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lilly et ses livres
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20 juin 2012

Précoce automne - Louis Bromfield

precoce-automne-9782859406233_0C'est le soir, et un bal est organisé par Anson et Olivia Pentland, en l'honneur de leur fille Sybil, qui revient de pension. Cette soirée marque aussi le retour de Sabine, une parente dont le franc-parler fait trembler la tante Cassie et Anson.
Cependant, Olivia se sent au contraire de son époux stimulée par ce retour. Après avoir vécu vingt ans à jouer les maîtresses de maison parfaites aux Pentlands, elle rêve de changer sa vie et d'offrir à sa fille la possibilité d'être heureuse.

Précoce automne est un de ces romans qui vous envoûte dès les premières pages. Un sentiment de délectation nous prend alors qu'on déambule aux Pentlands, et que l'on suit les personnages dans leurs réflexions alors qu'ils voient leur petit univers qu'ils voudraient immuable bouleversé. Les Pentlands, cette grande famille, qui mène la danse depuis très longtemps, n'accepte pas de voir son influence menacée par des nouveaux venus, à commencer par O'Hara, cet Irlandais, d'origine très populaire, qui a osé s'acheter des terres.
Les vieux dossiers ressortent également tous en même temps. A travers Sabine, une divorcée que l'on trouve trop peu soucieuse des intérêts de sa famille. Mais il y a aussi ce cousin enclin à provoquer des scandales, qui a la mauvaise idée de mourir, et surtout vouloir se faire enterrer dans sa terre d'origine, après avoir été exilé en France par les siens pendant des années. La vieille folle dans le grenier (ou plutôt de l'aile nord) décide aussi de contribuer à faire tomber la façade qui recouvre la famille. Enfin, Jack, l'héritier malade, agonise.

On parle aussi de mariage, de raison et d'amour. Louis Bromfield s'en prend très durement à l'éducation des jeunes filles, qui  les prive de toute chance de connaître le bonheur conjugal. Olivia et Anson n'ont jamais fait que jouer à être amoureux, et encore, sans trop se forcer, ni sans essayer de faire durer l'illusion. Sabine y a perdu l'homme de sa vie. Je n'ose imaginer la vie conjugale de Tante Cassie. Quant à la belle-mère d'Olivia, elle ne s'est jamais remise de sa nuit de noces. Les hommes ne sont pas beaucoup mieux lôtis, entre John qui a élevé le sentiment de culpabilité au rang d'art de vivre et Anson qui se contente d'être apathique en toutes circonstances.

Tout semble sur le point d'exploser, Olivia paraît prête à échapper à ce précoce automne dont parle le titre, et pourtant. J'ai aimé que ces personnages prêts à tout remettre en cause se révèlent souvent bien moins novateurs qu'ils ne le laissent penser. Ca me fait souvent rager, mais je pense que c'est bien plus réaliste ainsi. On pense à Edith Wharton en lisant ce livre. Il y est d'ailleurs clairement fait allusion. Le monde décrit ici est le même que celui qu'on observe dans Chez les heureux du monde, plein de craquelures mais encore capable de résister et de détruire ceux qui tentent d'y échapper.

" - Ne vous fiez pas trop à Sabine, insinua t-il en se redressant tout à fait dans son fauteuil. Elle est des nôtres malgré tout. Elle ressemble beaucoup à ma soeur Cassie, beaucoup plus que vous ne pouvez l'imaginer. Voilà pourquoi elles se détestent tant. On pourrait dire que Sabine c'est tante Cassie retournée. Toutes deux ne reculeraient devant aucun sacrifice pour créer de maux ou des malheurs dont le spectacle les intéresserait. Elles vivent des émotions des autres."

Une belle découverte.

C'est Titine qui m'avait donné envie de lire ce livre. Romanza en parle aussi très bien.

Phébus. 287 pages.
Traduit par A. Baillon de Wally.
1926 pour l'édition originale.

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22 avril 2012

Nous étions les Mulvaney - Joyce Carol Oates

1168537_gfJ'ai découvert Joyce Carol Oates l'été dernier par le biais de deux textes très courts qui m'ont beaucoup marquée. Dans ma bibliothèque se trouvait aussi un pavé racontant l'histoire d'une famille américaine vivant dans l'Etat de New York, les Mulvaney.

C'est Judd, le cadet de la famille, qui nous raconte rétrospectivement l'histoire de ses parents, Corinne et Michael, de ses deux frères, Michael Jr et Patrick, de sa soeur, Marianne, et de leurs innombrables bestioles. La famille est d'abord heureuse et prospère, à High Point Farm, une "maison de rêves", et la population de Mont Ephraïm respecte les Mulvaneys, au point de les admettre (même si c'est en grinçant des dents) dans des cercles très sélectifs. Tout change le 14 février 1976, lorsque Marianne est violée après le bal de la Saint-Valentin.

