Sur la route : le rouleau original - Jack Kerouac
Alors qu'il vient de perdre son père, Jack Kerouac fait la connaissance de Neal Cassady. Celui-ci est âgé d'une vingtaine d'années et vit de manière nomade, au jour le jour. Il exerce une influence profonde sur les gens qu'il rencontre. Kerouac, après une première traversée du pays jusqu'à San Francisco pour rejoindre un bateau sur lequel il n'embarquera finalement pas, croise de nouveau la route de Neal et partage son existence lors de virées irrésistibles à travers tout le pays.
Le texte original, rédigé sans mise en forme et, selon la légende, en un temps record, a été retravaillé pour sa première publication en 1957 avant d'être finalement édité en français tel, que Kerouac l'avait écrit, en 2010. C'est cette version que j'ai lue, ou plutôt écoutée avec la version d'écoutez lire.
S'il est vrai qu'on ne peut pas reprendre notre souffle, il y a dans ce texte une musicalité qui m'a maintenue en haleine presque tout au long du roman sans que je me sente égarée. Je ne suis pourtant pas le public cible d'un tel texte.
Nul doute que ce livre, moins factuel que Les Vagabonds du rail d'un autre Jack, a de quoi faire rêver des générations de jeunes hommes. Le refus du conformisme, le culte de l'amitié et les expériences que propose la vie nomade sont des fantasmes partagés par beaucoup d'adolescents (parfois attardés). Kerouac et ses amis ont grandi avec la Grande Dépression (on croise d'ailleurs ici les Okies de Steinbeck) et les conflits. Leur vie en marge est une forme de rébellion et une quête de quelque chose qu'ils ne savent probablement pas définir précisément. Avec eux, on se rend à San Francisco, Denver ou encore New York. On s'imprègne de l'ambiance des Etats-Unis de cette époque, dont les personnages tente de se détacher. Mais quelles que soient les justifications "philosophiques" que l'on peut accoler à ce mode de vie, cela se traduit avant tout par la recherche de sensations fortes et de règles à enfreindre. A d'autres (épouses, rencontres éphémères, parents), la charge d'en assumer les conséquences.
Une lecture que j'ai appréciée au-delà de ce que j'imaginais, mais un modèle qui ne me convaincra jamais plus longtemps que le temps d'un livre.
Folio. 611 pages.
Traduit par Josée Kamoun.