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lilly et ses livres
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18 novembre 2009

Faire l'amour ; Jean-Philippe Toussaint

1037346_gf_1_Minuit ; 159 pages.
2002
.

Pour me repérer un peu dans l'actualité littéraire, j'ai décidé d'écouter Le masque et la plume il y a quelques semaines. Les chroniqueurs, très partagés sur les autres livres critiqués, ont tous adoré le dernier livre d'un auteur que je connaissais jusque là vaguement de nom, La Vérité sur Marie de Jean-Philippe Toussaint. Il s'agit du troisième livre mettant en scène Marie et son narrateur et amant. Voulant pour une fois bien faire les choses (et aussi ne pas mettre encore de l'argent dans un livre que j'aurais ensuite envie de jeter), j'ai décidé de commencer par le début, à savoir Faire l'amour.

Nous sommes à Tokyo, et Marie pleure. Elle sait, comme notre narrateur, que son histoire d'amour est en train de s'achever, et qu'ils s'apprêtent à faire l'amour pour la dernière fois. "Mais combien de fois avons-nous fait l'amour pour la dernière fois ? Je ne sais pas, souvent." Ils occupent une chambre dont le lit est jonché de robes de collection, et ils ne savent pas encore exactement comment les choses vont s'achever. Elle se cache les yeux, lui se réconforte avec le flacon d'acide qu'il garde dans sa poche.

Faire l'amour est un livre ensorcelant, grâce à l'écriture de Jean-Philippe Toussaint, qui nous donne le sentiment de toucher ce qu'il décrit.  Tout est à l'envers. Le rythme est lent, mais il y a une tension permanente dans ce récit. Les personnages font l'amour, mais c'est de la haine qu'ils crient.

"... à mesure que l'étreinte durait, que le plaisir sexuel montait en nous comme de l'acide, je sentais croître la terrible violence sous-jacente de cette étreinte."

Le narrateur et Marie sont venus ensemble à Tokyo, mais tous d'eux savent qu'ils n'ont jamais été plus loin l'un de l'autre. La bouche de Marie est close, et son compagnon, malgré le désir infini qu'il éprouve pour elle, ne fera rien pour la reconquérir. Peu de mots sont échangés, mais tout ce qu'ils vont faire ou ne pas faire les précipite vers la fin de leur histoire. Comme ce parapluie tombé sur le sol, qui semble représenter une dernière chance.

"Il était impossible, de toute façon, qu'un de nous ramasse jamais ce parapluie à présent."

Dans un Japon hypnotique, à la fois complice et lointain, les derniers instants de cet amour défilent. Notre narrateur cherche des signes qu'il ne cesse finalement de repousser. Et l'on ignore jusqu'aux dernières lignes si la violence et la frustration, qui semblent parfois se substituer à son indécision va finalement prendre le dessus.

C'est un très belle surprise.

Pour un billet digne de ce nom, allez plutôt du côté de chez Gaëlle

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Commentaires
L
*page*, je rêve de vacances moi !
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L
Le rat à la plage : tu lis beaucoup de littérature contemporaine ?
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L
J'ai moi aussi beaucoup aimé ce livre, très froid, très cru, très proche de la réalité d'une rupture...
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L
mimi : c'est dommage. Peut-être que le troisième se lit bien séparément...
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M
J'ai moi aussi voulu faire les choses bien et commencer par le premier volet. J'ai donc emprunté les trois d'un coup à la bibliothèque pour me faire mon avis après avoir lu des critiques assez partagées! J'ai plutôt apprécié le premier : Faire l'amour. Et j'étais bien partie pour enchaîner les trois mais je n'ai pas réussi à finir le deuxième :Fuir. Je n'aime pourtant pas ne pas finir un livre mais là je n'ai pas pu. Du coup, j'ai rendu les deux derniers ensemble à bibliothèque sans mâma ouvrir le troisième volet...
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