Dans ce roman, Joyce Carol Oates dresse un portrait très dur de l'humanité en général, et de la société américaine en particulier. Comme dans Viol, une histoire d'amour, elle fait enrager le lecteur, lorsque Marianne, la victime, est incapable de témoigner. "J'avais bu. C'est si difficile de se rappeler. Je ne peux pas le jurer. Je ne suis pas sûre. Je ne peux pas porter de faux témoignage." Comme chacun le sait, une fille violée est une fille qui regrette, qui l'a cherché... Le coupable peut compter sur l'argent de papa, l'hypocrisie de maman, le sexisme et le puritanisme ambiant pour ne pas être ennuyé. Dans ce contexte, il faut un coupable, et pour les parents Mulvaney, ce sera la victime elle-même qui servira de défouloir à leur impuissance à la protéger, aussi absurde et injuste que cela puisse être.

 "Je croyais que papa et maman n'étaient que des 'victimes'. Pourquoi leur reprocher de traiter Marianne comme de la merde, s'ils ne sont que... quoi, déjà ?... des grenouilles sucées par des araignées d'eau jusqu'à ce que mort s'ensuive ?
- Pour la même raison qui fait que papa en veut à Marianne. Tu sens juste viscéralement que tu n'as pas envie de voir une certaine personne."

Nous assistons alors à l'explosion de cette famille si unie qui connaissait tous les codes du bonheur jusque là. Les Mulvaney trouvent refuge dans la religion, la boisson, le travail, contribuant ainsi à la destruction de tout ce qu'ils avaient bâti. A partir du viol, on ne fait plus que feindre le bonheur. Marianne et Corinne, qui essaient de garder la tête hors de l'eau, se répètent sans cesse que tout va bien, que tout va rentrer dans l'ordre très bientôt, et elles prient tant qu'elles peuvent.

"Il y avait d'excellentes raisons qui poussaient des gens comme sa soeur - et sa mère, et la mère de sa mère - la majeure partie de l'humanité, en fait - à croire ce qu'ils croyaient contre la raison même : ils croyaient parce que, comme des enfants, ils avaient peur du noir. Prenaient à tort la lumière d'une Vérité inhumaine et implacable pour la simple obscurité."

Personne d'autre n'est dupe. Les portes claquent au nez des Mulvaney, le père est furieux contre la terre entière, les frères furieux contre leur père, et pendant ce temps les coupables continuent à vivre.
Ce qui fait aussi la réussite de cette saga familiale est l'originalité de sa construction, qui la différencie d'autres romans du même genre que j'ai pu lire. Joyce Carol Oates décortique en effet chacun des détails qui font que les Mulvaney sont une famille unie, heureuse, puis une famille qui vole en éclat. Elle parle des codes connus seulement des membres de la famille, elle s'attache à suivre chacun des Mulvaney, et montre comment il réagit au viol de Marianne. Et puis, il y a toujours ce style percutant, qui prend le lecteur à la gorge et ne le laisse pas souffler un seul instant.

J'ai lu ce livre en deux jours. J'avais besoin d'y retourner dès que je le posais, de façon un peu malsaine (ce n'est pas vraiment une lecture agréable). Un très bon moment de lecture.

Ce livre a été très lu sur la blogosphère. D'autres avis chez Papillon, Manu, Perrine, Céline, Stéphie, Dominique, Titine, Romanza et sûrement beaucoup d'autres.    

1996 pour la version originale.
Traduit par Claude Seban. 699 pages.

25 mars 2012

De beaux lendemains - Russell Banks

beauxDans une petite ville isolée de l'Etat de New York, alors qu'il neige, le bus scolaire conduit par Dolorès Driscoll quitte brutalement la route. Quatorze enfants sont tués, d'autres sont gravement blessés. Jusque là, Sam Dent était une bourgade plutôt calme. Elle va devoir faire le deuil de ce qui s'est passé en se regardant pour la première fois dans le miroir.

De beaux lendemains est un roman à quatre voix. Dolorès Driscoll d'abord, la conductrice du bus, livre son témoignage sur l'accident. Elle est physiquement indemne mais brisée, et pourrait faire une coupable idéale. C'est elle qui conduisait, et certains parents tentent de surmonter leur chagrin en déclarant que cet accident était prévisible, qu'ils l'avaient vu venir, et que Dolorès n'aurait pas dû être au volant du bus. Cependant, elle a un mari infirme et aucun argent, aussi la colère des gens cherche à se reporter sur quelqu'un d'autre. Mitchell Stephens, un avocat new-yorkais en colère lui aussi a trouvé d'autres personnes à blâmer. Répétant qu'il n'y a pas d'accidents, il tente de convaincre les familles des victimes de s'en prendre à la ville, à l'Etat, et de les faire payer pour ce qui s'est passé. Son combat est sincère, mais il cherche aussi à se perdre dans cette affaire pour oublier qu'il est lui-même un père blessé.
Billy Ansel est une épave. Veuf depuis quelques années d'une épouse qu'il adorait rencontrée au lycée de Sam Dent, il n'avait plus que ses enfants, des jumeaux, qui ont péri dans l'accident sous le regard de leur père, qui suivait le bus dans son véhicule.
Enfin, Nicole Burnell avait tout pour être la prochaine Miss America, et quitter la misère de Sam Dent. L'accident lui a pris ses jambes, mais elle se servira de ce drame pour obtenir autre chose que ce que l'on attendait d'elle.

