Suite à la perte d'un bout de son annulaire emporté par la machine à sodas de l'usine où elle travaille, une jeune femme découvre une étrange offre d'emploi. Il s'agit d'un poste d'assistante dans un ancien foyer de jeunes filles transformé en laboratoire où l'on conserve des spécimens d'un genre particulier.
Comme souvent avec Yoko Ogawa, cette nouvelle nous plonge dans un univers où le réel flirte avec le fantastique. Deux anciennes pensionnaires du foyer continuent à occuper leur chambre tandis que les autres servent désormais à conserver les archives. Dans la salle de bain condamnée ont lieu d'improbables rencontres amoureuses qui n'ont rien de romantique.
Ce n'est pas une lecture confortable. Non seulement nous ne comprenons pas qui est vraiment M. Deshimaru ni ce qu'il fait des spécimens qu'on lui confie, mais en plus de nouvelles questions s'ajoutent au fil du récit. D'abord sans repères, on se met à éprouver de la peur (voire de l'horreur) sans savoir si celle-ci est justifiée.
Si Yoko Ogawa me laisse souvent un peu perplexe, j'ai cette fois-ci été sensible à son récit au point de me réjouir à l'idée de notre prochaine rencontre.
Une lecture effectuée dans le cadre du Mois au Japon de Lou et Hilde.
Babel. 94 pages.
Traduit par Rose-Marie Makino-Fayolle.
1994 pour l'édition originale.