Un étranger dans le miroir ; Anne Perry
Édition 10/18 ; 414 pages.
7,80 euros.
" William Monk, inspecteur de police chevronné, se réveille à l'hôpital. Violemment agressé il y a quelques semaines, il a perdu la mémoire. Ce qu'il s'empresse bien de taire à ses supérieurs, qui auraient tôt fait de l'exclure manu militari de la police londonienne. Revenu à la vie professionnelle, il mène parallèlement une enquête sur le meurtre d'un jeune aristocrate, survivant de la bataille de Crimée, et sur lui-même. Il découvre d'abord qu'il n'était ni très sympathique ni très aimé, et qu'il avait laissé tomber sa famille, d'origine trop modeste, pour mieux réaliser ses ambitions. Il se rend compte aussi qu'il avait été mêlé de très près au meurtre sur lequel son supérieur, qui veut sa peau, le laisse investiguer... "
J'ai continué ma découverte d'Anne Perry en me lançant dans les aventures de William Monk. Dès les premières lignes, j'ai été happée par cette histoire. L'amnésie de l'inspecteur, sa détresse face à ce vide, le rendent immédiatement très intrigant. Il est effaré de découvrir qu'il n'a rien d'un Thomas Pitt (qu'il ne peut pas connaître et auquel il n'envierait sans doute pas tout). Monk est autant sûr de lui, très élégant et ambitieux que Pitt est poli, plein de tact et complètement débraillé. Mais cela ne rend pas du tout Monk moins sympathique. Car ce n'est pas parce qu'on voudrait être un gentleman et que l'on ne se laisse pas marcher sur les pieds par la haute société qu'on est dépourvu d'humanité et d'intelligence. De plus, pour tenir tête à une Miss Latterly, il vaut mieux être un William Monk qu'un Thomas Pitt...
L'enquête que doit mener l'inspecteur est captivante, le suspens est immense du début à la fin. Les personnages mis en scène sont incroyablement humains, leurs passions extrêmement fortes. William Monk doit travailler dans un milieu où les gens semblent le craindre et même le détester, sans qu'il se souvienne pourquoi. Son enquête est d'autant plus difficile qu'il devient vite clair qu'il s'agit d'un crime passionnel, et qu'elle touche des gens hauts placés qui n'hésiteraient pas à l'écraser pour étouffer un scandale.
Beaucoup de personnages sont attachants, et leurs défauts et faiblesses ne font que les rendre plus proches de nous. Cela explique que j'ai eu un pincement au coeur au moment du dénouement. Les méchants ne sont pas forcément les monstres que l'on s'imagine.
J'ai beau ne pas avoir encore d'autre "William Monk" sur ma PAL, je compte bien le retrouver sous peu. Je crois que j'aime encore plus ce personnage que les époux Pitt...
Je trouve sympathique le fait que 10/18 fasse une symétrie entre les deux séries avec les couvertures. Celles de la série "Charlotte et Thomas Pitt" représentent des tableaux de femmes tandis que celles de la série "William Monk" nous montrent des hommes.
L'avis de Frisette.