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lilly et ses livres
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31 décembre 2022

Bilan littéraire 2022

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Avec la fin de l'année vient le traditionnel bilan littéraire. Cette année, il est satisfaisant pour moi à plus d'un titre.

J'ai lu 108 livres en 2022 : 32 mangas/bandes-dessinées, 76 romans/essais/biographies et mémoires/livres de poésie. Si j'en crois Goodreads, malgré ses imprécisions, cela représente environ 34 000 pages. 
Même si je ne cours pas après un nombre précis, je suis contente de constater que j'ai pu faire de nombreuses découvertes, et parmi elles certaines me marqueront longtemps :

La littérature anglo-saxonne est toujours très représentée avec Les Forestiers de Thomas Hardy, Le Pays du Dauphin Vert d'Elizabeth Goudge, le premier cahier du Journal d'Anaïs Nin, le troisième volet de l'Autobiographie en mouvement de Deborah Levy et Pastorale américaine de Philip Roth (auteur le plus lu avec Proust cette année). Il manque sur la photo Anne de Green Gables qui a enchanté mon été et une partie de mon automne avec l'adaptation Netflix, Le Carnet d'or de Doris Lessing et la bande-dessinée Jours de sable sur le Dust Bowl.

Du côté de la France, Marguerite Yourcenar m'a éblouie avec Mémoires d'Hadrien et Pierre Loti en a fait autant avec Pêcheur d'Islande. Diglee a sorti de l'oubli des poétesses fabuleuses avec son recueil Je serai le feu. Mon évasion de Benoîte Groult m'a fait découvrir plus en profondeur la femme brillante et passionnante qu'était cette grande féministe. Enfin, du côté de la non fiction, je me suis passionnée pour Une Histoire érotique de la psychanalyse de Sarah Chiche, Mes vies secrètes de Dominique Bona, ainsi que les albums Les Zola et ceux la relation entre Céleste Albaret et Marcel Proust (celui de Chloé Cruchaudet est chez une amie).

Les russophones confirment mon inclination à leur égard avec Les Carnets de la Maison des morts de Dostoïevski et ma découverte longtemps repoussée de Svetlana Alexievitch, dont La Supplication : Tchernobyl, chronique du monde après l'Apocalypse, que je viens de finir, est un immense coup de coeur.

Pour les autres destinations, mes retrouvailles avec Jón Kalman Stefánsson ont été une réussite, Ingeborg Bachmann fait une entrée fracassante parmi mes figures littéraires les plus intrigantes. Dans les bulles, j'ai adoré l'adaptation graphique du Journal d'Anne Frank, ainsi qu'un manga, Les Carnets de l'Apothicaire.

Quelques déceptions ont émaillé mon parcours : Kafka sur le rivage a probablement été ma dernière tentative d'aimer Murakami, Les Chroniques de San Francisco et Là où chantent les écrevisses n'ont pas été à la hauteur de mes espérances, et j'espère que ma prochaine lecture de George Sand sera moins imparfaite qu'Elle et Lui.

J'avais décidé en début d'année de m'attaquer enfin à ma pile à lire (la fameuse PAL), qui n'en est plus une chez moi depuis longtemps puisque mes achats compulsifs réguliers rendent impossible de faire tenir les livres en question à un seul endroit. J'ai commencé par les compter pour cesser de me voiler la face et suis arrivée au nombre de 469. 

Plusieurs mesures ont alors été prises :

- Cesser d'acheter des livres que je ne lis pas immédiatement : Cet objectif est plutôt atteint puisque ce sont douze livres non lus achetés/reçus cette année qui me restent sur les bras au 31 décembre. Parmi eux, seuls deux sont des achats de ma part et trois sont des cadeaux reçus à Noël. J'ai acheté/reçu 24 livres lus sans délai
- Lire les livres de ma bibliothèque : Une résolution imparfaitement tenue puisque seuls 40% de mes lectures environ étaient des livres déjà présents chez moi. Cela m'a cependant permis de voir que de nombreuses pépites se cachent sur les rayons de mes bibliothèques puisqu'une très grande majorité de mes coups de coeur de l'année sont des livres achetés il y a longtemps.
- Désherber et donner des livres (souvent offerts) que je ne lirai probablement jamais : Ils sont peu nombreux, mais j'ai réussi à en sortir quelques-uns.
Pour la première fois depuis plus de quinze ans, ma Pile à Lire finit donc l'année plus légère que la précédente avec à peine 406 titres (j'ai vraiment honte, mais on a tous nos vices).

Pour 2023, la diminution de ma PAL reste un objectif. Je rempile donc pour le challenge de Maghily avec #ensortir23en2023.

