulement des jours meilleurs à son ami, comme cet après-midi au bord de la Saône qu'il évoque, où le ciel était bleu, où les oiseaux chantaient, et où le soleil se reflétait probablement dans l'eau, ainsi que dans le coeur des deux amis... Une très belle préface précède la lettre, où il est expliqué qu'Antoine de Saint-Exupéry ne parle pas de Vichy. Car il veut penser à la France qui souffre, pas à celle qui se déchire. Cette lettre est un hommage à tous les exilés, à tous ceux qui ont pris conscience de l'importance de leurs racines, et qui se raccrochent vainement à leur bonheur passé, mais aussi et surtout à tous les Français, pris en otage par le régime hitlérien.

"Mais rien de ce passé, puisqu'ils s'expatriaient, n'allait plus leur servir. C'était encore tout chaud, tout frais, tout vivant, comme le sont d'abord les souvenirs d'amour. On fait un paquet de lettres tendres. On y joint quelques souvenirs. On noue le tout avec beaucoup de soin. Et la relique d'abord développe un charme mélancolique. Puis passe une blonde aux yeux bleus, et la relique meurt. Car le copain aussi, la responsabilité, la ville natale, les souvenirs de la maison se décolorent s'ils ne servent plus.

Ils le sentaient bien. De même que Lisbonne jouait au bonheur, ils jouaient à croire qu'ils allaient bientôt revenir. Elle est douce, l'absence de l'enfant prodigue ! "

"Ce n'est pas à nous d'apporter la flamme spirituelle à ceux qui la nourrissent déjà de leur propre substance, comme d'une cire. Vous ne lirez peut-être guère nos livres. Vous n'écouterez peut-être pas nos discours. Nos idées, peut-être les vomirez vous. Nous ne fondons pas la France. Nous ne pouvons que la servir. Nous n'auront droit, quoi que nous ayons fait, à aucune reconnaissance. Il n'est pas de commune mesure entre le métier de soldat et le métier d'otage. Vous êtes les saints. "

22 octobre 2006

Le Petit Meaulnes ; Jean-Louis Fournier

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Edition Le Livre de poche ; 158 pages.
4,50 euros.

"Quand on lit le titre Le Petit Meaulnes on croit d'abord à une énorme faute d'impression, un lapsus d'imprimeur ou, pire, un jeu de mots provocateur destiné à faire rire. Ce n'est pas le cas. Le Petit Meaulnes existe, je l'ai rencontré. La première fois c'était à la page 11 du livre de poche Le Grand Meaulnes. Il y fait un passage furtif. On apprend qu'il s'appelle Antoine et qu'il est le cadet du Grand Meaulnes..."

Voilà un petit livre très agréable à lire, drôle et touchant. Je préviens les fans du Grand Meaulnes, ce livre ne respecte son aîné que dans les grandes lignes. Il s'attache essentiellement à décrire la relation entre deux frères, l'un beau, grand et intelligent, aimé de tous, car atteint de la maladie du romantisme, et l'autre, petit et effacé. Le début est vraiment adorable, et raconte avec humour la relation des deux Meaulnes, qui passent leur temps à se battre.

Dans un second temps, l'atmosphère change, parce que le nom d'Yvonne de Galais apparaît. C'est alors avec déléctation voire même cynisme que Jean-Louis Fournier détruit le personnage du Grand Meaulnes. L'histoire dévie alors complètement du roman dont il est issu. On entre dans un monde entre la folie et le rêve, et on se demande ce que nous raconte exactement Jean-Louis Fournier. La fin de l'histoire est assez étrange, on ne comprend pas bien ce qui arrive au Grand Meaulnes, pourquoi il agit ainsi à l'égard de son frère. Et cette espèce de morale que nous sort l'auteur à la dernière phrase est un peu gonflée à mon goût.

Pour résumer, une très bonne première partie, une seconde partie assez étrange, et une fin qui déborde de cynisme. Mais ce livre vaut la peine d'être lu. Et puis, il est très court, une heure suffit largement.

"Dimanche 2 juillet 1912

Augustin a dit :

"Plus tard je serai illustre."

Il a ajouté :

"Toi aussi, Antoine, tu seras illustre.

Tu seras un illustre inconnu." 

22 octobre 2006

Fiancés sans amour ; Barbara Cartland

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Edition J'ai Lu ; 281 pages.
5 euros.

