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lilly et ses livres
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30 avril 2014

Divergente - Veronica Roth

CV-prov_Divergente12Parmi toutes les séries dans la même veine que Hunger Games publiées ces dernières années, Divergente semble particulièrement bien s'en sortir puisque le premier tome vient d'être adapté au cinéma. J'ai débuté ma lecture un peu pour suivre le mouvement, il faut bien l'avouer, mais être une brebis a parfois du bon.

Pour mettre un terme aux guerres, il a été décidé de diviser la société en cinq factions, chacune étant au service d'une qualité. "Les Altruistes répondent à notre besoin en responsables politiques dévoués. Les Sincères nous fournissent des responsables juridiques honnêtes et dignes de confiance. Les Erudits nous donnent des enseignants et des chercheurs de haut niveau. Les Fraternels nous procurent des conseillers et des soignants compréhensifs. Et les Audacieux nous protègent des menaces extérieures."
Beatrice appartient à une famille altruiste. Elle a seize ans, et son frère Caleb et elle s'apprêtent à choisir la faction où ils feront leur vie. Pour les guider, des tests sont réalisés. Cependant, lorsque vient le tour de Beatrice, il apparaît qu'elle ne correspond à aucune des cinq factions. Elle est Divergente, ce qu'elle doit absolument cacher sans comprendre pourquoi.

J'ai passé un excellent moment avec ce livre pour plusieurs raisons. D'abord, on ne s'ennuie pas une seconde. Beatrice (qui devient Tris lorsqu'elle choisit de rejoindre les Audacieux) subit une initiation très dure, pleine de rebondissements pour devenir une Audacieuse.
La peinture des personnages est également réussie. On a des méchants très méchants, mais la plupart des personnages montrent plusieurs facettes. Les novices audacieux sont en compétition, et les coups bas sont d'autant plus nombreux que certains sont des tueurs nés. La jeune fille se rend aussi compte rapidement que même l'amitié a des limites, et que dans certains contextes il est difficile de ne pas devenir soupçonneux. Même le monde des adultes dirigeants comporte des surprises et démontre que l'on ne peut effacer l'homme derrière des valeurs.
La façon dont est traitée l'histoire est aussi intéressante. Le style n'est pas très poussé, mais il y a beaucoup de passages amusants et les surprises sont nombreuses sans paraître trop artificielles. J'ai particulièrement apprécié le fait que ce livre soit moins aseptisé que beaucoup de romans du même genre. Il y a des passages très violents, d'autres qui coupent le souffle au lecteur, et il est même question de sexualité (non, parce que des fois on a vraiment l'impression que les adolescents des livres jeunesse ne sont jamais tourmentés par leurs hormones) même si ça reste très sage. Mon seul bémol concerne la traduction de certaines phrases. J'ai trouvé étrange que la mère de Tris parle de se faire "rembarrer" par exemple.

Un bon livre pour réfléchir sur l'importance du libre-arbitre tout en se divertissant.

Nathan. 445 pages.

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22 avril 2014

Les filles de l'ouragan - Joyce Maynard

Les Filles de l'ouragan

Pour moi, Joyce Maynard, c'était à première vue une personne méprisable. Construire sa réputation et se faire de l'argent sur le dos de Salinger, qui était connu pour ne pas supporter que l'on s'imisce dans sa vie privée, ça me dérange.
Puis les blog sont passés par là, et j'ai mis mes reproches de côté pour découvrir Les filles de l'ouragan.

Ruth Plank et Dana Dickerson sont toutes les deux conçues lors d'un ouragan et naissent le même jour dans le même hôpital. Ces deux "soeurs d'anniversaire" n'ont pas grand chose en commun, mais leurs mères s'arrangeront pour qu'elles se croisent régulièrement durant toute leur vie.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, je suis très moyennement convaincue par ce livre.
Ca avait pourtant bien commencé avec les récits alternés de Ruth et de Dana. Ruth est élevée dans une famille de fermiers avec ses soeurs. Elle se sent très proche de son père qu'elle adore suivre dans son travail, mais ne comprend pas la froideur qu'elle lit dans les yeux de sa mère. Dana mène une vie complètement différente. Ses parents se complaisent dans la désinvolture, déménageant au gré des idées farfelues du père, et vivant des oeuvres de la mère. Chacune des jeunes filles se sent à l'écart, seule, et il est difficile de ne pas s'y attacher.

Dans ce roman, il est aussi question de l'évolution de la société américaine. Ruth se rend à Woodstock, rejoint le frère de Dana qui s'est réfugié au Canada pour échapper à la guerre du Viêtnam. Le domaine des Plank subit des intemperries et les vautours sont toujours plus nombreux à attendre qu'il soit vendu. Dans les années 1980, Dana, qui vit avec une femme universitaire, voit cette dernière perdre son poste de titulaire en raison de sa sexualité.
C'est donc toute une époque qui est apparaît derrière nos personnages, et c'est pas mal fait, même si je ne trouve pas que ce soit traité de façon originale.

ATTENTION Spoilers :

Mais mon principal problème avec ce livre est que je n'ai pas compris le besoin de créer un grand mystère (qui n'en est un que si l'on est ultra naïf au passage). Très vite, des indices énormes font comprendre au lecteur qu'il y a eu erreur sur la marchandise. Ruth est dédaignée par sa mère qui ne semble agir que par devoir et non par instinct maternel envers elle. Elle est aussi passionnée d'art et éprouve un grand attachement pour la ferme paternelle. Dana a pour sa part tout de la fermière forte et peu féminine. Je veux bien avoir l'esprit ouvert, mais l'amour de l'agriculture ou de l'art ne sont pas inscrits dans les gènes. Ici, on peut deviner l'identité des parents des deux personnages rien qu'en observant leur caractère...

Fin des spoilers

Je crois que je n'aime pas spécialement la manie qu'ont beaucoup d'auteurs américaines (Andrew Sean Greer, Laura Kasischke...) de créer un rebondissement final aussi bancal qu'inutile. On peut écrire sur la famille, le passé, l'adolescence, le sentiment de ne pas être à sa place sans inventer une histoire à coucher dehors.

J'ai lu ce livre avec intérêt dans l'ensemble, parce que j'aime la littérature américaine et qu'il traite des thèmes que j'apprécie particulièrement, mais je trouve que Joyce Maynard ne se distingue pas spécialement, que ce soit par son style ou par le fond de son livre.

Theoma, Miss Léo, Mrs Figg et Emma ne sont pas du tout d'accord avec moi.

Philippe Rey. 330 pages.2010 pour l'édition originale.

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