Chimères ; Nuala O'Faolain
Edition 10/18 ; 541 pages.
10 euros.
"A vingt ans, Kathleen quitte sa terre natale sans se retourner. Croyant se libérer d'une Irlande qui peut briser les femmes et les enterrer vives sous le poids des traditions, elle rejoint Londres pour mener sa vie d'adulte du côté du vainqueur. Jusqu'au jour où, devenue journaliste, elle rentre au pays enquêter sur un scandale qui ne cesse de la fasciner: la liaison entre une aristocrate anglaise et son palefrenier irlandais au temps de la famine. Une passion folle, symbole de la revanche sociale de tout un peuple, qui ne tarde pas à se muer en questionnement sur le désir, l'exil, l'identité, la vérité..."
Après avoir acheté ce livre sur un coup de tête, je me suis dis que je ne le lirais pas, que ce n'était pas du tout le genre de lectures qui me plaît. Et puis, sans trop savoir pourquoi, j'ai fini par le choisir, sur ma PAL, où il y avait pourtant des titres beaucoup plus alléchants selon moi. A ma grande surprise, j'ai aimé le début du livre. Puis, il m'a mise mal à l'aise, trop de questionnements, trop de "vraie" vie, pas assez enjoué, pas du tout même. Au bout de quinze jours, je l'ai repris, et là j'ai vraiment accroché. Dans ce livre, nous avons de l'histoire, celle passionante de l'Irlande, une critique de la société irlandaise, mais aussi une présentation de son identité. Pas mal de psychologie dans ce livre, notre héroïne incarne à la fois une Irlandaise qui ne peut renier ses racines, une historienne, et une femme qui se retourne sur sa vie et qui désire trouver ce qui n'a pas fonctionné, et surtout se réconcilier avec tout ce qu'elle incarne. Elle est intelligente, mais peut-être trop innocente, tout comme cette Marianne Talbot qu'elle étudie, ou plutôt qu'elle imagine comme une femme qu'elle parvient à cerner et à comprendre. Car à travers cette anglaise déracinée, c'est surtout elle-même que Kathleen voit.
C'est un formidable voyage à travers l'Irlande, l'Histoire et les sentiments que nous livre Nuala O'Faolain. Un livre très complet, plein de mélancolie, mais qui fait réfléchir. Voir aussi l'avis de Maeve.
"Il faut que je demande à Nora d'interroger son psy - si quelqu'un n'a pas été aimé par sa mère, alors, d'après ce que tout le monde dit, cet individu passe sa vie à rechercher l'amour. Mais, est-ce qu'il le pense sincèrement ? Est-ce qu'il a réellement envie d'être aimé ? Ou est-il forcé de tout faire ou presque pour inciter ceux qui l'ont aimé à ne plus l'aimer ? Afin de pouvoir retourner à son état premier - l'état de ne pas être aimé ? "