Lady Susan ; Jane Austen
"Une veuve spirituelle et jolie, mais sans un sou, trouve refuge chez son beau-frère, un riche banquier. Est-elle dénuée de scrupules, prête à tout pour faire un beau mariage, ou juste une coquette qui veut s'amuser ? Le jeune Reginald risque de payer cher la réponse à cette question..."
Ce court roman est écrit sous forme de lettres, et son héroïne est parfaitement haïssable, ce qui est très surprenant, à première vue, pour un roman de Jane Austen. Pourtant, je ne l'ai pas trouvé très différent des autres livres de cette auteure, à ma grande surprise. On y trouve toujours ce sujet récurrent qu'est le mariage pour une femme "pauvre", ainsi que cet humour piquant caractéristique de Jane Austen.
Très vite, on comprend quel genre de femme est Lady Susan, et on se met à plaindre cette pauvre Mme Vernon, qui assiste impuissante à la chute de son frère dans les filets de la personne qui a causé bien du tort, à elle mais aussi à beaucoup d'autres personnes. Lady Susan a quelque chose d'extrêment agaçant, ses manières élégantes et détachées, qui la font passer pour la personne la plus distinguée du monde. Et le lecteur, qui lit ses lettres, découvre avec toujours plus d'effroi l'hypocrisie de cette femme qui ne pense qu'à elle, et adopte une attitude épouvantable à l'égard de sa propre fille. On se met alors à espérer pour elle une triste fin, et pour ceux qui ont eu le malheur de la connaître, qu'ils s'en remettent du mieux possible.