"Plutôt la mort!" murmure Aline Camberley face aux flots noirs de la Tamise, mais dans la nuit un bras vigoureux la retient, une voix chaude l'interroge. Pour une fois, lord Dorrington, ce frivole dandy, est ému. Oui, à dix-sept ans, l'exquise et pure Aline se voit contrainte par sa mère d'épouser le richissime prince Ahmadi, qui ne lui inspire que dégoût et crainte. Une crainte légitime car Ulric Dorrington connaît les mœurs dépravées de ce seigneur persan. Alors Ulric décide d'enlever l'adolescente, de la cacher dans un manoir lointain. Aventure folle, illégale... et périlleuse ! Le prince Ahmadi n'est pas homme à accepter sans réagir pareille humiliation..."

Vous devez vous demander quelle mouche m'a piquée, pour que j'aille ainsi chercher un livre au rayon "Littérature Passion"... En fait, c'est parce que j'ai lu un article où Barbara Cartland était présentée comme un héritière de Jane Austen. Le gros avantage de ce livre, c'est qu'il se lit très vite. Ainsi, je l'ai terminé, ce qui me permet d'avoir une vue d'ensemble. Barbara Cartland est l'auteure la plus lue au monde, mais cela s'explique certainement beaucoup plus par le nombre de livres qu'elle a écrit, et par le contenu de ceux-ci (une belle histoire d'amour qui se passe au temps des contes de fées et qui s'achève merveilleusement), que par ses talents d'écrivain. J'ai beaucoup ri au cours de ma lecture, mais ce n'était sans doute pas volontaire de la part de l'auteure. Il y a un passage que j'aime particulièrement, où le méchant se fait traiter de "vil pourceau" par le héros, avant de se faire fouetter. Ecrire "Vous aimez les battre : eh bien à votre tour maintenant ! ", il fallait oser. Certes, je sort la phrase de son contexte, et je me suis plue à imaginer une scène sadomasochiste un peu exagérément, il n'empêche que cette scène est d'un ridicule achevé. Barbara Cartland tente de donner un cadre historique à son livre. La description des costumes, l'introduction de personnages qui ont réellement existé y servent. Cependant, mélanger la passion de l'époque pour l'Italie avec des histoires de réincarnation, ainsi qu'avec la "légende" selon laquelle il n'y aurait qu'un seul homme invincible à l'épée par siècle (je vous laisse imaginer de quel personnage du livre il s'agit...), c'est un peu énorme. Ce qui m'a le plus gênée est le fait que Barbara Cartland reprenne les stéréotypes de l'époque de son livre pour expliquer la cruauté et les moeurs du prince (violent, à la limite de la polygamie, avec un caractère sauvage). A plusieurs reprises, les héros se basent sur ce qu'ils ont lu sur les Orientaux pour expliquer le caractère du prince. Si ce n'est pas forcément totalement faux, c'est du moins très simpliste et généralisateur au possible. Attention, je n'accuse pas l'auteure de racisme (je ne rentrerai pas dans ce genre de débat ici), seulement d'avoir choisi la voie de la facilité pour construire le personnage du méchant. Voilà donc ma première approche du roman "passion". Je pense que ça en vaut la peine, pour se rendre compte, d'en lire au moins un dans sa vie. 

20 octobre 2006

Ces livres que l'on ne trouve nulle part...

Je ne sais pas si vous rencontrez le même problème que moi, mais c'est assez courant que les livres que je recherche soient non seulement indisponibles à la vente, mais en plus absents des bibliothèques... J'en ai encore fait deux fois l'amère expérience ces deux derniers jours.

Ainsi, après avoir été séduite par Charlotte Brontë, j'ai voulu continuer mon exploration de cette auteure en lisant Villette, la seule édition disponible en français est à plus de vingt-cinq euros, et comprend trois livres des soeurs Brontë, dont un que je possède déjà.

Aujourd'hui, en furetant sur le blog d'Allie, j'ai lu son commentaire de Miles et Isabel, puis j'ai lu le premier chapitre en ligne. Mais dès que j'ai voulu l'acheter, je me suis aperçue qu'il n'existait pas en France...

2752900031J'ajouterai la même chose pour tous les livres ou presque d'Elizabeth Goudge, ainsi que pour Route des Indes de E.M. Forster.

Certes, la joie n'en est que plus grande lorsque l'on met la main sur le livre tant désiré, comme cela s'est produit avec Sanditon de Jane Austen (l'édition achevée du Livre de Poche). Il n'empêche que cela me fait pester pendant des jours et des jours ce genre de choses.

C'est vrai que l'on pourrait me dire qu'à vue d'oeil, ma PAL est suffisamment haute pour être pleine de bons livres, mais quand je ne peux pas obtenir ce que je veux, je fais une fixation, et je ne peux pas m'empêcher d'être frustrée... Je me dis que je rate quelque chose, que c'était forcément LE bouquin à avoir lu...

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