Ce livre évoque le deuil évidemment. Celui d'un avant, celui d'un enfant, celui de ce qu'on aurait dû devenir à travers lui. Je m'attendais à des étincelles lorsque j'ai ouvert ce livre, j'y ai trouvé des gens complexes, vrais, et qui ne réagissent donc pas de la même façon au drame qui les touche. En fait, les étincelles sont bien présentes, mais elles sont discrètes, et ne déclenchent pas ce à quoi on s'attend. L'accident n'est pas un début, c'est un événement dans la vie de gens qui existaient déjà avant. Ce qu'il provoque ne découle donc pas seulement de ce bus qui a dévié de sa trajectoire. Ce qui était caché, nié, devient insupportable. Les rapports de force s'inversent. J'ai été très touchée par Nicole en particulier. Cette jeune fille était peut-être une pimbêche avant l'accident (reine de beauté, très populaire, un vrai cliché), mais nous ne le sauront jamais. En revanche, on découvre une enfant blessée mais suffisamment intelligente pour utiliser ce qui lui est arrivé pour prendre sa revanche.

"Moi je le regardais, par contre. Je regardais au-dedans de lui. J'avais changé depuis l'accident, pas seulement dans mon corps, et il le savait. Son secret m'appartenait désormais ; il était à moi. Avant, c'était comme si je l'avais partagé avec lui, mais ça c'était fini."

Ce qu'elle fait est égoïste, et pourtant elle sauve Sam Dent d'une certaine manière. J'ai été choquée de voir ces avocats tourner autour des victimes, j'ai eu envie de hurler aux parents d'écouter Billy Ansel, l'ancien héros du Vietnam devenu l'ivrogne du village. Dans tout ce carnage, ce sont finalement les trois personnes les plus marginalisées, Billy, Abbott et Nicole, qui gardent les pieds sur terre, et refusent d'adhérer au besoin de trouver absolument un coupable.

"Cette ville entière est devenue complètement cinglée."

Un livre dans lequel j'ai eu du mal à me plonger, qui m'a demandé de gros efforts de concentration, mais qui en dit beaucoup sur l'âme humaine. Russell Banks est un auteur que je voulais découvrir depuis des années, je ne regrette pas d'avoir enfin pris le temps de le faire.

Sylvie a été moins conquise que moi. Dédale a en revanche beaucoup aimé sur Biblioblog.

1991.
Actes Sud. Traduit par Christine Le Boeuf.

252 p.


13 septembre 2011

L'attrape-coeurs - J.D. Salinger

9782266125352"Presque chaque fois qu'on me fait un cadeau, pour finir je me sens vraiment triste."

Holden Caufield a dix-sept ans, et il a encore été renvoyé d'une prestigieuse école à cause de ses mauvaises notes. C'est la veille des vacances de Noël, et il n'a pas envie de se présenter chez ses parents avant qu'ils aient reçu la lettre de son directeur.
Pendant trois jours, il va errer à New York, faire des rencontres, et réfléchir sur son existence.

Roman culte de la littérature américaine, L'attrape-coeurs est un long monologue à l'adresse du lecteur qui ne m'a pas complètement conquise.
Je suis peut-être trop vieille (ça fait deux fois que je dis ça en deux billets, à croire que j'ai passé un cap...), mais les réflexions d'Holden m'ont paru plutôt banales et superficielles. Il se sent à part, incompris, paumé...comme tous les adolescents en fait.
Il nous parle donc avec son vocabulaire familier de ses études, des filles, de sa famille, de sa solitude, alors qu'il quitte l'enfance. Il n'a pas vraiment d'amis, les filles l'attirent autant qu'elles l'effraient, et sa famille est désunie. Seule sa soeur Phoebe, qui est encore une enfant, comprend tout et ne prend pas de gants pour dire ce qu'elle pense.
Pas mal de passages sont assez intéressants, et les personnages que rencontre Holden au cours de ses pérégrinations donnent un peu de couleur au livre. Mais, même si j'aime beaucoup de romans sans réelle intrigue, j'ai eu du mal à accrocher au reste qui tournait un peu trop en rond à mon goût. En gros, comme le dit Phoebe, Holden n'aime rien, ou en tout cas est incapable de penser à quoi que ce soit d'agréable. Quand on ne peut plus s'identifier au héros, ce genre de livre ne peut qu'être décevant.

