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lilly et ses livres
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3 mars 2009

On Chesil Beach ; Ian McEwan

beachJ'ai acheté ce livre au moment de la rentrée littéraire 2008 je crois, mais c'est ma relecture d'Expiation qui m'a décidée à l'ouvrir.

Edward et Florence viennent de se marier. Ils s'aiment, mais alors qu'ils prennent leur dîner, la perspective de leur nuit de noces les effraie. Ils sont vierges. Il a peur de ne pas assurer, elle est convaincue qu'il est expérimenté, et le corps de son mari la dégoûte d'avance. On est en 1962, alors elle n'ose rien lui murmurer de plus qu'un timide "j'ai un peu peur".

Ian McEwan nous livre avec ce livre une histoire incroyablement sensuelle et délicate, même si elle est, comme toujours avec lui, un peu triste. Il fait parler tour à tour Edward et Florence, nous révèle leurs peurs, les non-dits entre eux, qui les amènent à se saborder eux-mêmes. C'est très court, mais l'auteur cerne admirablement ce couple, qui se connaît finalement très peu.
Cette soirée de noces est un tel désastre que cela en est presque comique. Pour calmer l'excitation qui monte en lui, Edward pense au visage d'un homme. Quant à Florence, elle est tellement terrifiée qu'elle prend toutes les initiatives avant même que son époux ait demandé quoi que ce soit...
Encore une fois, le dénouement n'est pas assuré d'avance. Florence et Edward rencontrent nombre de portes de sortie, qui leur demandent simplement le courage de parler. Il s'agit d'une action qui demande malheureusement beaucoup de courage en 1962. La révolution sexuelle n'a pas encore eu lieu, alors ces fameuses portes, ils se contentent de les claquer, impuissants.
La dernière page du livre est absolument parfaite, je vous laisserais donc la découvrir avec le reste du roman, qui est l'un des plus beaux que j'ai lus. Peut-être mon préféré de Ian McEwan, et ce n'est pas peu dire. 

Les avis de InColdBlog, Levraoueg, Thom et Emjy (qui ont aimé).
Sybilline a été déçue.

Vintage ; 166 pages.
2007.

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Commentaires
L
Darkanny : j'ai adoré "Amsterdam" !<br /> <br /> D'ailleurs, je pense comme toi qu'ici l'auteur nous promène, comme d'habitude. Pour moi, McEwan montre non pas que les différences sociales ruinent le couple, comme le gros cliché nous le fait effectivement penser, mais que ce sont en fait tous les non-dits, l'absence de communication, qui font la ruine de Florence et Edward. A plusieurs moments, ils ont l'occasion de rompre le silence, mais la société est plus forte qu'eux. L'excuse sociale n'est qu'une hypocrisie toute faite pour que les gens n'aient pas à réaliser qu'ils devraient modifier certaines choses...
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D
J'ai lu également "Amsterdam"<br /> <br /> Quant à "sur la plage de Chesil" , je me pose une question sur le personnage de Florence , j'ai l'impression que l'auteur ne nous dit pas tout et enrobe sous de gros clichés ses personnages (le garçon d'origine modeste aimant le rock , la bière , les bagarres à l'occasion et la fille d'origine bourgeoise, donc corsetée , violoniste et n'aimant que la musique classique)pour mieux nous égarer peut-être;quelques passages (voyages fréquents de Florence avec son père, réflexion qu'elle fait à son mari à un moment précis : je ferais mieux de tuer ma mère et d'épouser mon père),me font penser que l'auteur nous promène .<br /> <br /> Ou alors , le propos de l'auteur est de nous asséner une vérité asez banale : l'incompréhension sexuelle des 2 êtres trouve son origine dans la différence de milieu social dont ils sont issus , c'est trop réducteur à mon avis, enfin bref tout ça pour dire que je ne sais pas encore ce que l'auteur a vraiment voulu nous dire à travers ce roman, que j'ai adoré au risque de me répéter.
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L
Darkanny : comme tu as pu le lire, je partage entièrement ton avis. Quel est l'autre livre de Macewan que tu as lu ? Mon autre gros gros coup de coeur pour cet auteur est "Le jardin de ciment".
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D
C'est le deuxième livre que je lis de Ian mcEwan, et comme toujours quelle finesse ! sur un sujet qui aurait pu donner un texte bien scabreux ,c'est avec beaucoup d'amour pour ses personnages que l'auteur réussit à nous émouvoir face à leur désarroi et à la catastrophe programmée de cette fatidique nuit de noces qui à cette époque , n'a quand même pas dû être si exceptionelle, on ne peut s'empêcher de penser au gâchis qui aurait pu être évité .<br /> Magnifique roman en tous cas .
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L
Florinette : bonne lecture alors ;o)<br /> <br /> Levraoueg : et encore un livre de la rentrée littéraire 2008. Je suis vraiment très bonne à ton challenge ;o))
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