Les hommes qui n'aimaient pas les femmes - Stieg Larsson
Attention, ce post va être plein de mauvaise foi !
Six ans après la bataille, je me suis enfin lancée dans cette série sur laquelle on a beaucoup beaucoup écrit. Je lis peu de romans policiers, et je suis honteusement frileuse dès qu'il s'agit de se plonger dans autre chose que de la littérature anglo-saxonne ou française, mais Daniel Craig ma curiosité a finalement été la plus forte.
Alors, pour les retardataires : Mikael Blomkvist, journaliste économique à la réputation jusque là irréprochable, vient d'être condamné pour diffamation dans l'affaire de détournement de fonds qui l'opposait au financier Hans-Erick Wennerström. Alors qu'il songe à son avenir et à celui de Millenium, le journal dont il est le coresponsable avec son amie-amante Erika, il est contacté par Henrick Vanger. Le riche industriel souhaite l'engager pour enquêter sur le meurtre de sa petite nièce, Harriet, qui a disparu en 1966.
Lisbeth Salender a vingt-quatre ans, des tatouages et des piercings, et travaille pour Milton Security en tant qu'enquêtrice. Son chemin va finir par rejoindre celui de Mikael Blomkvist.
Soyons honnêtes : j'ai avalé ce livre en trois jours, j'ai envie de lire la suite et j'ai déjà entamé un autre polar nordique. C'est donc que Millénium a un côté addictif et des qualités. J'ai apprécié la présentation détaillée de l'intrigue, qui permet de se plonger dans l'ambiance du livre, de découvrir les personnages, le contexte. Le fait que la rencontre et l'enquête ne démarrent que tardivement ne m'a pas du tout gênée. J'ai aussi très bien marché en suivant Mikael dans sa recherche de la vérité, et le génie de Lisbeth pour découvrir ce qui échappe aux autres. Pour finir, je trouve que c'était judicieux et original d'imbriquer deux histoires, l'affaire Wenneström et l'affaire Vanger.
Malgré tout, j'ai du mal à ne pas voir les défauts de ce livre. Tout d'abord, côté écriture, on est loin d'avoir affaire à un grand styliste. De plus, j'ai noté sur le début du livre des répétitions d'informations données un peu plus tôt, ce qui alourdit le livre. On va dire que l'auteur n'a pas eu le temps de se relire...
En ce qui concerne le fond, j'ai été gênée par le fin mot de l'histoire. Je ne vais pas le dévoiler, mais je m'attendais à quelque chose de très différent. Là, c'est tiré par les cheveux à l'extrême, et je trouve ça dommage lorsque la résolution du meurtre dévoile quelque chose qui n'a rien à voir avec ce qui est proposé dans le reste du livre. Je n'aurais strictement rien vu tellement je suis mauvaise enquêtrice, mais ça donne toujours plus de profondeur au livre lorsqu'à la relecture d'un roman policier notamment on peut voir les indices laissés par l'auteur avec un oeil nouveau. La seule très bonne surprise a été le moment où j'ai compris le titre, très bien trouvé (s'il s'agit de celui de l'édition originale).
J'ai aussi été un peu déçue par le côté caricatural des personnages. J'apprécie Mikael et Lisbeth, mais ils ont un côté très cliché, surtout Lisbeth, qui cumule vraiment tous les problèmes du monde. D'une façon générale, j'ai trouvé que Stieg Larsson voulait en faire un peu trop côté glauque, mais c'est tellement poussé que ça rend le résultat artificiel et peu crédible (comme la confrontation entre Lisbeth et son tuteur). Certaines scènes auraient dû provoquer un sacré malaise en moi, mais une fois passées, j'avais tourné la page pour de bon.
Mon billet semble plus sévère que je le voudrais. En fait, ce livre est un très bon divertissement, mais ce n'est pas un roman poignant qui marque durablement. Je suis prévenue pour la suite.
D'autres avis chez Manu, Fashion et Karine.
Babel. 705 pages.
Traduit par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain.
2005 pour l'édition originale.