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lilly et ses livres
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28 décembre 2020

Bilan littéraire 2020

IMG_1236 (2)

Comme pour beaucoup, 2020 aura été une année particulière dans ma vie de lectrice. Le covid bien sûr, mais surtout une nouvelle organisation. Après m'être laissé complètement submerger par la naissance de mon fils en 2019, j'ai trouvé cette année comment prendre le temps de lire de nouveau.

Je continue de choisir mes lectures au gré de mes envies, majoritairement parmi les classiques, mais en participant à quelques événements qui me plaisent (le Mois de l'Europe de l'est, le Mois anglais, le challenge Pavés de l'été et le challenge Jack London).

2020 a été une excellente année de lecture. J'ai beaucoup lu, peut-être davantage que lorsque je n'étais pas mère (à l'exception de mes premières années d'étudiante). J'ai ainsi fini 64 livres.

Les romans dominent, comme toujours. J'ai sans doute battu mon record de pavés, et particulièrement de pavés de plus de mille pages (7).

La littérature russe me plaît toujours autant, je poursuis ma découverte de cet univers avec bonheur. J'ai passé mon mois de janvier dans Guerre et Paix, et ma participation au Mois de l'Europe de l'est a été, à une exception près, russe.
A l'est, ma découverte de l'année est cependant Olga Tokarczuk avec Sur les ossements des morts.

Les autrices anglaises conservent leur place à part. J'ai découvert avec délice George Eliot, terminé la lecture de l'oeuvre de fiction de Virginia Woolf (et débuté son incroyable Journal), suivi deux enquêtes de Dame Agatha et savouré les deux premiers tomes de La Saga des Cazalets.

Mes deux plus gros coups de coeur sont américains : Les Raisins de la colère de John Steinbeck et Portrait de femme d'Henry James. L'auteur que j'ai le plus lu est Jack London, dont j'ai découvert de nombreuses facettes et que j'espère retrouver en 2021. Juste derrière, et dans un style très différent, je vous recommande absolument le crépusculaire Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa.

portrait        steinbeck

Quelques déceptions, en particulier ma découverte de Joseph Kessel, La Sonate à Kreutzer de Tolstoï, Le Prince des marées (Pat Conroy n'est définitivement pas un auteur pour moi).

Cette année a aussi été l'occasion pour moi de lire quelques essais passionnants. J'ai ainsi pu poursuivre ma réflexion sur l'élevage intensif, le féminisme, le racisme, lire deux portraits passionnants de Dickens et Eliot) et découvrir des communautés religieuses dont je ne savais rien ou presque (Celui qui va vers elle ne revient pas et Ermites dans la taïga).

Je ne parle jamais de bandes-dessinées, mais la forme de ce billet me dispensant de toute tentative d'analyse, je vous recommande deux biographies aussi captivantes que sublimes (surtout la deuxième) : celle de Benoîte Groult par Catel et celle d'Anaïs Nin par Léonie Bischoff. J'espère en 2021 découvrir davantage ces deux femmes à travers leurs écrits.

groult       nin

Pour 2021, je me souhaite encore du temps pour me plonger dans les livres. En plus des auteurs déjà cités, j'ai prévu des femmes étonnantes (George Eliot, George Sand, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Colette...), des auteurs aimés que je n'ai pas lus cette année (Emile Zola, Chimamanda Ngozi Adichie, Alexandre Dumas) et j'espère sortir un peu de mes sentiers battus avec notamment quelques romans asiatiques que je viens d'acquérir. La non-fiction devenant un genre qui me paît de plus en plus, attendez-vous à en trouver de nouveau par ici.

Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d'année, que vous trouviez la façon de les passer la plus satisfaisante possible.

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15 décembre 2020

Et m*** ! - Richard Russo

russoLe lendemain de l'élection de Donald Trump, David et sa femme Ellie, deux universitaires à la retraite, reçoivent deux couples d'anciens collègues et amis. Ces derniers ont profité de la fin de leur carrière professionnelle pour quitter le centre-ville et s'établir en périphérie.
A la fin de la soirée, Ellie découvre un étron dans le jacuzzi de la maison, le premier d'une série.

A la fin de l'été, Ingannmic a lancé l'idée d'une lecture commune autour de Richard Russo. J'avais prévu de me lancer dans l'une de ses oeuvres les plus connues, mais étant débordée de travail en ce moment et ayant déjà eu la riche idée de profiter de l'occasion pour poursuivre ma lecture du Deuxième sexe et entamer Les Frères Karamazov, j'ai dû me rabattre sur cette toute petite nouvelle sortie en début d'année.

Ce n'est pas forcément le livre le plus subtil de l'année, ni l'oeuvre la plus originale de Russo, qui comme dans les quelques autres oeuvres de lui que je connais met en scène des universitaires d'un certain âge, mais en peu de pages l'auteur nous dresse un portrait amusant de l'Amérique de Trump, dont les habitants se sont pour beaucoup réveillés avec la gueule de bois début novembre 2016.
Il est très courant aux Etats-Unis d'afficher publiquement pour qui l'on vote, et forcément cela ne plaît pas à tout le monde.
Alors ces étrons, farce, vengeance, menace ou métaphore ?
Car cette nouvelle évoque aussi en sous-texte l'amitié, le mariage et les relations entre hommes et femmes. Ceux qui nous sont proches agissent parfois d'une façon si étonnante à nos yeux que l'on est prêt à renoncer à des décennies d'amitié en un instant. La merde du titre est aussi celle que David a dans les yeux, qui l'empêche de voir le désarroi des femmes de sa famille, et surtout, qui lui fait considérer les avertissements de sa femme comme des manifestations de son hystérie.

Une curiosité rappelant avec humour que ce que l'on prend comme acquis peut disparaître en un battement d'aile (de mouche). Décidément, Russo est un très bon nouvelliste.

L'avis de Maeve.

La Table Ronde. 64 pages.
Traduit par Jean Esch.

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