La lecture de L'Attrape-coeurs est cependant intéressante pour ce qu'il a sans doute représenté. Le thème de l'adolescence n'avait pas dû être beaucoup abordé, et surtout pas de cette manière, avant la parution du roman de Salinger. Et c'est vrai qu'il n'est pas difficile de trouver des atomes crochus entre Holden et l'adolescent que l'on a pu être.1718394131

Au final, une lecture qui n'a pas été désagréable, mais qui m'a déçue à cause des espoirs que j'avais à son sujet.

L'avis de Cynthia,assez semblable au mien.

Une lecture qui compte dans le Challenge nécrophile.

Pocket. 252 pages.
1951.
Traduit par Annie Saumont.

3 septembre 2011

"Scarlett O'Hara, vous êtes une imbécile !"

9782070367405J'avais une dizaine d'années la première fois que j'ai vu Autant en emporte le vent. J'ai continué à pleurer après la fin du générique, et je me souviens que ma cousine avait dû me promettre que Rhett et Scarlett se retrouveraient pour me consoler. Après des années d'hésitation, je me suis enfin lancée dans la lecture du roman original.

Je pense que tout le monde connaît l'histoire, mais au cas où des extraterrestres passeraient par là, je vais quand même faire un petit résumé du début de l'histoire. Scarlett O'Hara, seize ans, est la fille d'un riche planteur irlandais installé en Georgie, qui a gagné le respect de ses voisins et fait un mariage avantageux. Scarlett est la reine de la région, et rien ne lui plaît davantage que de minauder, et de rendre tous les jeunes gens fous d'elle. Pourtant, elle n'a d'yeux que pour Ashley Wilkes.
A l'occasion d'un pique-nique, elle apprend qu'Ashley doit se marier avec sa cousine, la frêle Mélanie Hamilton. Désespérée, elle va déclarer son amour au jeune homme, qui la repousse. Un homme étrange, Rhett Butler, est le témoin involontaire de cette scène. La journée s'achève enfin par la prise d'armes des Etats du Sud, ce qui déclenche la Guerre de Sécession.

Cette fresque, qui se déroule sur plus de dix ans, a été un bonheur de lecture presque du début à la fin.
Evidemment, je voulais connaître la véritable histoire de Rhett et Scarlett, ces personnages qui ne cessent de se manquer (j'ai ragé comme si c'était la première fois de les voir tour à tour se briser le coeur). Quand Rhett apparaît pour la première fois, au pique-nique des Wilkes, j'ai cru ne pas m'en remettre. Mais en fait, j30651_2783996'ai eu la surprise de constater qu'il n'est pas présent de manière constante avant la dernière partie du livre (même si son ombre plane). C'est Scarlett qui occupe le devant de la scène, à quelques exceptions près. Son personnage est à la fois détestable et admirable. Elle est prête à tout pour écraser les autres, vaniteuse, assoiffée d'argent, et en même temps elle défonce les portes de la "bonne société" quand il le faut sans hésiter, est d'une fidélité sans faille aux siens, et la seule personne qu'elle ne méprise pas est celle qui lui dit la vérité en face.
Autant en emporte le vent, c'est l'histoire d'un monde qui s'écroule, et de personnages qui décident ou non de s'y adapter. En cela, l'opposition que Margaret Mitchell a créée entre Rhett et Ashley est judicieuse. Ashley réalise ce qui s'est passé dès la guerre. Mais il reste les bras ballants, et ce sont Scarlett et Mélanie qui, au final, lui permette d'oublier quelques années qu'il n'est plus qu'une coquille vide et inutile. Rhett est tout aussi clairvoyant, mais les scrupules et l'autocomplaisance ne font pas partie de son caractère. Le personnage le plus étonnant est sans doute Mélanie, alter ego de Scarlett, mais comme on ne le 9782070367429découvre vraiment qu'à la fin, je ne vais pas en dire plus. Outre ces personnages, on voit Atlanta se métamorphoser, les gens gagner et perdre, refuser de bouger quand tout est perdu. Les intrigues politiques, la complexité de la situation en Georgie, où la guerre a laissé des marques que l'on ne peut pas effacer, sont très développées dans le livre, tandis que le film ne les évoquait que très brièvement.
Je ne reproche à ce livre que quelques longueurs vers le milieu du livre (les états d'âme d'Ashley ont eu peu d'effet sur moi notamment), mais j'ai dévoré le reste d'une traite.

Un roman que je ne regrette pas d'avoir lu, même si je pense que je l'aurais encore plus apprécié vers treize ou quatorze ans. J'ai revu un bout du film, et je n'en reviens pas de la justesse du choix des acteurs principaux.

Maintenant, question : Qui a lu les suites ? Qu'en pensez-vous ?

Il s'agissait d'une lecture commune, et je remercie Manu de m'avoir entraînée dedans. Vous pouvez trouver les avis de Manu, Virginie, Karine, Mango, Vilvirt et Mara.

Folio (3 tomes). Traduit par Pierre François Caillé. Environ 1400 pages.

