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lilly et ses livres
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19 avril 2009

Gobseck ; Honoré de Balzac

280px_BalzacGobseck01_1_Omnibus ; 45 pages.

Après avoir achevé Le Père Goriot, j'ai voulu immédiatement savoir comment les choses s'étaient achevées entre Mme de Restaud et son époux. Gobseck m'a permis d'assouvir ma curiosité et plus encore.

Nous sommes vers 1830. Derville, un avoué, se trouve chez la duchesse de Granlieu. Celle-ci voit d'un mauvais oeil l'idée d'une union entre sa fille Camille, et Ernest, le fils aîné de Mme de Restaud (qui était l'une des demoiselles Goriot). Afin de venir en aide aux amoureux, Derville se propose de raconter comment sa vie a été liée à celle des de Restaud, par le biais d'une usurier hollandais, un certain Gobseck.

Ce très court texte est à nouveau un enchantement que nous offre Balzac. Il a été écrit avant Le Père Goriot, mais il met en scène des événements qui se déroulent en parallèle (l'affaire des diamants) et après cette histoire.
En moins de cinquante pages, Balzac nous donne un aperçu très piquant de la "belle société", où chacun tente de rouler l'autre, et s'incline comme la plus misérable créature devant l'argent.
Gobseck est un individu qui n'a que cette valeur, et qui est absolument impitoyable, ce qui le rend presque effrayant. On ne peut qu'apprécier sa clairvoyance à l'égard des stéréotypes que symbolisent Maxime de Trailles et Mme de Restaud :

"Ces sublimes acteurs jouaient pour moi seul, et sans pouvoir me tromper. Mon regard est comme celui de Dieu, je vois dans les coeurs."

L'usurier règne sur ces désespérés, qui semblent si sûrs d'eux par ailleurs. Je vous ai mis une illustration de l'une des scènes les plus marquantes du livre : Mme de Restaud qui met sa perfidie au service de ses enfants, mais qui ne fait finalement que les livrer un peu plus à Gobseck. Elle est complètement désemparée dans ce texte. La description de sa chambre lors de la première visite du vieil avare chez les de Restaud m'a également fait une forte impression. 
Et que dire de l'ironie avec laquelle l'usurier dépeint le pauvre M. de Restaud, qui est de "ces âmes tendres qui, ne connaissant pas de manière de tuer le chagrin, se laissent toujours tuer par lui".
D'autant plus qu'au final, Gobseck ne connaît pas un destin différent, et finit par pourir comme ces gages qu'il préfère laisser à la moisisure plutôt que de céder sur son avarice.

A lire absolument !

 

*Illustration d'Edouard Toudouze, prise sur Wikipedia.

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Commentaires
L
Lilymousine : je suis contente de donner envie de lire ou relire quelques classiques ;o)
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L
J'aime beaucoup ton blog. grâce à toi , je redécouvre des auteurs classiques et ma PAL ne fait que s'allonger ! J'ignorai que Gobseck avait un rapport avec le père Goriot.merci pour l'info.
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L
Lou : oui, tu peux je pense.<br /> <br /> Oranee : aucun souvenir des descriptions de "La Peau de chagrin", je l'ai lu il y a presque dix ans je pense...<br /> <br /> Lilisand : j'ai "La Rabouilleuse" dans ma bibliothèque, ça me donne envie de l'ouvrir !
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L
Tu me donnes envie de le lire. Mon expérience avec Balzac a commencé tard, j'ai commencé à le lire à 30 ans, il m'avait toujours un peu rebuté, (dans les auteurs classiques ma préférence va à Zola). Mais une amie m'a recommandé "la Rabouilleuse", et je l'ai lu avec avidité, j'ai été épatée par le fait d'y trouver un roman à suspens, l'intrigue est passionnante.
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O
C'est que tu commences à me donner vraiment envie avec Balzac ! Je n'ai lu de lui que "La peau de chagrin" il y a bien lgtps, j'avais aimé, mais les sempiternelles descriptions avaient eu raison de ma patience dans la première partie du récit !
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