Howards End ; E.M. Forster
"Observateur subtil de la société britannique, E. M. Forster n'a peut-être jamais mieux décrit les antagonismes et les entrelacs d'intérêts entre aristocratie et bourgeoisie que dans Howards End. Dans cette histoire d'héritage et de remariage s'affrontent deux familles, les Schlegel et les Wilcox, et à travers eux deux visions du monde. A la veille de la Première Guerre mondiale, la société victorienne se fissure et les idées féministes et progressistes gagnent du terrain, malgré la résistance aveugle et hautaine des tenants de la tradition. Comme le montre habilement et cruellement ce roman indémodable, cette opposition brutale destinée à façonner la société du XXe siècle ne se déroulera pas sans faire de victimes."
Dans ce livre, Forster nous raconte la vie des soeurs Schlegel, femmes au caractère affirmé, dans leur relation avec les Wilcox, une famille très attachée à sa position sociale. Malgré une première rencontre des plus cordiales, ces deux familles vont arriver à se détester. Un événement notable va en effet conduire les Wilcox à craindre les Schlegel. Seul Mr Wilcox ne cessera pas pour autant de les apprécier. Outre la relation entre les deux familles, c'est un portrait de la société du début du XXème siècle que l'on trouve dans ce livre. Par l'intermédiaire de l'un des personnages secondaires, on apprend la nécessité de faire bonne figure parmi la haute société. Les soeurs Schlegel, surtout Helen, choquent par leur enthousiasme, leurs idées bien arrêtées. Dans ce roman, elles symbolisent une société en mouvement, qui s'ouvre aux nouveautés. Tout ceci de façon beaucoup plus noire que dans les deux autres ouvrages de Forster que j'ai lus, Avec vue sur l'Arno et Maurice, mais toujours aussi plaisante.