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6 août 2011

Le Monde selon Garp - John Irving

9782020363761-monde-selon-garp-leJohn Irving a toujours été cité dans mon entourage comme étant un monstre de la littérature américaine contemporaine. Les blogs aussi sont très enthousiastes, et Ofelia (qui a parfois bon goût) le compte parmi ses grands chouchous. D'où mon plongeon un demi-siècle plus tard dans l'un des romans les plus connus de l'auteur.

S.T. Garp naît d'une étreinte entre Jenny Fields, infirmière résolument indépendante et célibataire, et le sergent Garp, un petit homme agonisant, au point qu'il ne réalise pas ce qui se passe. De cet homme dont Jenny a presque abusé, Garp ne gardera que le nom. Il est élevé à Steering School, où sa mère a été engagée en tant qu'infirmière. Là-bas, il effectue toute sa scolarité, apprend la lutte, et rencontre Helen, qui sera plus tard la femme de sa vie.
Quand Garp atteint dix-huit ans, Jenny et lui quittent Steering, et décident de se rendre à Vienne pour écrire. Durant les quelques mois qu'ils y passent, Garp se lie avec des prostituées, et écrit sa première nouvelle. Jenny sera plus productive, et avec les plus de mille pages de Sexuellement suspecte, son autobiographie, elle devient une icône du féminisme. Rentré aux Etats-Unis, Garp essaiera de concilier ses ambitions d'écrivain, sa vie d'homme, et l'influence que la lutte des femmes exerce sur lui.

Je pense que je garderai une bonne impression de ce livre, mais je ne peux m'empêcher d'être tout de même en partie déçue, car j'attendais bien plus de ce livre.
Garp et moi, on a déjà mal commencé. J'ai eu besoin de plus de cent cinquante pages pour me sentir intéressée par ce que je lisais. C'est sans doute en partie volontaire. John Irving nous livre un récit très déconcertant, dans lequel il faut trouver ses marques. Mais contrairement à d'autres livres étranges, je n'ai pas eu envie de jouer avec l'auteur, et c'est de l'ennui profond que je ressentais jusqu'à ce que le tableau s'éclaircisse.
Une fois le roman lancé, je n'ai plus eu aucune difficulté pour avaler le reste du livre, apprécier l'humour de John Irving et surtout son imagination débordante. Les personnages de John Irving m'ont fait penser à ceux de Dickens, dans le sens où on a l'impression qu'ils ne sont pas humains, qu'ils ont des proportions étranges, des spécificités physiques inhabituelles. J'ai bien aimé aussi la place du féminisme dans ce livre, dans toute sa nécessité comme dans ses excès. Les rapports entre hommes et femmes sont violents, brouillés, la sexualité à la fois omniprésente et absente. L'écriture enfin est le sujet du livre, avec un personnage écrivain, des récits dans le récit, des questionnements sur les rapports entre fiction et réalité.
Mais, parce qu'il y a un mais, j'ai de gros regrets.
Là où le roman pêche, c'est en ne parvenant pas à allier cette loufoquerie avec de la profondeur. Je n'ai jamais eu le sentiment d'être impliquée dans cette histoire. Je n'ai ni ri, ni ragé, ni pleuré avec les personnages. Garp est complètement terrifié à l'idée qu'il arrive quelque chose à ses enfants, il a des faiblesses, mais je me suis sentie très extérieure à tout ce qui lui arrivait. Même les drames (et malgré les apparences, Le Monde selon Garp en contient suffisamment) ne m'ont pas retournée. Ils sont décrits de manière cocasse, alors on les oublie. Il y a bien quelques passages qui ont une résonnance particulière, mais ils sont trop rares à mon goût. Les dernières lignes notamment, avec le fameux "nous sommes tous des incurables", sont brillantes, mais elles m'ont paru collées artificiellement.

Au final, un sorte de conte étrange et sympathique, mais dont je n'ai jamais trouvé la clé.

"Et le pape, qui a fait voeu de chasteté, tranche pour des millions d'êtres le problème de la contraception. Le monde est fou."

D'autres avis chez Kalistina, Praline et Choupynette.

Points. 648 pages.

Traduit par Maurice Rambaud.

22 juillet 2011

Viol, une histoire d'amour - Joyce Carol Oates

50821279_pLe soir du 4 juillet 1996, Tina Maguire et sa fille Bethie traversent le parc pour rentrer chez elles, quand elles sont agressées par un groupe de jeunes voisins. Traînée avec sa mère sous le hangar à bateaux, Bethie parvient à s'enfuir et à se cacher. Elle entend alors, impuissante, sa mère se faire violer et battre par leurs agresseurs. Tina est finalement laissée pour morte, mais survit après quelques jours de coma. Bethie parvenant à identifier la plupart des jeunes coupables, leur condamnation pourrait être facile.
Sauf que Tina était habillée de manière provocante, et elle est bien fichue. En plus, elle fréquente un homme toujours marié. On se met alors à murmurer qu'elle l'a bien mérité.