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En 2022, j'avais fait une pile de 22 livres. J'en ai lu 12, ce qui est médiocre mais moins que ce que j'aurais imaginé. Je souhaite toujours lire les titres de cette pile, ce qui me fait environ 35 livres que je projette de sortir de ma bibliothèque.

Par ailleurs, j'ai quelques envies supplémentaires. J'espère finir La Recherche, dont j'ai repris la lecture depuis le mois de juin et pour laquelle il me reste trois titres à découvrir. Je compte aussi lire deux Zola, me pencher sur les quelques recueils de poésie qui prennent la poussière depuis mille ans tout en haut de ma bibliothèque, participer au Mois de l'Amérique Latine (je n'aurais jamais cru dire cela il y a quelques années), le Mois Anglais, Les Feuilles allemandes et Les Classiques sont fantastiques. Et puis, surtout, le plaisir !

Comme chaque année, j'achève ce bilan en vous souhaitant les plus douces dernières journées de 2022 et en espérant que 2023 sera à la hauteur de vos espérances.

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28 décembre 2022

Le Berger de l'Avent - Gunnar Gunnarsson

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 " Si l’homme a un rôle à tenir, un seul peut-être, c'est de tenter de trouver un sens à ce qui n’en à pas, de refuser de jeter le gant, de combattre son destin, et même la mort jusqu'à ce qu'elle le pénètre et l’atteigne au cœur, définitivement. "

Pour la vingt-septième fois, Benedikt part le premier dimanche de l’Avent chercher les moutons égarés dans les pâturages hostiles des terres intérieures de l’Islande, accompagné de son fidèle chien et de son courageux bélier.

La session mensuelle des Classiques c'est fantastique nous embarquait au Grand Nord, l’occasion rêvée de sortir ce texte on ne peut plus de saison recommandé il y a quelques années par Dominique et Marilyne.
Malgré le faible nombre de pages et le caractère pudique de Benedikt, les mots de l’auteur soulèvent assez le voile de mystère qui entoure le personnage pour le rendre aussi émouvant que bien des héros de plusieurs centaines de pages.
Pourquoi cette détermination ? Pourquoi cette fuite ? A moins qu’au contraire, Benedikt rende visite à ses rêves enfouis :

" Était-ce à cause d’eux qu’il revenait ici chaque hiver ? Pour voir s’ils s’étaient dissous, si la terre les avait absorbés ? "

Impossible de ne pas penser à Stefánsson, auteur de la postface, en découvrant ce texte tant il est évident que Le Berger de l’Avent lui a servi d’inspiration. Le facteur que nous croisons très brièvement ici pourrait aisément avoir été repris pour La Tristesse des anges. La beauté de l’écriture, ainsi que les réflexions sur la condition humaine et ses rapports avec la nature, ont aussi certainement inspiré Stefánsson.

Une pépite qui a pour seul défaut de nous mettre l’eau à la bouche alors que les autres textes de Gunnarsson sont introuvables...

Zulma. 96 pages.
Traduit par Gérard Lemarquis et María S. Gunnarsdóttir.
1936 pour l'édition originale.

Source: Externe

3 décembre 2022

Le Pigeon - Patrick Süskind

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Le Pigeon est une longue nouvelle mettant en scène Jonathan Noël, quinquagénaire ayant vécu une existence presque invisible, pour les autres et pour lui-même, à partir de son départ pour Paris il y a trente ans. Installé dans une chambre de bonne, petite mais familière, il occupe un poste de vigile dans une agence bancaire. Tout vacille lorsqu'à la veille de devenir définitivement propriétaire de ses sept mètres carrés, un pigeon s'introduit dans le couloir qui dessert son domicile. 

A partir d’un événement mineur qui prend des proportions absurdes et en peu de pages, l’auteur nous livre un récit aussi énigmatique que prenant. 
Qui est le pigeon dans cette histoire ? Que symbolise-t-il ? Jonathan Noël s’est coulé dans une existence lisse et rassurante après les traumatismes de son enfance. Il n’a jamais dérangé personne, ne semble jamais remarqué par quiconque tant il est fiable. N’est-il pas passé à côté de sa vie ? Est-ce son passé qui ressurgit ? A moins que tout ceci ne soit qu’une "banale" histoire de phobie... 

En lisant les premières pages, je m’attendais à une nouvelle dans la lignée d’un Kafka ou d’un Gogol. Sans aller jusque-là, voilà un texte qui se dévore avec plaisir et curiosité. Des retrouvailles réussies avec Patrick Süskind.

Le Livre de Poche. 96 pages.
Traduit par Bernard Lortholary.
1987 pour l'édition originale.

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