Je viens à peine de découvrir Joyce Carol Oates, mais je crois que je suis accro.
Encore une fois, ce qui m'a frappée, c'est l'efficacité de l'écriture de cet auteur. Avec un simple mot, après, répété encore et encore, Joyce Carol Oates parvient à exprimer le point de rupture que constitue le viol de Tina dans la vie des filles Maguire.

"Dès que ta mère et toi avez été traînées dans le hangar de Rocky Point, tu as commencé à exister dans l'après. Jamais plus tu ne pourrais exister dans l'avant."

Le narrateur est extérieur mais brutal. Il explique à Bethie que plus rien ne sera jamais comme avant, il exprime les sentiments des personnages, il poursuit tous les acteurs de l'histoire. Les chapitres sont courts, les phrases sont brèves, percutantes, sans aucun enrobage.
Ca permet de créer un malaise grandissant chez le lecteur. La deuxième partie du livre relâche la pression, mais j'ai été au bord de l'asphyxie durant les premiers chapitres. Pourtant, le vocabulaire employé est simple, il n'y a pas d'étalage de violence. C'est la froideur ambiante qui étouffe le lecteur et le rend de plus en plus révolté.
Après l'agression, Tina et Bethie sont victimes de menaces, et doivent affronter un procès. La fragilité de la position des victimes de viol est mise en avant à travers les regards accusateurs, les avocats véreux, les femmes jalouses et idiotes.
La justice se fera, mais d'une manière un peu étrange, et insatisfaisante en ce qui me concerne (je ne peux pas vous en dire plus malheureusement). C'est le seul reproche que je ferai à ce livre. Je trouve toutefois qu'il est bien récupéré par les dernières paroles de Gladys Haaber à la fin du livre. On peut s'apercevoir que la frontière entre les coupables et les victimes continue à faire débat.

Un roman choc, qui ne m'a pas autant convaincue que Délicieuses pourritures, mais qui soulève des questions fondamentales.

D'autres avis chez Manu, Ankya, Restling et Stephie.

Points. 182 pages.
Traduit par Claude Seban. 2003.

17 juillet 2011

Beach Music - Pat Conroy

9782253144519-GOn ne peut pas fréquenter la blogosphère littéraire et ne pas connaître Pat Conroy. En fait, on ne peut même pas fréquenter la blogosphère littéraire et ne pas avoir envie de lire Pat Conroy. Cuné a trop harcelé tout le monde avec son Patounet chéri (elle a même organisé un Patounet Swap il y a quelques temps) pour que l'on puisse passer au travers des mailles du filet.
Autant vous dire que je flippe à mort à l'heure actuelle, parce que je suis beaucoup moins subjuguée que je ne l'aurais cru. J'ai changé d'adresse, quitté tout le monde, investi dans des gardes du corps et des alarmes. Mais comme je suis une bonne blogueuse, je vais quand même vous en dire un peu plus sur Beach Music.

Jack McCall s'est installé à Rome après le suicide de sa femme, Shyla. Elevé en Caroline du Sud, il a coupé tous les ponts avec son passé après avoir gagné la garde de sa fille, que ses beaux-parents voulaient lui enlever.
Des années plus tard, sa belle-soeur débarque à Rome en hissant le drapeau blanc. Il reçoit aussi un message annonçant que sa mère, Lucy, est sur le point de mourir. Enfin, Mike, un ami d'enfance qui a fait carrière à Hollywood, lui offre un gros paquet d'argent pour écrire un scénario sur leur histoire et celle de leurs familles.
Difficile dans ces conditions de ne pas se retourner sur son passé.

Je vais commencer par les bons points du livre, car j'ai quand même passé une bonne semaine en sa compagnie. Déjà, Pat Conroy tient le lecteur en haleine. J'adore l'ambiance Vieux Sud, alors je n'ai pas vu passer les neufs cent et quelques pages que compte ce livre. Il y a aussi des moments extraordinaires, comme lorsque Jack et trois de ses frères plongent nus dans l'eau glacée sous les yeux de toute la ville, ou lorsque Lucy et Leah se battent pour la survie des tortues carets. L'intrigue est enfin servie par beaucoup d'humour, qui contrebalance la tristesse de la vie de tous ces gens. D'une manière générale, les dialogues sont travaillés, et beaucoup de scènes sont très fortes et très poétiques.
J'ai quand même du mal à être complètement enthousiaste. Déjà, la construction pose problème. Pat Conroy nous livre des récits (souvent épouvantables) sur l'Holocauste, les années soixante, la vie de chacun des personnages, mais je n'ai pas trouvé le fil conducteur de cette fresque. Trouver pourquoi Shyla, qui hante toute l'histoire, s'est suicidée ? Cet aspect du livre m'a beaucoup gênée. J'y vois surtout un prétexte pour raconter l'histoire des Fox. Réconcilier Jack avec son passé ? Réaliser qu'en fait, les frères c'est pas si mal, que l'on aime follement sa maman et sa Caroline du Sud ? Sans doute, mais j'aurais aimé que ce soit plus subtil.
Ca part beaucoup trop dans tous les sens, et ça donne un aspect bricolé à l'ensemble. J'ai eu beaucoup de mal avec la grossièreté du trait dans la description des personnages et dans des moments clés du récit. Alors, on a l'alcoolique, le père violent, les victimes de l'Holocauste, la suicidée, le traître, le prêtre assassin reconverti... Le tout ponctué d'un aspect très mielleux sur la fin du livre. Pour reprendre les termes de Célestine, chacun a fait ce qu'il pouvait faire, donc embrassons-nous tous. Mouais. Le pardon final à Capers est grotesque, et ponctue un faux procès qui l'est tout autant. De la même manière, l'attentat de l'aéroport, quelqu'un peut m'expliquer ? La pêche à la baleine qui tourne mal* ? Et mon moment préféré : George et Ruth, témoins du mariage final ?
Même le personnage de Jack, pourtant attachant, est souvent mal traité. Quand il renoue avec son passé, on s'attend aux pires secrets concernant tout le monde. Il hait sa famille, sa belle-famille, ses amis, mais dès qu'ils apparaissent, à l'exception de Capers, tout n'est qu'amour et humour... Je croyais la vie un peu plus compliquée que ça.

Je suis un peu de mauvaise foi, parce que je n'aurais jamais tenu presque mille pages si c'était nul, mais je suis frustrée. Frustrée parce que j'avais des attentes énormes concernant ce roman, et parce que j'ai attendu jusqu'à la fin que le déclic se fasse, que le début du roman tienne ses promesses. Il y avait vraiment de quoi faire un livre magnifique, mais au final on passe juste un bon moment, ponctué de quelques bonds lors des scènes invraisemblables.

Je ne renonce pas à Pat Conroy, et je pense qu'un jour je prendrais le temps de lire Le Prince des Marées. En attendant, vous pouvez voir chez Mademoiselle Swan que ce livre en a subjugué plus d'un. J'ai même retrouvé l'avis de Cuné.

* En fait, j'ai adoré le début du chapitre sur la pêche à la baleine (enfin, une bestiole du genre). Mais pourquoi en faire autant ?

Le Livre de poche. 924 pages.
Traduit par Françoise Cartano.

10 juillet 2011

"C'est la seule histoire que je serais jamais capable de raconter"

9782266125338

Je vais vous donner un conseil si vous n'avez pas lu ce livre : Ne lisez pas mon billet. N'en lisez aucun d'ailleurs. Sachez juste qu'il FAUT lire Le Maître des illusions.

"On aime à croire que cette vieille platitude, amor vincit omnia, a quelque chose de vrai. Mais si j'ai appris une chose pendant ma triste existence, c'est que cette platitude est un mensonge. L'amour ne vainc pas tout. Qui croit cela est un imbécile."

Richard Papen est juste un étudiant fauché de vingt ans quand il quitte la Californie pour aller étudier à Hampden, dans le Vermont. Là-bas, il espère poursuivre l'étude du grec ancien, mais on lui signifie rapidement que Julian Morrow, l'unique enseignant dans ce domaine, est très sélectif. Il choisit lui-même ses étudiants, et leur nombre est très restreint.
Richard tente tout de même sa chance, mais se fait rembarrer. Il croise finalement plus tard les cinq étudiants de Julian, Henry (le plus brillant, riche, et le préféré de Julian), Francis, Bunny (le cancre), et enfin les jumeaux Charles et Camilla. Ils sont très peu appréciés des autres sur le campus, mais ils adoptent Richard à la première rencontre, et lui font intégrer leur classe. Désormais, Richard va évoluer dans un cercle de passionnés, mais qui se révèle aussi de plus en plus destructeur.

Je suis incapable de vous dire depuis combien d'années j'avais prévu de me lancer dans la lecture de ce pavé, mais aujourd'hui je m'en veux de ne pas l'avoir fait plus tôt.
Il s'agit d'un récit rétrospectif, qui commence par un assassinat. Lorsque nous découvrons finalement qui sont les jeunes gens qui vont devenir des meurtriers, les choses se compliquent. Les nouveaux copains de Richard sont un peu étranges, déconnectés du monde, mais tout ça est lié au fait qu'ils vivent à l'heure grecque. A priori, si on succombe aux clichés, ils devraient être les êtres les plus ennuyeux du monde. Sauf que, contrairement à ce qu'on croit, les Grecs aussi avaient des vices, et nos petits gosses de riches ne se sont pas contentés d'en piocher seulement quelques uns.   
Ce qui est incroyable dans ce livre, c'est la manière dont on se fait ballader du début à la fin. Je m'en suis voulu d'avoir suivi le même parcours que Richard, de n'avoir pas fait preuve de davantage de clairvoyance que lui ! On en arrive à participer au meurtre de Bunny, à vouloir sa mort sans se poser la moindre question. D'ailleurs, à la moitié du livre, je pensais l'histoire quasiment bouclée. Bunny est mort, et il s'agit de faire bonne figure. A ce stade, je me demandais où l'auteur avait l'intention de m'emmener, et j'étais déçue que ce soit aussi facile. Je me demandais où étaient les personnages ambigus promis par la quatrième de couverture, et surtout comment j'allais être intéressée par la deuxième moitié du livre dans ces conditions.
J'ai été servie... Après avoir assassiné Bunny, nos héros sont loin d'être sortis d'affaire, mais pas dans le sens où nous l'entendions. Un deuxième roman commence, dans lequel Richard connaît mieux les protagonistes, et ça n'est vraiment pas joli à voir. Je crois que c'est la partie que j'ai préférée, pour l'ambiance, qui bascule encore d'un cran dans le glauque, et l'étude des personnages à laquelle se livre enfin Donna Tartt, révélant tout son génie.

Un excellent roman, sans le moindre temps mort, dont les sept cents pages se dévorent à toute allure. Décidément, il se passe des choses passionnantes sur les campus américains ! Maintenant, j'ai hâte de me lancer dans Le Petit copain, même si les avis sont très contrastés d'après ce que j'ai pu lire.

D'autres avis chez Erzie, Karine, Kalistina, Leiloona, Allie, et Madame Charlotte (qui n'a pas aimé).

Le Maître des illusions. Donna Tartt.
Pocket
.705 pages.

5 juillet 2011

Délicieuses pourritures - Joyce Carol Oates

9782290341889FSDécouvrir Joyce Carol Oates était dans mes projets depuis des années.Parmi ses nombreux livres, on m'a conseillé ce court texte. Je n'ai pas été déçue ! 

Gillian Bauer est une étudiante de vingt ans en 1975, plutôt réservée, et complètement envoûtée par l'un de ses enseignants, Andre Harrow, et la femme de celui-ci, Dorcas.
Il faut dire qu'Andre et Dorcas ont l'habitude de susciter ce genre de réaction. Toutes les étudiantes de Heath Cottage, résidence dans laquelle vit Gillian, et qui participent au cours du professeur Harrow, veulent être distinguées. Pour obtenir son approbation, elles vont jusqu'à étaler les choses les plus intimes de leur vie durant ses cours, à sa demande. Il paraît que celles qui plaisent à Andre sont invitées à venir chez lui, travaillent avec Dorcas, voyagent avec le couple.
Bien que peu sûre d'elle, Gillian meurt d'envie de faire partie des heureuses élues.

Si vous voulez découvrir un grand écrivain, je vous conseille ce livre !
Délicieuses pourritures possède un souffle incroyable. Dès les premières pages, j'étais complètement happée par cette histoire, avide d'en connaître l'issue.
L'atmosphère devient vite poisseuse, pesante, malsaine. Des filles disparaissent, se coupent les veines, des incendies criminels se déclarent, empêchant tout le monde de dormir sereinement.
Au milieu de tout ça, on a un couple au très fort charisme. Andre, fou de D.H. Lawrence, essaie de mettre à nu toutes les étudiantes qui l'approchent. Il analyse leurs poèmes, leurs journaux intimes, et les invite à se brûler les ailes sans jamais essuyer le moindre refus. Si les étudiantes craquent pour leur professeur, sa femme entre systématiquement dans le jeu. Dorcas est tout aussi impalpable. Elle affiche son programme sur les murs des musées, mais qui pourrait y voir autre chose que de la provocation ?   

Le suspens pourrait être totalement absent, puisque le livre commence par la fin, par la contemplation de totems hideux, rappelant ceux de Dorcas, au musée du Louvre en 2001, et par l'incendie. Pourtant, l'engrenage dans lequel s'engage Gillian fascine au moins autant le lecteur que la jeune fille est attirée par Andre. Elle nous livre ainsi, sous la forme d'un témoignage, les quatre mois qui conduisent au drame, son isolement de plus en plus grand, et son malaise grandissant face à une situation dans laquelle elle perd pied et dont elle ne peut se défaire.

Le style n'est pas particulièrement cru, mais cela suffit à montrer la facilité avec laquelle on peut manipuler les gens. Isoler et puis détruire, les bêtes ont des jouets dociles.

"Le meurtre d'âme, ça existe, dit Penelope. Sauf qu'il n'est pas visible comme l'autre. Il y a des gens mauvais. Il y a des gens cruels. Des gens qui devraient être punis. S'il y avait quelqu'un pour les punir."

Je suis ressortie de cette lecture aussi nauséeuse qu'impressionnée. Quand je pense qu'en lisant le résumé de Les Chutes il y a quelques années, je croyais que c'était un roman nunuche... Si vous avez des suggestions à me faire concernant cet auteur, je suis plus que preneuse.

D'autres avis chez Lou, Cynthia, Ys, Praline, Céline.

J'ai Lu. 125 pages.
2002.

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